RCS - Nantes, côté tribunes

Encore du monde aux guichets pour ce match contre le FC Nantes et grosse présence policière malgré l'absence de rivalité entre les deux équipes. Grosse fouille aussi à l'entrée pour ceux qui portent des vêtements « ultra », c'est le printemps et la chasse aux fumigènes est de nouveau ouverte. Pression policière et du club sur les UB90 pour qu'aucun artifice festif ne soit rentré et stadiers en civil dans le Kop pour dénoncer les meurtriers récidivistes faiseurs de lumière. Accueil particulièrement festif et agréable donc pour les supporters du quart de virage nord-ouest. Pour les autres, c'est comme d'habitude : on mange Ritter, on passe à la boutique pour ne rien y acheter et on parle du Racing, vous savez le truc qui marche pas très bien en ce moment et qui va être la cause de bons embouteillages dans 90 minutes.

Et pendant ce temps-là aux guichets visiteurs : une petite centaine de supporters nantais sont présents dont 30 ultras venus directement de Nantes par J9, voitures et train. Zèle de la sécurité strasbourgeoise qui empêche n'importe quel sac dans le parcage. C'est qu'on a déjà vu des femmes se battre avec et des tchèchènes s'en servir comme lance-pierres. Vous pouvez désormais dormir sur vos deux oreilles, la Meinau va devenir enfin un havre de paix.

A l'échauffement, les joueurs nantais sont accueillis par des sifflets, preuve que le public strasbourgeois veut encore y croire. Quant aux joueurs strasbourgeois, ils sont accueillis (encore pour l'instant) par des applaudissements. Malgré Nice. Malgré la saison. Mais l'enjeu est important donc tout le monde fait preuve d'une amnésie volontaire et finalement tout à fait légitime.

Le coup d'envoi est sifflé par l'arbitre. Le Kop strasbourgeois sort drapeaux et étendards mais point de « cierge magique ». L'ambiance part assez bien dans un Kop bleu et blanc pas tout à fait rempli. Le public quant à lui est plutôt d'humeur attentiste, espérant que le Racing le fasse un peu vibrer. Mais ce ne sera pas pour ce soir, les joueurs ayant décidé de ne pas trop suer en première mi-temps, ça abîme le maquillage... Bon, soyons honnêtes, il y a bien eu l'occasion d'Alex Farnerud qui oblige Landreau à claquer le ballon en corner mais bon c'est un peu maigre. Heureusement que M. Derrien a fait étalage de sa nouvelle collection de cartons sinon les tribunes auraient été bien amorphes. Surtout que Capoue marque pour Nantes. C'est (déjà) la douche froide. Les supporters essayent de continuer à chanter mais c'est bien difficile... Vers la 40ème minute, une cinquantaine de supporters de Karlsruhe débarquent dans le kop. Ces derniers ont fait un bus exprès pour soutenir le RCS dans ce dernier match pour le maintien. Le capo de Karlsruhe prend le micro et lance un chant sur le jumelage sans grand succès vu le rythme assez bizarre de l'air puis enchaine avec un « humba » qui fera asseoir, bouger et vibrer une bonne partie de la tribune dans un petit chaos bien sympathique.

Et du côté visiteurs : une banderole « Soutien aux IDS (Interdit De Stade) » est déployée avec deux ou trois fumigènes derrière. Ensuite c'est du délire complet dans le parcage avec la reprise d'un chant sur le thème de la 7ème compagnie, des chenilles délirantes et zigzagantes dans le virage qui se termine dans un cul de sac du parcage. Puis un chant basé sur la "Lambada" est lancé avec le capo qui demande aux Nantais quels sont les noms des nanas présentes et le virage joue le jeu. Tout le monde est mort de rire. Au moins, c'est une mort heureuse comparée à la nôtre...

La mi-temps est sifflée. Les joueurs aussi. Le challenge wanadoo offre un peu de spectacle, enfin des buts surtout... Et les jeunes joueurs font le tour du stade, certains montrent au Kop qu'ils portent un maillot du Racing sous leur maillot blanc ou rouge. A l'heure où le Racing est au plus mal au classement, c'est tout à leur honneur. Mais au vu de la première mi-temps que les joueurs ont faite, on peut se dire légitiment que les « professionnels » sont bien loin de ces considérations-là.

Le match reprend, les joueurs nantais sont de nouveau sifflés et les Strasbourgeois ... applaudis. « Un but ça se rattrape » se dit-on. Et c'est indispensable car Troyes mène à Saint-Symphorien. Certains joueurs montrent un peu plus de motivation, mais pas vraiment de talent. Alors la Meinau a du mal à s'enflammer, forcément. Puis Sidi Keita fait son retour sur la pelouse, la Meinau l'applaudit chaudement et le Kop scande son nom. Mais ça ne suffit pas pour que le public vibre. Le Kop allume deux fumigènes et continue de chanter (même les stadiers en civil...) avec des pics assez forts quand le Racing pousse avec la reprise manquée de Nemeth et les trois corners successifs sur le but de Landreau. Mais là aussi ça fait bien maigre pour des supporters qui avaient faim d'autre chose. Sur les dernières minutes plus personne ne chante.

Dans le parcage nantais, les chants sont plus sérieux après que le capo ait fait un petit discours d'encouragement : « cette saison a été une saison de merde, le FCNA est quasi mort, on est à Strasbourg, on mène, il faut chanter !" et ce que fait le virage visiteurs avec entre autres un petit "La Ligue on t'encule" et un paquet de « I-D-S ! ». Mais lorsque le Racing pousse, il y a de gros silences avec des Nantais qui se font du souci. Quelques cadavres d'ongles plus tard, l'arbitre siffle la fin du match et les visiteurs exultent.

La Meinau elle fait une vraie bronca aux joueurs. Seuls Abdessadki, Cassard et Alex Farnerud saluent de loin le Kop. Les autres filent doucement aux vestiaires. Sans trop se presser. Sans trop se fatiguer surtout. Mais on pourra leur faire confiance pour mettre plus d'ardeur à signer un contrat ailleurs puisqu'on ne peut déjà plus compter sur eux. Vivement la fin. Et ça commence dès le prochain match.

(MERCI à holicool d'avoir joué le visiteur d'un soir )