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Après les épisodes Zitelli, Ismaël, Johansen, ou encore Farnerud, c'est un autre ex-Strasbourgeois qui signe son retour au Racing : Pascal Camadini.
Ça s'en va ...
Début de l'été 2005. Le Racing vient de finir à la 11e place, après une remontée fantastique au classement, et une victoire en Coupe de la Ligue. Qualification pour l'Europe. Le duo Niang Pagis est devenu aussi redoutable que convoité. Record d'abonnements à la Meinau. L'ambition est à la hausse, le club frémit de toutes parts, l'engouement du public n'avait plus été tel depuis si longtemps, trop longtemps. Cette année, c'est la bonne. Allez Racing !
Dans ce contexte, deux évènements, liés, passèrent alors quasi-inaperçus : Philippe Ginestet n'accède pas au trône de Président du club. La faute à ses mésententes avec Marc Keller, le manager général. S'en suit le « coup de Trafalgar » : Keller transfère Pascal Camadini, ami intime de Ginestet. Après 6 ans passés au club, le Corse est, pour certains, jeté comme un malpropre. Retour à l'expéditeur, à Bastia, sa ville natale à 33 ans, probablement pour sa dernière expérience professionnelle. Ginestet est furieux. Les supporters, eux, ne s'en émeuvent pas autant. « Un bon soldat qui s'en va, c'était un joueur sobre avec du caractère », dirons les uns. « Un milieu remplaçant dont on se sépare enfin, un joueur terne », pour d'autres.
... et ça revient !
Décembre 2006. Après un exercice 2005/2006 apocalyptique, honteux, désolant, Keller est parti exercer sur un rocher. Le Racing s'ancre à la 3ème position de Ligue 2 grâce à une entame satisfaisante, mais ne gagne plus depuis le 10 novembre 2006 et un 2-1 arraché dans les arrêts de jeu à la formation pourtant limitée de Libourne Saint-Seurin. Belle lurette. Si l'on est encore bien loin de l'état d'urgence, les bleus et blancs produisent un jeu bien moins alléchant que les deux premiers du classement, Metz et Caen. Manque d'efficacité, devant comme derrière, de beaux mouvements, parfois seulement. Et l'impression qu'un boss, un leader incontestable, qui tarde à se montrer malgré les efforts de Strasser et de Cohade, fait défaut. Il faut recruter, le Président Ginestet le sait. Où ? Derrière ? Oh oui. Devant ? Pourquoi pas. Qu'à cela ne tienne, la première recrue alsacienne du mercato (en fait, il s'est engagé comme joker et pourra jouer dès le match face à Amiens) sera Pascal Camadini, lauréat à 34 balais du dernier trophée UNFP de meilleur joueur de L2.
Doit-on se réjouir du retour de l'un des meilleurs éléments de Ligue 2 parmi les nôtres ou déplorer l'investissement (200.000€ plus 150.000€ supplémentaires en cas de montée) réalisé pour un joueur âgé qui n'a jamais fait l'unanimité en Alsace en six saisons ? Enquête.
Le retour du Maure vivant
Pascal Camadini a tout à gagner dans l'affaire : il quitte le SC Bastia, englué dans le ventre mou de la L2 (les Corses ne sont que 11e et ont perdu tout espoir de promotion en L1) pour une formation prétendante à la montée. Avec, à la clé, une année de contrat supplémentaire (jusqu'en 2008) et une offre de reconversion ensuite. Pas négligeable quand on a presque 35 ans. On ne peut, cependant, le taxer d'opportuniste ingrat pour autant. Le Corse, né un 2 avril 1972 à Bastia, y déclarait aussi, 33 ans et deux mois plus tard, lorsqu'il évoquait ses expériences professionnelles au-delà de l'Ile de Beauté, que
« C'était très dur les premiers temps mais on s'habitue et on se rend compte après que le dépaysement peut apporter de belles choses et je n'en retiens que du positif. ». « Incontestablement, mon meilleur souvenir restera Strasbourg car j'y suis resté six ans, ma fille est née là-bas et donc ce club et la ville occupent une place de choix dans ma vie. » (site forzabastia2005.skyblog, 2 juillet 2005).
Et oui, Strasbourg est le club où Pascal aura passé le plus clair de sa carrière, devant Bastia. En effet, il a débuté sa carrière au SCS de l'après Furiani, de 1992 à 1995. S'en suivra une saison à Perpignan, alors en D2, en prêt, un retour express à Bastia, puis sa seule expérience à l'étranger, à Sion (Suisse) en 1997/1998. Une bonne saison chez les Merlus lorientais (32 matchs et 5 buts en division 1) attirera l'oeil des recruteurs alsaciens, qui le feront venir pour 6 ans. La suite, on la connaît : sans jamais briller, Camadini n'a jamais démérité en Alsace. Son tempérament aurait pu s'avérer utile l'an passé, lorsque l'équipage strasbourgeois dérivait au-delà du cauchemardesque. Avec des « si » ...
Pascal aime Strasbourg, alors qu'il n'y était pas toujours titulaire, loin s'en faut. Voilà une parfaite illustration du tempérament de l'homme : vrai, entier. Il donne ce qu'il a, et ne pleure pas sur son sort. Ce milieu offensif, relayeur à ses heures, a fait montre lors du dernier Racing Bastia à la Meinau le 1er décembre dernier, de beaux restes : un match plein et sérieux, peu de déchet. Le Corse semble pouvoir apporter un plus, par rapport à un Johansen qui doute, en conflit avec coach JPP, entre autres. Un Pascal revenant en chassera d'ailleurs peut-être (sûrement) un autre, qui sait.
Ce retour autorisera sûrement Jean-Pierre Papin à plus de variété dans son schéma tactique. Un joueur sérieux et utile qui ne fait pas d'histoires, c'est toujours bon à prendre. Même à 34 ans.
Enfin, pas d'histoires... sur le terrain. Car en coulisses, le patronyme du Corse réapparaît subitement dans l'enquête menée sur les transferts et autres agissements des compères Le Roy et Proisy fin des années 90 jusqu'au début des années 2000.
L'enquête corse.
Patrick Proisy a en effet fait des déclarations houleuses récemment. Voici un extrait du dernier numéro de L'Equipe Magazine :
« L'ancien tennisman est pris de fureur à l'évocation du transfert de Pascal Camadini, en 1999. Alors qu'il avait été cédé gratuitement par Sion, le Racing avait dû rémunérer l'agent Gilbert Sau, via sa société Planet's Players, à hauteur de 5 MF. L'enquête a établi que 2 MF avaient ensuite été reversés au joueur. « Claude Le Roy m'a dit qu'on avait fait une bonne opération en achetant Camadini à Sion pour 5 MF. Je ne savais pas que rien n'avait été payé à Sion. C'est complètement illégal (...). Si l'argent a bien profité au joueur, il y a probablement une complicité entre le joueur, Planet's Players et Le Roy », estime Proisy. »
Ca sent le plastique. Reste à établir s'il s'agit là de la vérité, ou d'allégations d'un ex Président soupçonné de nombreuses malversations qui cherche à sauver sa peau en accusant d'autres. Les rares initiés de ces agissements malhonnêtes qui connaissent la réponse se gardent bien de la dévoiler.
Pascal Camadini ne s'est pas encore prononcé à ce sujet et ne le fera peut-être jamais. Cette prime à la signature, même touchée par des circuits détournés, reste un classique des transferts de joueurs dans le monde du football.
Reste que Camadini aura fort à faire pour conjurer le sort, celui qui pourrit depuis des années le retour au bercail des anciens Racingmen : David Zitelli, Valérien Ismaël, Stéphane Collet, Pontus Farnerud, Pascal Johansen, tous partis puis revenus dans la maison bleue pour finalement déboucher sur autant d'échecs. Le seul fait de mettre un terme à cette triste série justifierait à lui seul ce retour pour le moins inattendu !
A lire également : Camadini : « L'impression de n'être jamais parti » (Site officiel)
Début de l'été 2005. Le Racing vient de finir à la 11e place, après une remontée fantastique au classement, et une victoire en Coupe de la Ligue. Qualification pour l'Europe. Le duo Niang Pagis est devenu aussi redoutable que convoité. Record d'abonnements à la Meinau. L'ambition est à la hausse, le club frémit de toutes parts, l'engouement du public n'avait plus été tel depuis si longtemps, trop longtemps. Cette année, c'est la bonne. Allez Racing !
Dans ce contexte, deux évènements, liés, passèrent alors quasi-inaperçus : Philippe Ginestet n'accède pas au trône de Président du club. La faute à ses mésententes avec Marc Keller, le manager général. S'en suit le « coup de Trafalgar » : Keller transfère Pascal Camadini, ami intime de Ginestet. Après 6 ans passés au club, le Corse est, pour certains, jeté comme un malpropre. Retour à l'expéditeur, à Bastia, sa ville natale à 33 ans, probablement pour sa dernière expérience professionnelle. Ginestet est furieux. Les supporters, eux, ne s'en émeuvent pas autant. « Un bon soldat qui s'en va, c'était un joueur sobre avec du caractère », dirons les uns. « Un milieu remplaçant dont on se sépare enfin, un joueur terne », pour d'autres.
... et ça revient !
Décembre 2006. Après un exercice 2005/2006 apocalyptique, honteux, désolant, Keller est parti exercer sur un rocher. Le Racing s'ancre à la 3ème position de Ligue 2 grâce à une entame satisfaisante, mais ne gagne plus depuis le 10 novembre 2006 et un 2-1 arraché dans les arrêts de jeu à la formation pourtant limitée de Libourne Saint-Seurin. Belle lurette. Si l'on est encore bien loin de l'état d'urgence, les bleus et blancs produisent un jeu bien moins alléchant que les deux premiers du classement, Metz et Caen. Manque d'efficacité, devant comme derrière, de beaux mouvements, parfois seulement. Et l'impression qu'un boss, un leader incontestable, qui tarde à se montrer malgré les efforts de Strasser et de Cohade, fait défaut. Il faut recruter, le Président Ginestet le sait. Où ? Derrière ? Oh oui. Devant ? Pourquoi pas. Qu'à cela ne tienne, la première recrue alsacienne du mercato (en fait, il s'est engagé comme joker et pourra jouer dès le match face à Amiens) sera Pascal Camadini, lauréat à 34 balais du dernier trophée UNFP de meilleur joueur de L2.
Doit-on se réjouir du retour de l'un des meilleurs éléments de Ligue 2 parmi les nôtres ou déplorer l'investissement (200.000€ plus 150.000€ supplémentaires en cas de montée) réalisé pour un joueur âgé qui n'a jamais fait l'unanimité en Alsace en six saisons ? Enquête.
Le retour du Maure vivant
Pascal Camadini a tout à gagner dans l'affaire : il quitte le SC Bastia, englué dans le ventre mou de la L2 (les Corses ne sont que 11e et ont perdu tout espoir de promotion en L1) pour une formation prétendante à la montée. Avec, à la clé, une année de contrat supplémentaire (jusqu'en 2008) et une offre de reconversion ensuite. Pas négligeable quand on a presque 35 ans. On ne peut, cependant, le taxer d'opportuniste ingrat pour autant. Le Corse, né un 2 avril 1972 à Bastia, y déclarait aussi, 33 ans et deux mois plus tard, lorsqu'il évoquait ses expériences professionnelles au-delà de l'Ile de Beauté, que
« C'était très dur les premiers temps mais on s'habitue et on se rend compte après que le dépaysement peut apporter de belles choses et je n'en retiens que du positif. ». « Incontestablement, mon meilleur souvenir restera Strasbourg car j'y suis resté six ans, ma fille est née là-bas et donc ce club et la ville occupent une place de choix dans ma vie. » (site forzabastia2005.skyblog, 2 juillet 2005).
Et oui, Strasbourg est le club où Pascal aura passé le plus clair de sa carrière, devant Bastia. En effet, il a débuté sa carrière au SCS de l'après Furiani, de 1992 à 1995. S'en suivra une saison à Perpignan, alors en D2, en prêt, un retour express à Bastia, puis sa seule expérience à l'étranger, à Sion (Suisse) en 1997/1998. Une bonne saison chez les Merlus lorientais (32 matchs et 5 buts en division 1) attirera l'oeil des recruteurs alsaciens, qui le feront venir pour 6 ans. La suite, on la connaît : sans jamais briller, Camadini n'a jamais démérité en Alsace. Son tempérament aurait pu s'avérer utile l'an passé, lorsque l'équipage strasbourgeois dérivait au-delà du cauchemardesque. Avec des « si » ...
Pascal aime Strasbourg, alors qu'il n'y était pas toujours titulaire, loin s'en faut. Voilà une parfaite illustration du tempérament de l'homme : vrai, entier. Il donne ce qu'il a, et ne pleure pas sur son sort. Ce milieu offensif, relayeur à ses heures, a fait montre lors du dernier Racing Bastia à la Meinau le 1er décembre dernier, de beaux restes : un match plein et sérieux, peu de déchet. Le Corse semble pouvoir apporter un plus, par rapport à un Johansen qui doute, en conflit avec coach JPP, entre autres. Un Pascal revenant en chassera d'ailleurs peut-être (sûrement) un autre, qui sait.
Ce retour autorisera sûrement Jean-Pierre Papin à plus de variété dans son schéma tactique. Un joueur sérieux et utile qui ne fait pas d'histoires, c'est toujours bon à prendre. Même à 34 ans.
Enfin, pas d'histoires... sur le terrain. Car en coulisses, le patronyme du Corse réapparaît subitement dans l'enquête menée sur les transferts et autres agissements des compères Le Roy et Proisy fin des années 90 jusqu'au début des années 2000.
L'enquête corse.
Patrick Proisy a en effet fait des déclarations houleuses récemment. Voici un extrait du dernier numéro de L'Equipe Magazine :
« L'ancien tennisman est pris de fureur à l'évocation du transfert de Pascal Camadini, en 1999. Alors qu'il avait été cédé gratuitement par Sion, le Racing avait dû rémunérer l'agent Gilbert Sau, via sa société Planet's Players, à hauteur de 5 MF. L'enquête a établi que 2 MF avaient ensuite été reversés au joueur. « Claude Le Roy m'a dit qu'on avait fait une bonne opération en achetant Camadini à Sion pour 5 MF. Je ne savais pas que rien n'avait été payé à Sion. C'est complètement illégal (...). Si l'argent a bien profité au joueur, il y a probablement une complicité entre le joueur, Planet's Players et Le Roy », estime Proisy. »
Ca sent le plastique. Reste à établir s'il s'agit là de la vérité, ou d'allégations d'un ex Président soupçonné de nombreuses malversations qui cherche à sauver sa peau en accusant d'autres. Les rares initiés de ces agissements malhonnêtes qui connaissent la réponse se gardent bien de la dévoiler.
Pascal Camadini ne s'est pas encore prononcé à ce sujet et ne le fera peut-être jamais. Cette prime à la signature, même touchée par des circuits détournés, reste un classique des transferts de joueurs dans le monde du football.
Reste que Camadini aura fort à faire pour conjurer le sort, celui qui pourrit depuis des années le retour au bercail des anciens Racingmen : David Zitelli, Valérien Ismaël, Stéphane Collet, Pontus Farnerud, Pascal Johansen, tous partis puis revenus dans la maison bleue pour finalement déboucher sur autant d'échecs. Le seul fait de mettre un terme à cette triste série justifierait à lui seul ce retour pour le moins inattendu !
A lire également : Camadini : « L'impression de n'être jamais parti » (Site officiel)
