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- Par captainflirt
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Il était une fois une Coupe fort indisciplinée qui avait le don de faire briller les plus petits au mépris des plus grands. A l'heure où les enfants du monde entier rédigent leur lettre au Père Noël, le petit club de Vesoul a déjà préparé la si
L'étrange Noël de Monsieur Jacques
Tandis que partout en France s'illuminent les marchés de Noël, la petite ville de Vesoul affiche quant à elle de bien étranges décorations pour ce premier week-end de l'Avent. En effet, situés au coeur de la Franche-Comté, les habitants de la préfecture de Haute-Saône se préparent à un heureux événement placé sous le signe du ballon rond. De la sortie d'usine aux bistrotiers, du parvis de l'église au dédale du petit marché, tout le monde en parle. Oui ! Ce samedi Vesoul sera le chantre d'une merveilleuse apparition : Petit Papin Noël descendra de son ciel bleu et blanc, manoeuvrant les rênes d'un club qu'il détient depuis bientôt six mois.
Devant la centaine d'yeux écarquillés des petits enfants amoureux du football, les anciens radotent mille fois encore au coin du feu la si belle histoire de Vesoul et de la Coupe. Auréolés de la toute nouvelle écharpe du club disponible depuis moins d'un mois, ils se remémorent leurs beaux souvenirs d'antan. Et qu'ils sont doucereux ! En 1992, de courageux Vésuliens étaient parvenus à triompher de Louhans-Cuiseaux, un ogre venu d'un monde très lointain appelé la Ligue 2. Les années suivantes, d'autres valeureux chevaliers du football amateur local avaient failli se faire à nouveaux dévorer par deux autres de ces monstres. Mais ni Nancy ni Clermont n'y étaient réellement parvenu, puisqu'ils avaient dû patienter jusqu'à la terrible épreuve des tirs au but. Et à chaque fois, l'honneur de Vesoul demeurait sauf !
Les plus jeunes sont, c'est bien connu, souvent sceptiques auprès de telles divagations d'anciens, et peu nombreux sont ceux qui attendent réellement quelque chose de cette nouvelle croisade, si ce n'est une belle fête. Il leur suffit de jeter un oeil au classement pour voir que Vesoul n'a rien de vaillant ces temps-ci. La dernière place de CFA qui est la sienne n'a effectivement pas grand chose à voir avec ce passé glorieux, à l'instar de ce que prétendent les vieux conteurs d'une montée à peine savourée depuis les profondeurs du CFA 2. Cependant, parmi la foule de ces petites oreilles attentives demeurent encore pas mal de doux rêveurs, qui verraient bien les héritiers des héros légendaires aller arracher quelques plumes de l'effrayante cigogne alsacienne fraîchement débarquée dans la région afin d'y becqueter une qualification pour les 32è de finale de la Coupe de France, vraisemblablement déjà acquise sur le papier. Ce serait bien mal connaître l'histoire de cette compétition que de penser ainsi.
Mieux, si au détour d'un antiquaire les pessimistes se plongeaient dans un vieux grimoire de la Coupe de France, ils s'apercevraient très vite que les exploits y sont légion. Rien qu'à Strasbourg promu en adversaire du jour, ils ne manqueraient pas de découvrir que parmi les chroniques de la dernière décennie, les images d'Epinal ne manquent pas. Bourg Péronnas, Calais et le faubourg lyonnais de la Duchère forment ainsi la liste des petits poucets CFAsiens parvenus à maîtriser l'ogre alsacien. Aussi les murmures vont bon train, et on peut dire qu'ils seront en fin de compte beaucoup à espérer secrètement que renaissent le temps d'un soir, au coeur du stade René Hologne, ces fameux flonflons, cette valse musette et cet accordéon qui a valu à Vesoul une si belle chanson... Celle de Monsieur Jacques bien sûr !
A chacun sa Coupe
Mais qu'on ne s'y trompe pas. La magie de la Coupe appartient à tout le monde. Et les seconds couteaux du Racing l'entendent bien de cette oreille, eux, à qui petit Papin Noël a décidé d'offrir le beau cadeau d'une titularisation tout droit sortie de sa hotte. Attention néanmoins, ce Jean-Pierre le sait bien : « un match de Coupe n'est jamais facile ». Et s'il a choisi de laisser souffler les premiers rôles de la saison en alignant d'entrée sa « deuxième équipe », il rappelle qu'il n'est « pas question de snober cette Coupe de France ». Voici donc les heureux élus prévenus, le père fouettard ne sera pas loin lui non plus. Et si « la seule chose qui [le] fait tiquer, c'est que Vesoul joue sur un terrain synthétique », il rappelle à ses joueurs que c'est à eux de s'adapter. Ainsi les Puydebois, Loué, De Géa, Perbet, Strasser, Johansen, mais aussi Vergerolle et Gasmi, de retour de blessure, n'auront certainement pas la tâche facile. Mathlouthi et Rangelov devraient eux aussi se joindre à la partie dans cette nouvelle épopée qui a fait briller tant de joueurs alsaciens avant eux. On leur souhaite à tous une adaptation bien plus brillante que ne l'avait été celle de la boue brestoise en début de semaine, dont les boules récoltées furent toutes autres que celles arborées fièrement Place Kléber par le grand sapin de Noël...
Aujourd'hui une nouvelle page de Coupe se tourne donc, et on espère que le conte sera tout aussi beau que celui que nous ont fait vivre les anciens du Racing version 1951, 1966 et 2001, où les Bleus avaient conquis le trophée tant convoité. Les petits lutins mangeurs de choucroute qui auront la chance de garnir eux aussi le stade Hologne n'en espèrent pas moins. Eux aussi auront des étoiles plein les yeux et il s'agira de ne point les désenchanter.
Côté vésulien, les hommes de Bruno Poinsel obtiennent une belle récompense à travers cette rencontre. Eux qui ont réalisé un parcours pour l'instant sans faute en éliminant successivement Méziré (9-0) et Pont de Roide (2-0) au tour précédent, se retrouvent décorés de l'honneur d'aller défier des joueurs professionnels, et ce devant toutes leurs familles et tous leurs proches. Un espoir que peut partager tout licencié de club de football à chaque début de saison, mais que si peu à l'arrivée ont finalement le bonheur de réaliser. Imaginez seulement un instant ce que peut-être une telle aubaine pour ces joueurs inconnus qui, après avoir bossé comme tout le monde tout au long de la semaine, s'apprêtent à endosser le costume d'un grand du football. Et Bruno Poinsel le premier. Lui qui a passé le tronc commun du diplôme d'entraîneur avec Papin, partagera enfin le temps d'un soir les bancs de touche avec cette grande icône du football français. On lui sent déjà pousser des ailes.
Quelle est belle, l'histoire de cette Coupe, qu'elle est belle !
Les compositions probables (source L'Alsace)
Vesoul : Guyot, F.Nicot, Maire, J-P Nicot, Lux, Toujani, Kalaa, Faivre, Michon, Behladj, José, Cossi. Remplaçants : Cakir, Michon, Jeanney, Abda, Joly.
Strasbourg : Puydebois - Ekobo, Devaux, Strasser, Vergerolle - Rangelov, Johansen, Lacour, Gasmi - Perbet, Mathlouthi. Remplaçants : Cassard, Kantari, De Géa, Tum, Mouloungui, Loué
Tandis que partout en France s'illuminent les marchés de Noël, la petite ville de Vesoul affiche quant à elle de bien étranges décorations pour ce premier week-end de l'Avent. En effet, situés au coeur de la Franche-Comté, les habitants de la préfecture de Haute-Saône se préparent à un heureux événement placé sous le signe du ballon rond. De la sortie d'usine aux bistrotiers, du parvis de l'église au dédale du petit marché, tout le monde en parle. Oui ! Ce samedi Vesoul sera le chantre d'une merveilleuse apparition : Petit Papin Noël descendra de son ciel bleu et blanc, manoeuvrant les rênes d'un club qu'il détient depuis bientôt six mois.
Devant la centaine d'yeux écarquillés des petits enfants amoureux du football, les anciens radotent mille fois encore au coin du feu la si belle histoire de Vesoul et de la Coupe. Auréolés de la toute nouvelle écharpe du club disponible depuis moins d'un mois, ils se remémorent leurs beaux souvenirs d'antan. Et qu'ils sont doucereux ! En 1992, de courageux Vésuliens étaient parvenus à triompher de Louhans-Cuiseaux, un ogre venu d'un monde très lointain appelé la Ligue 2. Les années suivantes, d'autres valeureux chevaliers du football amateur local avaient failli se faire à nouveaux dévorer par deux autres de ces monstres. Mais ni Nancy ni Clermont n'y étaient réellement parvenu, puisqu'ils avaient dû patienter jusqu'à la terrible épreuve des tirs au but. Et à chaque fois, l'honneur de Vesoul demeurait sauf !
Les plus jeunes sont, c'est bien connu, souvent sceptiques auprès de telles divagations d'anciens, et peu nombreux sont ceux qui attendent réellement quelque chose de cette nouvelle croisade, si ce n'est une belle fête. Il leur suffit de jeter un oeil au classement pour voir que Vesoul n'a rien de vaillant ces temps-ci. La dernière place de CFA qui est la sienne n'a effectivement pas grand chose à voir avec ce passé glorieux, à l'instar de ce que prétendent les vieux conteurs d'une montée à peine savourée depuis les profondeurs du CFA 2. Cependant, parmi la foule de ces petites oreilles attentives demeurent encore pas mal de doux rêveurs, qui verraient bien les héritiers des héros légendaires aller arracher quelques plumes de l'effrayante cigogne alsacienne fraîchement débarquée dans la région afin d'y becqueter une qualification pour les 32è de finale de la Coupe de France, vraisemblablement déjà acquise sur le papier. Ce serait bien mal connaître l'histoire de cette compétition que de penser ainsi.
Mieux, si au détour d'un antiquaire les pessimistes se plongeaient dans un vieux grimoire de la Coupe de France, ils s'apercevraient très vite que les exploits y sont légion. Rien qu'à Strasbourg promu en adversaire du jour, ils ne manqueraient pas de découvrir que parmi les chroniques de la dernière décennie, les images d'Epinal ne manquent pas. Bourg Péronnas, Calais et le faubourg lyonnais de la Duchère forment ainsi la liste des petits poucets CFAsiens parvenus à maîtriser l'ogre alsacien. Aussi les murmures vont bon train, et on peut dire qu'ils seront en fin de compte beaucoup à espérer secrètement que renaissent le temps d'un soir, au coeur du stade René Hologne, ces fameux flonflons, cette valse musette et cet accordéon qui a valu à Vesoul une si belle chanson... Celle de Monsieur Jacques bien sûr !
A chacun sa Coupe
Mais qu'on ne s'y trompe pas. La magie de la Coupe appartient à tout le monde. Et les seconds couteaux du Racing l'entendent bien de cette oreille, eux, à qui petit Papin Noël a décidé d'offrir le beau cadeau d'une titularisation tout droit sortie de sa hotte. Attention néanmoins, ce Jean-Pierre le sait bien : « un match de Coupe n'est jamais facile ». Et s'il a choisi de laisser souffler les premiers rôles de la saison en alignant d'entrée sa « deuxième équipe », il rappelle qu'il n'est « pas question de snober cette Coupe de France ». Voici donc les heureux élus prévenus, le père fouettard ne sera pas loin lui non plus. Et si « la seule chose qui [le] fait tiquer, c'est que Vesoul joue sur un terrain synthétique », il rappelle à ses joueurs que c'est à eux de s'adapter. Ainsi les Puydebois, Loué, De Géa, Perbet, Strasser, Johansen, mais aussi Vergerolle et Gasmi, de retour de blessure, n'auront certainement pas la tâche facile. Mathlouthi et Rangelov devraient eux aussi se joindre à la partie dans cette nouvelle épopée qui a fait briller tant de joueurs alsaciens avant eux. On leur souhaite à tous une adaptation bien plus brillante que ne l'avait été celle de la boue brestoise en début de semaine, dont les boules récoltées furent toutes autres que celles arborées fièrement Place Kléber par le grand sapin de Noël...
Aujourd'hui une nouvelle page de Coupe se tourne donc, et on espère que le conte sera tout aussi beau que celui que nous ont fait vivre les anciens du Racing version 1951, 1966 et 2001, où les Bleus avaient conquis le trophée tant convoité. Les petits lutins mangeurs de choucroute qui auront la chance de garnir eux aussi le stade Hologne n'en espèrent pas moins. Eux aussi auront des étoiles plein les yeux et il s'agira de ne point les désenchanter.
Côté vésulien, les hommes de Bruno Poinsel obtiennent une belle récompense à travers cette rencontre. Eux qui ont réalisé un parcours pour l'instant sans faute en éliminant successivement Méziré (9-0) et Pont de Roide (2-0) au tour précédent, se retrouvent décorés de l'honneur d'aller défier des joueurs professionnels, et ce devant toutes leurs familles et tous leurs proches. Un espoir que peut partager tout licencié de club de football à chaque début de saison, mais que si peu à l'arrivée ont finalement le bonheur de réaliser. Imaginez seulement un instant ce que peut-être une telle aubaine pour ces joueurs inconnus qui, après avoir bossé comme tout le monde tout au long de la semaine, s'apprêtent à endosser le costume d'un grand du football. Et Bruno Poinsel le premier. Lui qui a passé le tronc commun du diplôme d'entraîneur avec Papin, partagera enfin le temps d'un soir les bancs de touche avec cette grande icône du football français. On lui sent déjà pousser des ailes.
Quelle est belle, l'histoire de cette Coupe, qu'elle est belle !
Les compositions probables (source L'Alsace)
Vesoul : Guyot, F.Nicot, Maire, J-P Nicot, Lux, Toujani, Kalaa, Faivre, Michon, Behladj, José, Cossi. Remplaçants : Cakir, Michon, Jeanney, Abda, Joly.
Strasbourg : Puydebois - Ekobo, Devaux, Strasser, Vergerolle - Rangelov, Johansen, Lacour, Gasmi - Perbet, Mathlouthi. Remplaçants : Cassard, Kantari, De Géa, Tum, Mouloungui, Loué
