Avranches - RCS, côté tribunes

Une virée en Basse-Normandie pour le week-end pascal. La destination se distingue sans conteste par son charme et son exotisme. Les suiveurs strasbourgeois l’ont bien compris et ont, en amont, lancé les grandes manœuvres. Certains avaient donc décidé de rester un peu plus longtemps dans le coin pour profiter du Mont Saint-Michel. La fin de semaine s’annonçait donc idyllique. Surtout que le paramètre le plus incertain dans l'histoire, le Racing, arrivait le torse bombé dans la Manche. Fort de deux succès consécutifs à la Meinau, les Bleus se sont remis en ordre de marche et pouvaient, en cas de victoire, recoller à Bourg-Péronnas. Sans compter que son adversaire du soir, l’US Avranches, était encore à la recherche d’un premier succès sur ses terres en 2015.

Mais le Racing décidait de n’en faire qu’à sa tête et montrait son plus mauvais visage à ses fidèles supporters. Ces derniers ont déchanté une première fois arrivés au stade : un très mauvais placement derrière une main courante au niveau d’un poteau de corner. En face, l’unique tribune du stade René Fenouillère a quasiment fait le plein pour la venue du Racing. Deuxième péripétie embarrassante : la météo. Durant toute la partie, une belle fraîcheur digne du mois de novembre paralysait les cœurs strasbourgeois. Et pour finir, aucun accès direct à la buvette, située derrière l’un des buts. Fort heureusement, un des membres de la sécurité se chargeait du ravitaillement et donc, des allers-retours. En fin négociateur, il demandait l’argent avant la commande de merguez ou de bières. Fourbe, l'Alsacien ? Pour les autres désirs, il conservait une bouteille d’Ice Tea à ses pieds, d’une couleur assez trouble. Sa substance n’aurait pas altéré les chants continus strasbourgeois, même si l’ambiance retombait au fur et à mesure de la rencontre, au contraire d’un désagréable crachin.

Sur le pré, le Racing et Avranches livrent une partie sans saveur. Sur un coup-franc bêtement concédé par Seka, les Normands profitent du laxisme alsacien pour ouvrir le score. Kévin Schur manque de doubler la mise quelques minutes plus tard, après avoir laissé Yoann Salmier sur place. L’occasion pour le petit « Kop » avranchinais de lancer quelques cris. Pour sortir de la paralysie, Jacky Duguépéroux lance Stéphane Bahoken et Abdelhak Belahmeur après la pause. Effet immédiat ou non, le Racing domine outrageusement Avranches durant les 20 minutes après le repos. Après une tête de N’Doye détournée par Beuve sur la barre, le Racing se voit récompensé. Dimitri Liénard trompe le portier avranchinais d’une belle reprise. Il vient fêter l’égalisation d’une glissade bien maîtrisée devant les fans strasbourgeois. L’USM sort alors la tête l’eau pour la première fois dans ce second acte et va porter un coup fatal au Racing. Kévin Schur se joue de Mickaël Chrétien et trompe un Alexandre Oukidja peu inspiré. La désolation et le dépit envahissent les supporters Bleus et Blancs. Désordonnés, les Racingmen n’arrivent pas à arracher l’égalisation. Au coup de sifflet final, on apprend que Bourg-Péronnas s’est finalement imposé à Istres dans les dernières minutes. Au mental.

Fin de la rencontre, certains supporters demandent aux joueurs de venir. Un Ernest Seka visiblement très énervé s’exécute. Les fans ne lui en veulent pas personnellement, mais pointent du doigt le comportement de certains de ses coéquipiers. Le capitaine fait front et défend ses coéquipiers : « Moi aussi, j’étais nul. » L’ancien amiénois avouera même avoir voulu prendre un rouge (sic), ne pouvant plus contenir sa rage. Dimitri Liénard, très marqué, et un Jérémy Grimm hagard viendront taper dans quelques mains. Mais le cœur n’y est pas. Quelque chose s’est envolé vendredi soir dans la Manche.