Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Légende : Albert Gemmrich

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Portrait du deuxième meilleur buteur de l'histoire du RCS.

Joueur, puis éducateur avant de devenir homme politique, Albert Gemmrich se coiffera au début de l'année prochaine d'une nouvelle casquette : celle du président de la ligue d'Alsace de football. Elu ce samedi 11 octobre 2008 à la tête de la LAFA, l'ancien attaquant du Racing occupera le poste pour les quatre années à venir.

Un parcours bien atypique pour cet Alsacien né à Haguenau, qui, en 2006, aurait pu faire un nouveau détour du côté du stade de la Meinau, au moment où sa nomination comme manager général du RCS était en discussion avec son ami Philippe Ginestet.
Restant finalement à son poste au service des sports de la Région Alsace (chargé notamment de la reconversion des anciens sportifs de haut niveau) et d'élu de la Ville de Strasbourg (en tant que délégué aux sports), jusqu'à la défaite de la liste Keller aux dernières élections municipales, sa nomination à la tête de la LAFA permet donc à celui qu'on aperçoit régulièrement à la Meinau les soirs de matchs, de faire un retour au premier plan du football régional, 35 ans après ses débuts comme footballeur.

Après avoir été couvé par Paco Matéo, Albert Gemmrich entama en effet sa carrière de joueur en 1973, à l'âge de 18 ans.
Et il ne lui fallut que très peu de temps pour s'imposer au sein de l'attaque alsacienne. Dans un club déchiré par les luttes internes au milieu des années 70, Gemmrich fait ses premiers pas aux côtés d'autres jeunes joueurs qui feront parler d'eux : Dominique Dropsy, Léonard Specht, René Deutschmann, Roland Wagner entre autres. Dès sa première saison, il réussit son premier coup d'éclat à la Meinau en réalisant le doublé face à Nantes, leader du classement général, en février 1974 (victoire 3-2 du RCS).

Albert Gemmrich sera d'ailleurs le meilleur buteur du Racing durant cinq saisons, avec une moyenne impressionnante de 13 buts par an (deuxième meilleur buteur de l'histoire du club derrière Rohr), dont 17 réalisations au cours de la saison 78-79 qui le vit devenir champion de France avec le RCS, au sein d'une ligne d'attaque redoutable formée avec Roland Wagner et Joël Tanter. Des compères auxquels il n'hésite pas à rendre régulièrement hommage : « Roland et Joël étaient des coéquipiers fabuleux et si j'ai flambé, je le dois en grande partie à leur travail ».

Posté le plus souvent cette saison-là à l'aile gauche de l'attaque strasbourgeoise, Gemmrich n'était pourtant pas gaucher, bien que sa qualité technique lui permît de frapper au but indifféremment des deux pieds, notamment grâce à une... blessure : « j'ai souffert pendant une période d'une entorse au coup de pied. Je pouvais courir, sauter, dribbler, mais je ne pouvais pas frapper avec ma jambe droite. Cela a duré deux mois, pendant lesquels je me suis entraîné à frapper du gauche. Les progrès furent fulgurants ».

1978 est également l'année qui lui permit de connaître ses cinq sélections en équipe nationale (deux buts), sans pour autant avoir pu être sélectionné pour la Coupe du Monde qui se déroulait en Argentine cette année-là.
Débutant sous le maillot bleu au cours du match amical Italie-France (février 1978), en remplacement d'Olivier Rouyer à la demi-heure de jeu, Gemmrich réussit à cette occasion une passe décisive en frappant un corner sur la tête de Dominique Bathenay.
Et le premier de ses deux buts sous le maillot bleu intervient au mois de mai suivant, face à l'Iran, au Stadium de Toulouse. Un match amical resté dans l'histoire pour avoir été disputé sur une pelouse ravagée avant la rencontre par des manifestants ayant déversé du désherbant sur l'ensemble du terrain.

Pourtant, malgré ses performances et ses sélections avec les Bleus, tout n'a pas été au mieux pour Gemmrich au cours de la saison du seul titre alsacien, après avoir été un temps pris en grippe par une partie du public de la Meinau qui lui reprochait de ne pas toujours se livrer au maximum de ses possibilités. « Je marche beaucoup au moral » se justifiait-il alors, « mais le public ne me pardonne rien. Or je suis meilleur buteur depuis cinq ans : les adversaires m'attendent particulièrement et me collent une surveillance spéciale ».
Peut-être faut-il aussi attribuer aux rumeurs de son départ du RCS la cause de ce traitement à l'égard d'un joueur pourtant réputé pour sa hargne et sa combativité. « J'ai horreur de la défaite. Je ne l'admets que très difficilement » soulignait d'ailleurs régulièrement celui qu'on surnommait "le gaur", en raison de sa puissance et de son envergure.

Il faut dire que dès l'entame de la saison qui verra le Racing remporter le championnat, les négociations tendues autour de la prolongation de son contrat, qui expirait en fin d'exercice, furent exposées sur la place publique. André Bord annonçant par exemple dans la presse « qu'il n'aura pas ce qu'il demande car il faut préserver l'esprit d'équipe ».
Stuttgart flaire rapidement le bon coup et supervise régulièrement Gemmrich à la Meinau. Mais c'est finalement les Girondins de Bordeaux qui réalise la bonne affaire : le Racing n'a pas encore remporté le match de son sacre à Lyon que Gemmrich a en effet déjà réglé les derniers détails de son départ en Gironde.

Premier transfert médiatique de Claude Bez, Gemmrich évolue trois saisons sous le maillot bordelais (37 buts en 94 matchs), bien loin de la nouvelle crise qui secoue le Racing : Gilbert Gress est licencié, les supporters mettent le feu à la Meinau et le club s'éloigne irrémédiablement des premières places.
Seule belle performance alsacienne de ce début de décennie, cet incroyable exploit en quarts de finale de la Coupe de France 1981 face à... Bordeaux, pourtant lancé dans la course pour le doublé coupe/championnat. Le RCS sort victorieux 5-1 du match à Lescure (le but bordelais étant inscrit par... Albert Gemmrich) et confirme lors du match retour par une victoire 4-0 contre les hommes d'Aimé Jacquet.

En 1982, Gemmrich part vivre une saison totalement ratée à Lille et revient au RCS en 1983 pour participer à la moins mauvaise saison de la décennie des Alsaciens (8ème du classement final). Mais à l'intersaison, l'entraîneur allemand Jürgen Sundermann change tout et l'effectif est totalement bouleversé. Gemmrich s'en va donc sur la Côte d'Azur et connaît sa dernière expérience de joueur professionnel à Nice où il évolue pendant deux saisons.

De retour pour la seconde fois à Strasbourg en 1986, Gemmrich met un terme à sa carrière de footballeur et prend la tête du centre de formation du RCS, où il participe à l'éclosion de José Cobos et Vincent Sattler, les deux plus sûrs espoirs strasbourgeois de la fin des années 80.
Resté proche de Cobos tout au long d'une carrière qui le mena de Strasbourg à Nice en passant par Paris, Gemmrich fut, de son propre aveu, profondément marqué par la disparition tragique du second nommé au cours d'un accident de voiture à la fin de l'année 1988 : « ce fut le pire moment de ma carrière. Avec José, on parle souvent de Vincent ».

Egalement adjoint de Léonard Specht à la tête de l'équipe première du RCS entre 1989 et 1991, le duo échoue à deux reprises au cours des barrages d'accession à la première division, d'abord face à Nice puis contre Lens.
Remplacés par Gilbert Gress, leur ancien entraîneur, Specht accepte de prendre la responsabilité de la formation des jeunes du RCS tandis que Gemmrich quitte le club pour intégrer les services de la Région Alsace.
17 ans plus tard, le voilà donc revenu à un poste d'importance dans le monde du football, à la tête de la LAFA, pour s'occuper d'un sport qu'il a « toujours considéré comme un jeu, un plaisir un peu fou ».

filipe

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