RCS - Istres, côté tribunes

Après avoir vaincu sur sa pelouse deux des prétendants à la montée (Grenoble et Caen), le Racing avait au programme de la semaine deux équipes beaucoup plus modestes, Gueugnon en Bourgogne et Istres à domicile, mais avec le même objectif clair : s'imposer, devant ses fans à l'extérieur et son public à domicile.

Pour le dernier match à la Meinau, les conditions étaient idéales : le Racing affrontait et dominait le premier de L2 lors d'un après-midi radieux aux températures estivales. Il faisait bon, il faisait chaud, et le Racing était bon, sans sentir le sable chaud. Forcément, le programme de vendredi s'annonçait moins sexy : les températures sont devenues glaciales et l'adversaire du soir, sans lui faire injure, n'est pas vraiment attirant, avec en outre une situation sportive plutôt catastrophique. Il fait froid et le Racing reçoit un des derniers au classement, bienvenue à la réalité de la L2.

Pourtant, le public n'a pas boudé cette rencontre et le stade est plus rempli qu'on ne pouvait le craindre, 14000 spectateurs étant officiellement annoncés, dont quatre courageux Istréens. Comme il fait plutôt frisquet, beaucoup n'hésitent pas à se mettre debout et à participer au « lève-toi si t'es Strasbourgeois » lancé peu avant 20h, confirmant les bonnes habitudes prises, avec toujours de plus en plus de participation à ce qui devient une spécialité locale (empruntée à nos amis allemands). A l'arrivée des joueurs sur la pelouse, le Kop réchauffe un peu la tribune avec quelques torches et la désormais classique banderole « le foot le samedi pour des stades en vie », dans la lignée des mouvements de contestation contre la programmation des matches (la meilleure illustration étant la prochaine rencontre du Racing, qui verra le RCS se déplacer un mardi soir à Reims).

Pas le temps de se refroidir ! Sur le terrain, le Racing enrhume la défense d'Istres dont on sait déjà qu'elle va souffrir et les filets tremblent une première fois dès la 4e minute. Scènes de liesse qui font chaud au coeur, mais le but est malheureusement refusé pour hors-jeu. Qu'à cela ne tienne, les esprits sont échauffés et la motivation est là pour pousser le Racing à marquer. La tribune Ouest participe souvent en tapant des mains, et dans le Kop des relayeurs avec mégaphone sont testés au niveau de la porte pour impliquer les supporters situés dans la partie haute du virage, et qui ont souvent tendance à s'endormir et se contenter de profiter du spectacle.

Après une autre action très chaude devant les buts et sur les poteaux istréens, l'ouverture du score est bel et bien entérinée sur une action individuelle de l'inévitable Mouloungui, qui s'en va tranquillement percer la défense et marquer dans un angle difficile. Cette fois c'est fait, tout le monde peut savourer, le Racing mène au score et prépare une quatrième victoire consécutive. L'ambiance repart de plus bel, d'autant que le buteur continue son petit festival, avec moins de réussite. Chacun de ses dribles est salué par le public, chacune de ses actions étant il est vrai l'occasion de s'enflammer. Au coup de sifflet de la mi-temps, on se rend compte qu'on ne s'est pas ennuyé et que le jeu du Racing est un bon antidote pour lutter contre les températures plutôt fraiches.

C'est d'autant plus vrai qu'à la reprise les absents et les retardataires ont à nouveau tort, et personne n'a le temps de se refroidir. Gameiro se jette sur un centre et fait trembler les filets, ouvrant son compteur personnel, et le stade peut exulter à nouveau. Le Kop rebascule dans la folie, la partie basse dans laquelle les sièges ont disparu étant un joyeux chaos de corps emmêlés. S'ensuivent quelques minutes confuses durant lesquelles l'arbitre est pris à partie par les joueurs en violet, un des leurs étant... encore au vestiaire ! Mais le but est bien validé, et les chants reprennent de plus bel. Cette fois ça y est, à 2-0 contre une très faible équipe istréenne, le Racing semble tenir sa victoire. Et c'est tant mieux, parce que la rencontre devient ensuite moins palpitante. Les visiteurs ont leur premier tir cadré et les débats semblent s'équilibrer un peu, sans grand danger pour le RCS. De fait, on pourrait craindre une chute de l'ambiance, mais celle-ci reste satisfaisante jusqu'au coup de sifflet final. Un « lève-toi si t'es Strasbourgeois » fait alors se lever les autres tribunes, seule la Ouest participant habituellement en masse. C'est fait, le Racing raffle les trois points et conforte sa place sur le podium, les autres résultats du soir étant par ailleurs favorables. Le public peut fêter les joueurs qui viennent saluer, comme d'habitude, le Kop.

Décidément, ce Racing conquérant commence à prendre de bonnes habitudes : gagner et faire vibrer... En espérant que cela continue dès mardi à Reims et vendredi prochain à la Meinau contre Libourne St-Seurin, quelle que soit la météo !