Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

L'adversaire : le Red Star

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Avant-match
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Par athor
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Favori annoncé au début de saison, le Red Star est aujourd'hui bien placé pour espérer décrocher la montée en L2 et ainsi renouer avec son passé.

Le Grand Paris, sa tour Eiffel, ses millions d'habitants, ses terrains de foot un peu partout parcourus par des milliers de joueurs, mais seulement un seul club véritablement installé dans le monde professionnel, le Paris-Saint-Germain. Une anomalie européenne que seul Créteil tente de réparer, mais l'affluence moyenne du stade Dominique Duvauchelle (moins de 4000 spectateurs) confère au club du Val-de-Marne un certain anonymat. L'idée d'un second grand club parisien s'apparente ainsi à une chimère, surtout quand on se remémore les tentatives récentes, à l'image du météorique Sannois-Saint-Gratien de notre ami Luc Dayan. Cette année toutefois, deux prétendants veulent tenter leur chance: le Paris FC, qui s'est doté de gros moyens, mais qui navigue dans une relative indifférence (lire la présentation du PFC) et donc, le Red Star.

Un passé glorieux


Fondé par Jules Rimet, considéré comme le père de coupe du monde, en 1897, le Red Star est l'un des clubs les plus anciens de France. Il connu son âge d'or durant la première moitié du vingtième siècle, grâce à un professionnalisme plus ou moins assumé à l'époque où l'amateurisme (bien que souvent déguisé) était la norme. Durant les années 1920, le club remporte ainsi 4 coupes de France et sera l'un des tout premiers à obtenir le statut professionnel en 1932. C'est un peu le début de la descente du club puisque le Red Star, inscrit au tout premier championnat de France, est relégué en fin de saison. La remontée est immédiate, mais les Verts végètent en bas de classement. En 1941, ces derniers parviennent toutefois à gagner le championnat, mais il s'agit d'une compétition concernant la Zone Occupée, qui ne sera pas reconnue par la suite. L'année suivante, le club gagne sa cinquième coupe de France, son tout dernier trophée.

Débute alors un long déclin. Après une fusion ratée avec le Stade Français (section football évidemment), le club abandonne son statut pro, et redémarre à l'échelon régional, en DH. Profitant de la défection de deux clubs, il remonte en D2 en 1952, mais aura toutes les peines du monde à grimper la dernière marche, malgré des investissements importants. Il faut attendre 1965 pour retrouver l'élite, mais le yoyo continue : entre montées et descentes, le Red Star passe tout de même huit saisons en D1, parfois par des moyens alambiqués, comme cette fusion avec ... le Toulouse FC en 1967. En 1975, il quitte définitivement la première division.

Depuis, le club se débat dans les divisions inférieures, avec quelques poussées, comme ces saisons de D2 dans les années 1990, marquées par ce match contre Saint-Etienne disputé au Stade de France, une enceinte dont il espérait alors devenir le résident permanent. Mais la DNCG est venu sanctionner une gestion trop approximative et a poussé le club a une dégringolade sportive jusqu'en Division d'Honneur. Champion régional en 2005, il retrouve le National en 2011, où il parvenu à se stabiliser depuis.

Un club particulièrement ambitieux


D'abord actionnaire minoritaire, Patrice Haddad a pris la présidence du Red Star, alors en CFA, en janvier 2008, avec un projet simple: « la ligue 2 en 2015 ». Cet autodidacte, qui a fait fortune dans le film publicitaire, est décrit comme ambitieux et passionné, mais est souvent taxé d'ingérence. Un ancien entraîneur adjoint est même allé jusqu'à le comparer à « un petit Aulas, qui a du mal à déléguer ». Il n'en reste pas moins que c'est sans doute lui qui est à l'origine du renouveau du club. Doté d'un solide budget de 3M€, dont 1,4M€ de masse salariale des joueurs de l'équipe première, le Red Star ambitionne clairement de s'installer en L2. Pour s'inscrire dans la durée, Haddad évoque « un modèle qui se fonde sur la formation. Dans l'état d'esprit, on se placerait du côté de Barcelone et de sa Masia, mais il faudrait trente ans pour ça. » Un projet qui passe aussi par un stade moderne. C'est là l'un des sujets de conflits entre les supporters et le président. Ce dernier souhaite porter un projet d'Arena, combinant stade et salle de spectacle, au sein du quartier des Docks de Saint-Ouen, en voie de réhabilitation. Le financement serait alors entièrement privé, mais il faut encore réunir les 200M€ nécessaire à cette réalisation. De leur côté, les supporters ont monté un collectif afin de porter un projet alternatif de rénovation de l'historique Stade Bauer. Après avoir organisés des dizaines de réunions publiques, débats et rencontres avec les acteurs locaux, l'association a monté un dossier complet de réhabilitation, à l'échelle du quartier. Un travail conséquent, à consulter ici, qu'il convient de saluer.
En attendant, le club est bien installé dans son enceinte de Saint-Ouen et y jouerait même en cas de montée.

L'avenir semble donc résolument s'inscrire au niveau professionnel, et outre la structuration du club, un effort particulier a été réalisé sur l'effectif. Sous la houlette de Steve Marlet, devenu directeur sportif, celui-ci s'est étoffé de quelques pointures, habitués de la L2 voire de la L1. Le premier a avoir ouvert la voie est Vincent Planté, le gardien qui a pris un coup franc de Devaux en 2005, qui a ainsi « contribuer à la crédibilité du projet Ligue 2 » selon le président Haddad. Pourtant, la saison dernière, les ambitions ont fait plouf, Laurent Fournier ne parvenant pas à trouver la bonne carburation. Débarqué dès le mois d'octobre, c'est Sébastien Robert, l'entraîneur de la réserve, pourtant loin du clinquant rêve, qui a pris la suite, réussissant une belle remontée au classement.

La bonne saison, enfin ?


Cet été, le club audonien est parvenu à conserver l'essentiel de ses forces vives, mis à part peut-être l'excellent Gaëtan Laborde (14 buts la saison dernière), qui est retourné à Bordeaux après son prêt, tout en continuant sa politique ambitieuse. Des joueurs expérimentés ont ainsi rejoint Bauer, à l'image de ce bon vieux Nicolas Belvito, le solide Rémi Fournier et ses 180 matchs de L2 ou encore l'international algérien Hameur Bouazza. Mais le gros coup médiatique est la signature de David Bellion, l'ancien joueur de Bordeaux, Nice et Manchester United. L'attaquant de 31 ans, qui souhaitait vivre à Paris ou à New-York, débute une nouvelle vie: « le Red Star sera mon dernier club. Ici, je suis comblé. J’ai mon skateboard, mon scooter, l’école de mes enfants est à côté et ma femme partage cette vision de la vie. Quand je vais à l’entraînement en passant par les quais de Seine et que je regarde les monuments qui m'entourent, je me dis que je suis heureux. »

Sur le terrain, Bellion est déjà le fer de lance de l'attaque du Red Star, avec 5 buts en 10 matchs. Une attaque qu'il compose avec deux autres joueurs expérimentés de National, Nicolas Belvito donc et Kévin Lefaix, sorte de buteur à l'ancienne. Derrière eux, les milieux offensifs seront également à surveiller comme le lait sur le feu, le trio Beziouen-Bouazza-Sliti étant parmi ce qu'il se fait de mieux techniquement en troisième division. Le troisième, 22 ans, est d'ailleurs considéré comme l'un des gros potentiel du National et devrait rapidement faire ses preuves à l'échelon supérieur.

L'attaque est plutôt impressionnante sur le papier, mais que dire de la défense dans ce cas là. Meilleure du championnat actuellement avec seulement 8 buts encaissés, elle s'articule autour de la charnière Fournier-Cros, avec le vétéran Samuel Allegro en remplaçant, et les latéraux Ielsch et Marie, très efficaces. Devant eux, Makhedjouf (1,86m) et surtout Massire Kanté (1,96m) constituent un premier rideau très solide. Bref, le Red Star affiche un effectif de très grande qualité, sans doute le meilleur qualitativement avec le Paris FC, de quoi lutter pour la montée et probablement le titre.

Le Racing aura donc fort à faire pour venir à bout de cette équipe, surtout sur le terrain synthétique du stade Bauer, où elle est invaincu depuis plus d'un an. La dernière défaite remonte en effet au 4 octobre 2013 et la venue de Colmar.

athor

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  • ross3 biiiim
  • chrisneudorf Kendji comme Palmade a fait parler la poudre!
  • goldman Vend billet concert Kendji 50 balles mdr
  • islay Geiss ©
  • gibi68 J'espère que ça se passera mieux pour Gameiro s'il part ...
  • gibi68 Il aurait pu partir avec les honneurs, mais là ça se finit en eau de boudin
  • guigues hopla
  • il-vecchio Mais on ne sait que pendant, que c'est la saison de trop.
  • il-vecchio Le problème récurrent de la saison de trop qu'on déclare ne pas vouloir faire.
  • chrisneudorf Il s'est ridiculisé en Corse et là à Sochaux
  • chrisneudorf Il aurait mieux valu pour lui d'arreter après saison dernière
  • knack90 @lafoudre Liénard est hors de forme depuis son arrivée à Sochaux. Il nous fait une Chilavert, sauf qu'il joue pas gardien.
  • alainh68 Et une meilleure différence de buts +60 pour le sporting et +44 pour benfica
  • alainh68 Sporting 7 points d'avance sur benfica à 4 journées de la fin
  • alainh68 lafoudre2 , 1 Leverkusen , 2 inter Milan , 3 Sporting je pense
  • lafoudre2 @skusunstar 1.Leverkusen 2.Inter Milan 3 RC Strasbourg
  • lafoudre2 Bizarre que Dimitri ne soit plus sur les feuilles de match de Sochaux. Quelqu'un sait-il s'il est blessé ?
  • alainh68 C'est bon , l'inter champion d'Italie après la victoire à Milan dans le derby milanais 2-1 pour l'inter
  • skysunstar 1.Leverkusen 2.Inter Milan 3. ??
  • alainh68 17 points d'avance sur le 2ème à 5 journées de la fin du championnat

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