Le bébête Sochaux

( NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution. :baillements: Si tu es professeur de géographie, le courrier est à adresser à Redaction, en te remerciant. )
Sochalion, la bébête Sochaux


Déjà, la première nouvelle, c’est qu’on peut donc délocaliser un match de Coupe de France, de Corse et de Bretagne en Suisse, sur la pelouse qui était autrefois la meilleure de Franche-Comté. Tiens d’ailleurs, juste au passage, pour nos amis qui viennent de terminer le vissage du boulon F5223J247985 sur un vélo Peugeot, vous saviez que Strasbourg, la ville où Dieu réside en été, est française depuis plus longtemps que Mömpelgard, alias Montbéliard ? Haha ! Voilà, ça c’était pour l’instant culturel de la présentation de le match.
Donc, Sochaux, meilleur club suisse de France, même si l’an passé il a manifestement été dépassé par Évian-Thonon-Gaillard-Ville-la-Grand-Annemasse-Annecy-Chamonix-Cluses-Rumilly-Cruseilles. Après tout, puisqu’on a bien un club italien, un club corse, un club monégasque, un club grec (dans la banlieue sud d’Aix-en-Provence) et quelques clubs belges, pourquoi pas des clubs suisses ? Hein ?

Et bien je vais vous l’expliquer.

D’abord, à Sochaux, il y a la mer, celle qu’on voit lancer le long des golfes clairs, surtout à Dunkerque, qui est quand même un genre de Sochaux très ressemblant.
A Sochaux, la mer donne à la fois sur l’Angleterre, la Norvège et les îles Tuamotu

A Sochaux, on construit des voitures. Oui, je sais, on est au courant. Et des vélos. Et des moulins à café. Bref, que de bonnes choses, alors qu’à Dunkerque, on fabrique de l’acier et on embouteille le liquide gazeux marronnasse qui dissout mieux la rouille que le Framéto (t’as vu ça iuliu68, je case Framéto dans le papier, la classe non ?) et on pêche le hareng.
Tout cela démontre à quel point Dunkerque et Sochaux sont semblables.
Sochalion escaladant le beffroi de Sochaux

Dunkerque a tellement inspiré Sochaux que l’emblème du FC Sochaux n’est rien d’autre qu’une réplique miniature du lion des Flandres, qu’on a pompeusement (ou ridiculement) nommé Sochalion par chez les Isabey. So-cha-lion. En fait, c’est ça, leur mascotte est le résultat monstrueux du croisement entre un lion et un chat (ouais, deux mâles, et alors ?) dont le cri serait peut-être le miaugissement ou le rugilement et dont le son ressemble à s’y méprendre au bruit d’un pot catalytique monté sur une 103SP pot de détente et guidon tors’, autre fierté de la riante cité franc-comtoise qui nous accueille samedi.

« Ce siècle avait deux ans, Rome remplaçait Sparte / Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte »

Chantait le plus célèbre poète sochalien. Qui était né à Besançon, comme Mickaël Isabey (qu’il ne faut pas confondre avec Isabelle Mickey, kolossal clin d’oeil), dunkerquois comme chacun le sait, parce que nul ne résiste aux charmes de Dunkerque. Ni de Sochaux. On s’y perd un peu dans ces histoires, Dunkerque, Sochaux, c’est vraiment du pareil au mêem, comme disent les mères de famille à l’heure de vêtir les petits Sochalions.
Sochaux, si près de Dunkerque, de Nantes et de Montaigu

Sochaux présente tant de similitudes avec Dunkerque que je peine à savoir par où commencer. Sans doute par le début, mais il y a tant de débuts qu’on s’y perd à la fin. Un peu comme lorsqu’il faut démêler ces enchevêtrements de traits qu’on nomme parfois, dans l’une comme dans l’autre cité, « arbre généalogique ». Ne laissons pas aux Lensois ou à qui vous savez le monopole sur les arbres généalogiques compliqués. Ni aux Mulhousiens la joie de l’usinage automobile (même à toi, iuliu68). Ni aux marins la manie de faire des phrases.

Tiens en parlant de marins, je vous ai raconté l’histoire du Sochalion qui voyait la mer de chez lui ? Non ? Elle est pourtant excellente. Lisez bien :

« Il était une fois, dans une contrée éloignée de tout ou presque, un petit, croisement d’un chat et d’un lion, se penchait à la fenêtre ;
Un beau jour, car il en connut enfin un à l’âge de huit ans, après des matinées brumeuses et des après-midis pluvieuses, il vit enfin une étendue d’eau ;
C’était la mer »

Elle est belle, non, cette histoire ? Vous n’êtes pas totalement émouvus (on dit comme ça à Sochaux, alors qu’on dit plutôt « émotionnés » à Dunkerque mais c’est uniquement parce que comme ces gens-là sont tout en haut sur la carte, ils snobent un peu le reste, bien qu’ils aient raison de snober Lens et Marseille, les deux villes voisines du Creusot) ? Vous n’avez pas de cœur. Vous mériteriez, je ne sais pas, d’admirer une équipe composée d’Olivier Baudry, Karim Ziani, Jawad Zairi (un nom de personnage de science-fiction je vous dis) et Stéphane Cassard. Ah, non, pas Stéphane Cassard, lui on l’aime bien. Alors Benjamin Genghini ? Ah, on me glisse à l’oreille que lui non plus. Nicolas Weber, on peut ?
Le ciel parfaitement dégagé de Sochkerque

L’autre point commun notoire entre Sochaux et Dunkerque est leur commune ignorance du bon goût, et notamment du männele (toi, le Norinois qui parle de mannala, sache combien tu es désolant à tout salir avec ton accent). Alors que Saint Nicolas (de Myre, pas de Nouilly-sur-Seine, qui d’ailleurs n’est pas vraiment saint, quoi qu’en dise Fabienne Keller) couvre de cadeaux les enfants de ces contrées aussi, et bien il ne leur apporte pas de männele. MÄNNELE, j’ai dit, pas MANNALA bon sang, ça suffit cet accent de la haute vallée de la Doller. Vous me dégoûtez, on dirait des Sochalo-Dunkerquois.

Sochaux, grand port maritime. Vous voyez ce magnifique bateau ? Il semble vous dire « trois » pour « trois points », un geste commun que nous avons partagé avec le rugby et Olivier Chiabodo. C’est un leurre. Ne prenez pas les trois points à Sochaux, ne passez pas par la case départ, laissez les 20 000 euros de côté et allez directement à la case Gare du Nord. Sauf toi, le Norinois qui, pour faire son intéressant (ou son Sochalion) joue au Monopoly spécial Colmar (oui ça existe, je n’invente rien pour une fois et je trouve ça assez consternant, presque autant que le Monopoly spécial Béziers).

C’est un fameux trois-mâts fin comme un oiseau, hissez haut !

Bon et bien avec ce bateau, nos Jean Bart vont pouvoir flibuster chez les Sochalions pour passer un tour supplémentaire de Coupe de France, de Suisse, de Flandres et d’Auvergne. Quoique, pour l’Auvergne, j’ai un léger doute depuis Brice.

Le plus bel endroit de Sochaux : la gare, pour repartir.

Donc, le but du jeu samedi au Très Bête Sochaux : rappelez-leur qu’en 1954, ce sont bien des Allemands qui ont gagné une finale de Coupe disputée en Suisse. Et que le Parlement européen ignore jusqu’à l’existence de Sochaux-lès-Dunkerque (Doubs).
Hasta la victoria, siempre. Méwé !

Papier co-ronronné par meem zottel et jpdarky