Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Légende : Raymond Kaelbel

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Il est le plus capé des joueurs alsaciens et a porté pendant 11 ans le maillot du Racing !

Au cours de l'été 1950, il a 18 ans et il signe au Racing club de Strasbourg.
Et, très vite, Raymond Kaelbel démontre des qualités qui feront bientôt de lui un des défenseurs les plus respectés du championnat de France. Tout aussi rapidement, le Haut-Rhinois parvient à attirer l'attention des sélectionneurs nationaux, qui le convoquent pour disputer la Coupe du Monde 1954 se déroulant en Suisse.

A cette occasion, et pour la première fois, plusieurs rencontres de la plus prestigieuse des compétitions sont diffusées sur les écrans noir et blanc de télévision : des foules denses, massées devant les postes installés en vitrines des magasins, assistent au premier match de Raymond Kaelbel sous le maillot tricolore. Face aux Yougoslaves, à Lausanne, au poste d'arrière gauche après avoir repoussé Roger Marche sur le banc de touche.
Malgré la confusion due aux couleurs sombres des maillots des deux équipes, les téléspectateurs devinent, sur les images hachées de fines rayures blanches, la bonne performance du Strasbourgeois qui bénéficie le lendemain d'une critique positive dans l'Equipe, malgré la défaite 1 à 0.
Avec Dominique Dropsy, Albert Rust, Franck Ribéry et David Trezeguet, Kaelbel est un de ces rares internationaux français dont la première titularisation en Equipe de France correspond à une rencontre de Coupe du Monde.

Si la France dispose trois jours plus tard du Mexique sur le score de 3 buts à 2, Kaelbel (à nouveau titulaire), Kopa, Remetter, le second alsacien de la bande, et les autres joueurs français sont éliminés de la compétition.
Tandis que la RFA réalise l'exploit en finale face à des Hongrois pourtant invaincus depuis quatre ans, le Strasbourgeois retrouve l'Alsace et fait face avec ses coéquipiers à la polémique née de cette élimination précoce : on reproche aux sélectionneurs de ne pas être parvenus à obtenir la confiance de joueurs qui sont accusés d'avoir préféré la pétanque à l'entraînement et leurs primes de matchs à l'honneur de porter le maillot national.

Dans la nouvelle sélection française qui se construit ensuite, Raymond Kaelbel devient rapidement un titulaire incontesté, et ce jusqu'en 1960. Il comptera 35 sélections, dont 26 consécutives, faisant de lui le plus capé des Alsaciens.
En 1958, il est évidemment de la grande aventure en Suède où se déroule la Coupe du Monde. Titulaire face au Paraguay (7-3), la Yougoslavie (2-3) et l'Ecosse (2-1), il est également du quart de finale contre l'Irlande du Nord. Longtemps, Harry Gregg, le gardien rescapé de l'accident d'avion qui décima la formation de Manchester United quatre mois plus tôt, retarda l'échéance avant que les Bleus ne se détachent définitivement en seconde mi-temps (4-0). Puis Kaelbel fait face au Brésil de Pelé et Garrincha en demi-finale : la France, trop diminuée par la blessure de Robert Jonquet, s'incline 5 à 2, avant de conquérir une inespérée troisième place en battant le champion du monde en titre.
Il est évidemment également présent face à l'Espagne en décembre 1959, au Parc des Princes, où quatre Alsaciens furent alignés (Remetter, Kaelbel, Wendling et Muller), pour une rencontre organisée en soutien aux victimes de la catastrophe de Fréjus quinze jours plus tôt.

Mais c'est bien avant cette performance historique en Suède que Raymond Kaelbel connait sa première émotion sportive. Neuf ans plus tôt, en disputant une finale perdue de la coupe nationale des cadets, devant 60 000 spectateurs rassemblés à Colombes : le Haut-Rhinois signera au Racing quelques mois plus tard, quittant ainsi le FC Colmar où il a été formé, après avoir débuté dans l'équipe de la Sofira, l'usine de fabrication de soie qui emploie toute sa famille. Le jeune stagiaire fait ainsi partie de la délégation du RCS qui accompagne à Paris les vainqueurs de la Coupe de France 1951.

Malgré son jeune âge et les difficultés connues par le club au cours de la saison suivante, Kaelbel ne tarde pas à s'imposer dans l'effectif du Racing. Après une rencontre de Coupe de France face à Rennes, France Football insiste sur les qualités du « long, élégant, spectaculaire et sûr » Raymond Kaelbel. Et quelques mois plus tard, on le voit même évoluer au poste d'avant-centre pour compenser les nombreuses blessures au sein de l'effectif.
Au cours de sa carrière, il dispute près de cinq cent matchs de championnat et passe onze ans à défendre les couleurs du RCS, notamment au cours de la saison 1954-1955 qui a vu l'arrivée à Strasbourg d'Ernst Stojaspal, troisième de la Coupe du Monde en Suisse avec l'Autriche. Âgé d'à peine 22 ans, Kaelbel est déjà l'un des cadres d'une équipe qui finit quatrième et demi-finaliste de la Coupe de France, après avoir longtemps été en course pour le doublé.

Raymond Kaelbel a également porté le maillot de l'AS Monaco, remportant la Coupe de France 1960 contre Saint-Etienne (4-2), avec Michel Hidalgo et Henri Biancheri, ainsi que le titre de champion l'année suivante. Capitaine de l'équipe monégasque, il bénéficie alors de la bienveillance du prince Rainier et de la princesse Grace. « Je connaissais tout le monde à Monaco. J'avais mes entrées au Palais ».
Après avoir été poussé vers la sortie par les dirigeants monégasques le jugeant en bout de course, le Colmarien fait une saison moyenne au Havre avant de tenter de rebondir au Stade de Reims, où il dispute un quart de finale de la Coupe des clubs champions face au Feyenoord Rotterdam ; mais il connaît aussi la relégation du club la saison suivante.

Ainsi, nombreux sont les observateurs lui prédisant une fin de carrière difficile et restant sceptiques devant la confiance accordée par l'entraîneur Paul Frantz au Haut-Rhinois lors de son retour au Racing en 1964. Pourtant, à 32 ans, Raymond Kaelbel va encore vivre de fort belles années sous le maillot strasbourgeois où il fait bénéficier de son expérience pendant cinq nouvelles saisons.
Il est ainsi membre de l'équipe qui parvient à éliminer le Milan AC et le FC Barcelone en Coupe d'Europe, même s'il ne participe pas au match d'appui au Camp Nou. « Il fut remplacé au dernier moment par Gonzalès » se souvient l'entraineur Paul Frantz « parce que Raymond devait marquer Kocsis, au jeu de tête exceptionnel. En regardant la feuille de match, je me rendis compte que Kocsis était remplacé par Ré (1m64). J'ai donc changé mon équipe. Raymond ne m'en voulait pas. Au contraire, après la rencontre, il s'est livré à des numéros de pitrerie, place de la gare à Barcelone où nous étions descendus à l'hôtel, sous les applaudissements de ses coéquipiers restés au balcon. »

L'année suivante, le Racing remporte la Coupe de France face à la meilleure équipe du moment, le FC Nantes (1-0) : « le meilleur souvenir de ma carrière. Nous n'étions pas favoris mais nous savions que nous pouvions l'emporter. Nous avons neutralisé leurs points forts. Raymond Stieber a étouffé Simon. Je me suis chargé du buteur Gondet. Avec René Hauss et ses 38 ans, j'apportais l'expérience de mes 34 ans à un groupe qui n'avait encore rien gagné. Après la finale, nous avions bien évidemment fêté notre victoire. Je me souviens même que la veille de rejouer contre Nantes en championnat, le jeudi suivant, nous nous étions tous donnés rendez-vous à l'Ancienne Douane pour manger une choucroute ! Le lendemain, sans être entraînés depuis la victoire en Coupe et avec plusieurs nuits blanches, nous gagnons à nouveau 1-0 contre les Nantais. Personne n'était fatigué. Il y a des moments comme cela où rien ne peut vous arriver. »

Réputé pour sa combativité, sa rapidité et un excellent jeu de tête, on considère également que Raymond Kaelbel a été, si ce n'est l'inventeur, le premier joueur à faire du tacle glissé un geste technique défensif sûr et utile : malgré son poste particulièrement exposé et bien que sa carrière ait duré près de vingt saisons, il réussit l'exploit de ne jamais connaître d'expulsion.

Après sa carrière de joueur, il reste proche du Racing et connaît parallèlement un parcours remarquable comme entraîneur au sein du monde amateur en entraînant le FCSK06 et la FAIG avant de rejoindre en 1979 les Pierrots Vauban, où il devient champion de D3 en 1981 et 1982 (avec Jacky Duguépéroux sur le terrain).
Elu par la presse et les supporters dans le onze type du RCS au 20ème siècle, il disparaît en avril 2007 à l'âge de 75 ans. Curieux clin d'oeil du destin, le Racing et le Stade de Reims, deux clubs ayant compté dans sa carrière, se sont retrouvés le soir même de ses obsèques pour disputer un match de championnat à la Meinau.
Avant le coup d'envoi, un hommage bien mérité lui fut rendu.

filipe

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  • raukoras Et vivement qu'il parle mieux, ça lui permetra de s'éloigner des EDL façon bingo-MK
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  • takl bonne nuit
  • takl 2024 devrait accoucher d'un 2025 appaisé et empathique. Tout va bien se passer, le Racing sera en L1, paix amour liberté et fleurs.
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