Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Cold war, Colmar

Note
3.7 / 5 (13 notes)
Date
Catégorie
Avant-match
Lectures
Lu 160.961 fois
Auteur(s)
Par slade
Commentaires
16 comm.
dsc-2871.jpg
© denisub90

Un match où les deux clubs se veulent César. Mais, au final, qui finira Pompée ?

Les mots fleurissent de part et d’autre à l’évocation de la rencontre de ce samedi soir. Les médias la qualifie de derby, telle une incantation magique qui ferait apparaître des supporters et un palmarès à Colmar. Mais, un derby ne se veut-il pas suprématiste ? Quelle serait la richesse d’une ville de trois rues, toutes remplies de petits cadres bedonnants en chemisette vertes et cravates Snoopy ? Le vin ? Il coule déjà à flot dans les gorges strasbourgeoises depuis la nuit des temps. Le Haut-Rhin ? Qui voudrait du Sundgau, cet enfant adopté aux gènes déficients ?

A l’inverse, on comprend aisément les jalousies colmariennes. Cette pâle copie de son voisin Bas-Rhinois n’est rien. Il vit dans la lumière deux journées par an et végète le reste de l’année en essayant d’attirer l’attention, sans succès. Les gesticulations puériles de son président amusent tant elles sont ridicules. Il réclame des subventions en oubliant un peu vite que les SRC n’ont ni soutien populaire, ni palmarès, ni avenir. Il crie au complot. Il hurle en errant dans Colmar les nuits de pleine lune et voue une haine tenace au seul vrai club de football de la région.
Mais pardonnons lui ses excès, il est vrai qu’il doit être frustrant de jouer dans un petit stade de banlieue devant ce public si aigri. Il doit être dur de se lever le matin en sachant que Strasbourg peut déplacer dix fois le Stadium si l’organisation du match eut été correcte. Il doit être insupportable de voir ce maillot vert fluo et ce logo fait par un enfant.

Louons cependant l'oeuvre charitable des SRC de jouer, et ce toutes les deux semaines, devant les personnes âgées d'une maison de retraite. Ils ne comprennent certes pas toujours ce qu'ils voient mais lorsqu'ils remplissent les tribunes - enfin la tribune, pardonnez-moi, je suis habitué aux stades de football - du Stadium de Colmar, ils sont contents les petits vieux. Ils peuvent librement râler et grommeler, hurler des "yométirdonctoilà" et se dire que le foot, c'était quand même mieux quand ils jouaient en bleu.

Aigreur et tremblements

Les personnes aigries ont en commun qu’elles abusent du peu de leur pouvoir dès qu’on leur en confie. Le président Gryzcka a donc fait son possible, non pour tenter de s’élever à la hauteur de son illustre voisin et faire profiter son club de cette rencontre, mais pour abaisser le Racing à son niveau. Il a été capricieux et insultant mais quand il eut enfin fini sa crise, les grandes personnes ont agi. Le match aura donc lieu malgré un défaut criant d’organisation.
Le climat est donc tendu, et l'attente sur les joueurs est conséquente. Presque trop, même quand l'on a assisté aux dernières saisons du Racing, où ce genre de rencontres ne leur réussissaient que trop peu.

In presque-Meinau veritas

Les deux équipes ont réalisées un bon début de saison et sont sur une bonne dynamique. L’affrontement sportif apparaît équilibré. Toutes deux invaincues, Strasbourg bénéficiera toutefois du potentiel de trois de ses recrues : les défenseurs N’Dour et Camara mais aussi Oukidja, finalement qualifié. Cet apport conséquent et tardif peut s’avérer décisif pour le Racing qui doit absolument relancer sa foulée dans sa course en avant. En outre, les joueurs de Jacky Duguépéroux bénéficieront de l'énorme support du millier - et plus, probablement - de supporters des Bleus et blancs.
La concentration et l’engagement seront les clés de la victoire dans cette rencontre qui se voudra rugueuse au milieu de terrain, comme son édition l’an passé.

Si vis pacem, para bellum

Les Alsaciens - Strasbourg, quoi - ont cette occasion rêvée de rétablir l'ordre et la paix tout en concrétisant les espoirs que leurs performances ont cristallisé. La tâche sera rude et le climat tendu. Et, si un Colmar-Strasbourg n'est définitivement pas un derby, il est dans cette cinquième journée, l'un de ces matchs qui bonifient un bon début de saison.

Le président colmarien aurait sûrement du être plus attentif lors des cours d’histoires. Il se rêve Imperator régnant sur un Empire, il se veut concurrent à la régence de l’Alsace mais de tout cela, il n’en est rien. Il n’est au mieux qu’une province conquise. Il est Carthage, vivant dans l’ombre éternelle de son rival avant d’être rasée.
Les rêves colmariens seront détruits, pierre par pierre. Ce n’est qu’une question de temps.

slade

Commentaires (16)

Commentaire

Ne sera pas affiché, mais uniquement utilisé pour afficher votre éventuel gravatar.

Enregistre dans un cookie vos informations pour ne plus avoir à les resaisir la prochaine fois.

Annuler

Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives