Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Brutal retour sur terre

Note
5.0 / 5 (2 notes)
Date
Catégorie
Après-match
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Auteur(s)
Par kitl
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2 comm.
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© manacor67

Meurtri par les raids de la mouette dunkerquoise, le Racing rentre du Nord avec quatre buts dans la musette, une confiance entamée et pas mal d’interrogations. Cependant, il serait prématuré de tirer la sonnette d'alarme.

Le Racing se présente dans une composition attendue, anticipée par certains stubistes avisés.
Equipe

La livrée rouge, portée davantage pour des questions de compatibilité avec les maillots de l’USLD que pour des raisons mercantiles, remplace le maillot fuchsia qui porta souvent bonheur au RCS à l’extérieur.

A l’issue de cinq minutes d’échauffement, Strasbourg se créée la première occasion : le coup-franc de Dimitri Liénard franchit le mur bleu et blanc mais se heurte au joli plongeon de Bouet (5ème). Dunkerque entre doucement dans la rencontre et, dès sa première incursion, profite de l’apathie générale de l’arrière-garde alsacienne. Aspirée sur le côté droit, la défense oublie de prendre Tchokounté au marquage, le colosse ne se fait pas prier pour tromper Oukidja en face à face (1-0, 10ème). Pas le temps de se remettre du choc, puisque Marester tergiverse sur un ballon aérien anodin. Lobé, le latéral droit laisse son vis-à-vis servir sur un plateau le même Tchokounté, à nouveau oublié dans l’axe du RCS (2-0, 12ème). L’avant-centre dunkerquois s’était avant cela permis le luxe de gêner, parfois irrégulièrement, les interventions de la tête d’Ernest Seka.

Face à ce coup de massue, le Racing connaît une première réaction d’orgueil : un joli débordement d’Aguemon débouche sur un centre que Blayac ne peut que remiser. Oumar Pouye est à un cheveu de pouvoir propulser le ballon au fond des cages nordistes, mais le Sénégalais et Bouet se télescopent à cinquante centimètres du sol (17ème). Quelques instants plus tard, Jérémy Blayac décoche une frappe depuis l’angle droit de la surface, de peu à côté (20ème).

Le rythme retombe, à mesure que les locaux entrent dans la phase gestion de leur avantage. Le RCS tient le ballon, mais les transmissions sont imprécises et surtout les contacts virils souvent remportés par Dunkerque. Ajoutons à cela l’arbitrage peu lisible, qui n’est pas responsable du fiasco de la première mi-temps mais engendre une frustration sur la pelouse et dans le parcage strasbourgeois.
La 45ème minute est abordée lorsque Jérémy Grimm reçoit un sacré tampon dunkerquois. Les esprits s’échauffent, tous les acteurs du match et même les remplaçants et délégués décollent de leur siège en une fraction de seconde. Grimm reste au sol, l’auteur du tacle écope d’un carton jaune mais l’amorce de bagarre est difficilement maîtrisée par M. Mezouar, qui choisit un jugement de Salomon en expulsant à la fois Cvetkovic et Aguemon.

La pause arrive à point nommé pour calmer l’excitation palpable depuis les tribunes. Si bon nombre de supporters ont choisi de se tapisser le ventre de spécialités locales fort grasses, les joueurs semblent déterminés à reprendre le contrôle de la partie. Avec Ndoye à la baguette, Seka de plus en plus offensif, le collectif strasbourgeois se montre de plus en plus entreprenant, poussé à cela par le repli dunkerquois derrière deux lignes de barbelés. Mais ni Seka, qui expédie un tir du tibia peu à côté (52ème), ni Pouye dont le face à face est mal exploité (55ème) ne parviennent à leurs fins.

C’est finalement par l’entremise de Jérémy Blayac que Strasbourg revient dans le match : un coup franc adroitement botté par Oumar Pouye trouve la tête du buteur, dominant dans les airs durant les quatre-vingt-dix minutes (2-1, 65ème). Remis en selle, le RCS semble plafonner et ne se créée plus vraiment de situations.
Jacky Duguépéroux fait alors entrer Massiré Kanté à la place de Marester, Ernest Seka devenant latéral droit de fortune. Le redéploiement tactique est à peine assimilé qu’il vole en éclat : une chandelle anodine de Marc Fachan, entré à la pause, se transforme en offrande inattendue pour deux Dunkerquois partis vers le but et abandonnés par la défense, qui croyait au hors-jeu. Coulibaly trompe Oukidja avec maestria (3-1, 78ème).

Une nouvelle fois réactifs, dans un match devenu électrique, les Strasbourgeois tapent la transversale de la tête (81ème). Leur première mi-temps lymphatique oubliée, les joueurs se réfugient dans une agressivité davantage appropriée aux joutes de National, même si certains ne sont pas loin de voir rouge. Fidèle à son plan de bataille, Dunkerque procède par escarmouches, et sur un coup-franc obtenu par l’immense Tchokounté, El Hamzaoui trouve la lucarne d’un Oukidja au placement peu inspiré sur le coup (4-1, 92ème).

La messe est dite, et sur un dernier coup de pied arrêté la reprise du droit de Grimm est détournée par le gardien nordiste sur la transversale. L’arbitre siffle là-dessus, à la joie légitime des Dunkerquois, équipe solide, au plan de jeu assumé, et bien plus active dans le combat.
Côté Racing, tout n’est pas à jeter, même si on a parfois retrouvé l’impression de désorganisation observée sous le mandat de François Keller. La défense a bel et bien donné des signes de faiblesse et l’animation offensive n’a pas toujours su se défaire du « piège du handball » tendu par les Nordistes. Le score est manifestement très lourd, mais Dunkerque n’a pas volé son succès. Il faudra rectifier le tir vendredi prochain à la Meinau contre Orléans, en trouvant le bon dosage entre léthargie et fébrilité.

Pour finir, un bref rappel statistique s’impose : le Racing a donc encaissé quatre buts, pour la première fois depuis l’illustre match face à Moulins au printemps 2013. Le club n’avait pas entamé sa saison sur une telle déroute, si l’on laisse de côté le match de Coupe de la Ligue à Istres en 2009, depuis le 0-3 concédé face à Sochaux en juillet 1988. Les paléontologues du foot remonteront même jusqu’à la saison 1958-59, que le RCS entama par un 6-0 à Lens.
Plus récemment, le 4-0 à Nice en 2002/03 ou le 1-4 contre Toulouse en août 2004 avaient quelque peu douché l’ambiance.

kitl

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