Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Optique Créteil

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Par captainflirt
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Gros plan sur un club à la pointe de l'optique française il n'y a pas si longtemps, mais qui aujourd'hui semble avoir bien du mal à trouver la lunette...

Des années Afflelou
Mars 1997, les joueurs s'échauffent au coeur des belles installations sportives cristoliennes. Neuf ans après leur coup d'éclat face au Matra Racing, le petit club de National s'apprête à nouveau à franchir la porte de saint Cloud pour défier Guingamp en ¼ de finale de la Coupe de France. La bagarre fait rage mais Créteil doit finalement s'incliner et la hiérarchie se faire respecter. Une grande semaine médiatique a néanmoins fait émerger le club de l'anonymat. Les grandes déclarations d'Alain Afflelou, débarqué en début de saison avec ses 25 millions de budget (en francs) n'ont dès lors aucune limite. Créteil vise la montée en deuxième division et deviendra bientôt un grand club européen. On connaît la chanson. Un an avant que le plus grand stade de France ne livre à ses Bleus le plus beau des trophées, plusieurs noms circulent concernant le bail à céder une fois le Mondial français terminé. Le grand club parisien ayant d'hors et déjà annoncé son refus de quitter le Parc des Princes, seuls le Red Star et Créteil ont encore la côte. L'opticien président ouvre alors la brèche qui portera le football cristolien à la deuxième division deux ans plus tard, mais jamais à la réalisation du rêve « mégalo-proisien » de son président !
Un beau gâchis pour les uns, beaucoup de fracas pour rien pour les autres : chacun choisit la formule qui lui convient tandis que le dernier groupe de supporter cristolien est dissout.
Pas fous d'Afflelou, quelques courageux continuent cependant à aller au stade les saisons suivantes, plus souvent pour s'exercer aux sifflets de « grandes stars » sur le déclin qui se succèdent au club - sur des rythmes chers à Johann Strauss - que pour y applaudir les résultats décevants. La saison 98-99 leur donnera tort, Créteil retrouve enfin la deuxième division pour y jouer les trouble-fête dans le bas du classement. Cette fois-ci pas de blague, plus jamais le club ne descendra !
En 2001 pourtant, la bande du lunetier met les voiles vers le Solitaire du Figaro et la raquette d'Amélie Mauresmo. Préférant s'éloigner du monde du football pour un temps, et non sans avoir manqué un putsch du côté du TFC, Alain Afflelou s'en va pour laisser les rênes d'un club vagabond en deuxième division à Armand Lopes. Une ère de football commence...

A la renaissance
C'est bien connu du côté de Créteil, les footballeurs naissent dans les « choux ». Et c'est probablement pour cette raison, appuyé par une volonté locale, que le nouveau président fait ses premiers pas. En effet, non loin de là déboule un club fort de ses couleurs ouvrières portugaises et de ses succès en Coupe de France : Saint-Maur Lusitanos. En 2002, après un long combat, le président Lopes parvient enfin à faire fusionner les deux clubs de son coeur pour donner naissance à l'US Créteil Lusitanos. Dès lors, tout est fait pour créer un esprit de club à Créteil : on recrute dans les environs, on forme les jeunes val-marnais et on regagne un peu de public jusque-là inexistant. Un pari qui s'avère payant comme le démontre la saison 2005-2006 où le club obtient une brillante 8è place, ainsi qu'une affluence record au stade Duvauchelle (4000 spectateurs en moyenne par match). C'est également au cours de ces années que furent fondés les « Suprêmes Béliers » dont certains viendront donner de la voix vendredi soir, comme il y a 5 ans, dernière date à laquelle des Cristoliens ont foulé la pelouse de la Meinau (pour s'imposer 2 à 0 !). Mais qu'on ne s'y méprenne pas, ce dernier fait n'a rien à voir avec la présidence qui a plutôt pour réputation de mettre des bâtons dans les roues à ses associations de supporters. A tel point qu'on se demande toujours du côté de Créteil si le club veut vraiment des supporters. Les mésententes entre les deux parties sont une chose, le bilan positif de l'exercice passé en est une autre.
Et c'est sans doute sur la base d'une organisation toujours proche des traditions du football amateur et familial que les Cristoliens n'ont pas pu retenir, une fois de plus, leurs joueurs les plus prometteurs. Comme quoi « faire son Créteil » n'est pas encore entrer dans les moeurs du football, et ressemble étrangement aux craintes des nouveaux enseignants et des stagiaires de la fonction publique au moment de parapher leur tout premier contrat...
Double ironie du sort toutefois, les trois ex « plus grands espoirs » cristoliens seront du côté strasbourgeois vendredi soir, mais avec ce manque de réussite inquiétant du côté alsacien lorsqu'il s'agit de Créteil. En effet, ni Eugène Ekobo qui peine à retrouver sa belle sérénité de l'an passé, ni Leyti N'Diaye blessé depuis le début de saison, ni David Amadou M'Bodji qui a du mal à s'imposer, n'auront probablement l'occasion de se faire regretter par leurs anciens coéquipiers. Un bien curieux présage qui rend pas mal de supporters cristoliens assez superstitieux sur les fora du web.

Ne pas sombrer
Toujours est-il qu'avec ou sans eux, les Val-marnais ont réalisé une très mauvaise première partie de championnat et pointent aujourd'hui tout en bas du classement, à seulement deux longueurs du premier relégable. Un bilan assez catastrophique, notamment à l'extérieur (8 défaites, 4 nuls), avec parfois de grosses déculottées comme celle prise à Ajaccio il y a quinze jours (5-0) qui aident à décrypter cette position.
Il ne s'agit pas pour autant de baisser les bras, et le mercato a d'ailleurs démontré que le club avait encore de l'ambition. Si Arthur Jorge a laissé filé Nuno Mendès et Nabil Baha (5 buts), il a renforcé son effectif avec des joueurs expérimentés, dont le Brésilien Edu et le milieu international camerounais Alnoudji (35 sélections), et deux joueurs en devenir (l'attaquant camerounais Effa-Ewobo et le milieu Jonathan Assous).
Autant de recrues hivernales qui s'efforceront de perpétuer la grande tradition archéologique de Créteil (un des plus importants sites de France), afin de retrouver le chemin des buts adverses enfouis depuis la cinglante victoire cristolienne obtenue face à Tours au stade Duvauchelle peu avant Noël (4-3).
La plus faible attaque du championnat (19 buts) saura-t-elle enfin déblayer les brèches ?
Si oui, il conviendra aux Strasbourgeois de boucher les trous, mais surtout de continuer à montrer leur vrai jeu.
Sinon...

captainflirt

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