RCS - Grenoble, côté tribunes

Match important pour les supporters qui ne devaient pas oublier une fidèle parmi les fidèles : Jacqueline, décédée il y a maintenant trois ans. Plusieurs hommages lui sont rendus avec tout d'abord les dirigeants (Ginestet et Vencel notamment) qui sont venus dans le Kop déposer discrètement des gerbes de fleurs devant sa plaque, puis une banderole en quart de virage Sud-Ouest chez les Hansi qui disait en substance « Jacqueline, tu es toujours à nos côtés » accompagnée d'une animation à base de ballons bleus et blancs dans la tribune, et enfin le Kop qui fit un tendu d'écharpes à l'entrée des joueurs (reportant pour plus tard dans le match les animations prévues au départ).

Match important aussi pour le Racing qui doit engranger des points s'il veut accéder à la Ligue 1, d'où le message clair des UB90 à l'échauffement des joueurs « L'objectif est de monter alors... gagnez ! ». Le public n'attend que ça, le public ne veut que ça. Juste avant le coup d'envoi d'ailleurs, celui-ci montre de belle manière qu'il est présent en respectant les consignes du speaker qui, avec la participation du Kop, fait lever une bonne partie du stade (surtout la tribune Ouest) sur « lève-toi si t'es Strasbourgeois! ». Une idée lancée depuis quelques matches seulement mais qui commence à porter ses fruits !

L'entrée des joueurs se fait sous l'encouragement du public, le Kop lance un « Jetzt geht's los ! » et le match est lancé. Encore une fois l'ambiance est tout à fait correcte, le Kop donne de la voix et dès la 22ème minute le Racing obtient un pénalty. Rien de mieux pour chauffer la Meinau qui s'enflamme. Cohade est chargé de le transformer, les 24 940 yeux sont rivés sur lui et sur ce ballon ...qui finit dans les buts ! Explosion de joie et désormais tout le monde y croit ! Le Kop lance le traditionnel « Aux Armes » après le but et le public répond, la fête est bien lancée. Hélas sur le terrain le spectacle n'est pas vraiment au rendez-vous et même si le Kop s'époumone, la Meinau s'endort un peu. Heureusement l'arbitre renvoie les marchands de sable aux vestiaires.

La deuxième mi-temps reprend et les UB90 ont prévu une animation inattendue mais d'actualité, adressée à Patrick Proisy et Claude Leroy. Des étendards représentant des oranges sont déployés dans le quart de virage et une banderole fait son apparition : « Proisy-Leroy : les oranges on vous les apportera... PAS ! ». Et là bonne surprise : une grosse partie du public applaudit chaleureusement le tifo. Un chant est lancé du Kop « Leroy Proisy, en prison ! » (le chant « qui a volé a volé a volé volé l'argent du Racing ? c'est Leroy ! » ayant été jugé un peu plus compliqué et moins compréhensible), et le public applaudit encore une fois voire se lève (en tribune Ouest notamment) comme pour en remettre une énième couche ! Il y en a qui ont du avoir les oreilles qui sifflent vendredi soir...

Autres oreilles qui sifflent, ce sont celles de la Ligue puisque les Ultras continuent de faire entendre leur mécontentement à cause des matches décalés avec une banderole « le foot le samedi pour des stades en vie » en collaboration avec les supporters de Grenoble qui affichent le même message (ils étaient d'ailleurs une bonne centaine à avoir fait le déplacement et ont encouragé les leurs tout le match, chapeau à eux !). Des chants en commun sont lancés de part et d'autre « la Ligue 2 le samedi ! » et d'autres ritournelles évoquant des pratiques bestiales entre la LFP, Eurosport et des parties anatomiques des supporters. Puis les encouragements reprennent de plus belle...

Oreilles qui sifflent, suite et fin : l'ex-Strasbourgeois néo grenoblois mais toujours mercenaire Cyril Chapuis se fait copieusement huer lors de son remplacement... Retour sur le terrain avec des vrais joueurs et Mouloungui qui reprend une balle de loin... qui atterrit sur la transversale ! Tout le monde est admiratif devant le culot et surtout le geste technique. La Meinau applaudit alors un de ces trop nombreux « éternels espoirs » qui renaît petit à petit. Autre renaissance, celle de Kevin Gameiro, que tout le monde attendait avec impatience et qui est applaudi lui aussi par le public lors de son apparition. Ce dernier met le feu de tous les cotés et rate une occasion de but ! Exactement le genre de scénario bien connu du côté du Krimmeri qui finit par un match nul, ou pire... L'assistant de l'arbitre indique quatre minutes de temps supplémentaire, tout le monde commence à se ronger les ongles. Cassard a fait quelques beaux arrêts durant le match mais parfois sur une occasion, ça ne suffit pas... Alors on attend, on scrute l'arbitre, on s'inquiète jusqu'à la délivrance et l'explosion de joie des 12 500 spectateurs alsaciens. Le Racing a gagné ! Les joueurs se congratulent et accompagnés du staff ils vont saluer longuement le Kop et les autres tribunes. La communion est sincère et intense.

En sortant du stade on se dit que même si les autres concurrents à la montée ont fait des bons résultats et même si le match n'a pas été extraordinaire, le Racing a pris trois points, le Racing a gagné. La route est encore longue, il faudra continuer à monter en puissance et à accélérer jusqu'au bout de la ligne droite, ne jamais s'arrêter pour arriver à l'heure au rendez vous en Ligue 1, quitte à passer à l'orange. Tiens, à l'orange ? Décidément des oreilles n'auront jamais autant sifflé...