Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Un château pas si brillant

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5.0 / 5 (6 notes)
Date
Catégorie
Avant-match
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Par christou27
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© zero-zero

En 2010, face à un Château qui n’était que roux et pas si briand, le Racing est envoyé outre-tombe dans un match resté en Mémoires. De quoi prendre aujourd’hui ces retrouvailles avec (h)auteurs et philosophie.

14 mai 2010 : l’Epicure de rappel.



Sans être son adversaire le plus prestigieux, Châteauroux est rentré dans l’histoire du Racing. Des matchs charnières, le RCS en a vécu quelques-uns dans son passé. Ce jour noir du 14 mai 2010, face à la Berrichonne est l’un des derniers en date. C’est aussi ce jour que le Racing regarde son glorieux passé et lui dit « Nietzche ta mère »

En effet, ce soir-là, le Racing joue sa survie en L2 à Châteauroux dans un match « à 6 points » en opposition directe. Les Strasbourgeois font le déplacement en nombre et croient au sursaut d’orgueil après 37 journées pourries. Mais l’effectif est trop médiocre et s’est traîné comme une grosse Locke toute la saison.
Janin nous avait promis une équipe de tueurs prêts à mourir les armes à la main. 90 minutes plus tard, on réalise que ça fait trop longtemps qu’il nous Blaise, Pascal.

Et le Racing de sombrer. Et les sièges de voler.

Bref, ce match nous renvoie à une époque sombre de l’histoire récente du club. Une époque où l’on revendiquait déjà des « Hilali raus ! ». Ou, en français dans le texte, comme le disait Joachim, « Du balai ! ». Mais surtout une époque aujourd’hui révolue.

30 octobre 2015 : Un Racing aux Dante longues


Les suiveurs de Strasbourg savent très bien tout ce qui s’est passé en cinq ans. Du CF2 aux portes de la L2 avec moult soubresauts. Mais à la faveur d’un Beaumarchais estival, voici le Racing favori du National. Les joueurs, attendus au tournant, devaient attaquer le championnat toutes dents dehors des canines aux Molière.

Las ! Sous Césaire d’ogre, le Racing démarre petitement. Mais de poussif, le Racing finira par se réveiller sérieusement 6 matchs de cela (la Coupe faisant Eco au championnat) pour s’offrir les résultats à défaut d’un fond de jeu très convaincant. Dernier exemple en date : le déplacement sur la pelouse de Kronenbourg la semaine dernière. Cette vaillante équipe d’Excellence a donné des sueurs froides à une formation strasbourgeoise pas si souveraine. Le Racing aurait pu concéder un pénalty à la dernière minute et s’en sort avec le cul bordé d’Anouilh.

Mais Bergson n’ira faire la fine bouche. Tant que ça gagne, on a une chance d’éviter de prendre Racine en National.

Pour le match de vendredi, Jacky Duguépéroux aura la chance d’avoir un effectif au complet. Cela n’a pas toujours été un luxe qu’a pu se payer le Racing, faut-il le Rabelais ? Toujours est-il que l’entraineur doit faire des choix désormais cornéliens et Sabo comme Aguemon sortent du groupe. L’Avicenne d’un groupe de foot passe par la concurrence mais les deux joueurs cités peuvent faire l’Hegel.

C’est néanmoins l’équipe-type qui devrait se présenter ce vendredi. Avec Saad qui essayera de Marquis sur coup de pied arrêté, N’Dour pour faire des centres en plein dans le Mill et Blayac qui fait ce qu’il fait le mieux : qui Marx.

Châteauroux joue avec le Freud


Kant à Châteauroux, le bilan est moins reluisant. Après avoir flirté des années avec la zone rouge de la L2 et avoir été repêché une fois par miracle, ils étaient déjà sur Despentes descendantes. Et le Racing sait que quand on Bacon à plein tube, on finit par se brûler les ailes. Sportivement relégué la saison dernière, on aurait pu croire que tout pouvait Allais mieux.

Malheureusement, un classement de 13e, juste au-dessus de la ligne de flottaison tend à prouver que rien ne s’arrange. La faute entre autres à un effectif jeune, peut-être pas bien préparé (en mode bermuda et Stendhal) et surtout à une gestion extrasportive visiblement calamiteuse.

Pour être passés par là, les Strasbourgeois savent mieux que quiconque que la Berrichonne n’est pas sortie le cul des Ronsard.

Nothomb tout de même qu’avec Wissa (5 buts déjà) ou Tounkara (4 buts), les joueurs de l’Indre ont vraiment Descartes en main. Habitués à finir très fort (près de la moitié des buts inscrits dans le dernier quart d’heure), la Berrichonne a vraiment de quoi faire Malraux Alsaciens.

L’entraîneur (menacé ?) Cédric Daury devra cependant composer avec les absences de Diogo et Milleras (blessé à l’épaule, donc pas du tout Vers-l’aine).

Ces joueurs ne sont pas forcément des foudres d’Heidegger aux yeux des néophytes mais leurs absences seront forcément préjudiciables pour le groupe castelroussin. Suffisant pour résister au Racing ?

La montée offerte sur un Platon d’argent ?


Les enjeux sont nombreux dans ce match. Bien que très différent selon les camps. Du côté du Racing, le poncif revient, toujours aussi vrai, de la victoire. Avec ou Sand démonstration de force. L’objectif étant de maintenir le rythme de croisière avant l’opposition de haut de tableau de la semaine prochaine face à Marseille Con-Zola. Enjeu aussi d’aller chercher pourquoi pas la première place qui est à portée de main, juste Lao Tseu de nous. Ce serait le Sénèque plus ultra. Mais trois points suffiraient déjà à nous mettre la Beckett toute dure.

Pour Châteauroux, les ambitions sont plus prosaïques et il Flaubert avec. Trois points pour se donner de l’air (et c’est Baudelaire). Une victoire pour relancer la machine et, les maux passants, ils pourraient remonter Dard Dard d’ici les fêtes. On a Pennac croire que Châteauroux puisse offrir à ses supporters un fond de classement de la part du petit Kafka Noël.

Et autour du Pré Vert ?


Les supporters justement, parlons-en. Parce que si les fans de foot du Centre ne gardent pas un super souvenir des Alsaciens, il y aura toujours des mecs qui viennent d’Alsace et d’ailleurs, et Kierkegaard le match des tribunes.

Alors oui, l’épisode des sièges arrachés. On ne sait pas à combien s’élève l’Arendt immobilière du stade Gaston Petit mais il ne s’agit pas d’un monument inscrit au patrimoine mondial de l’Ionesco. Bref, il devrait y avoir prescription.

Donc, ce qui est sûr, c’est que le match ne se tiendra ni dans la Sarthe ni à Huis Clos. Parce que vendredi matin, quelques vingtaines de supporters alsaciens tiendront ce discours:

« Ajo ! Le Racing ce soir, on va pas rater ça. Alors Chinspire, Shakespeare ! Che prends ma Pagnol et che vais à Châteauroux. Hobbes la Geis ! »

Et de fait, eux, comme les 2500 supporters locaux de moyenne, vivront un grand moment. En effet, les UB90 poursuivent la célébration de leurs 25 ans, à l’extérieur cette fois. On a Beauvoir des tifos toutes les semaines en foot, ça promet d’être encore grandiose Epictète même plus que ça.

Verne l’infini et au-delà.


Un adversaire historique, un Racing qui a les stats en poupe. Arrêtons un instant d’Aragon-ter des conneries et prenons du recul. Ce match n’a rien de charnière et aucun enseignement valable ne pourra être tiré de cette opposition. Peu importe l’issue. Nous conclurons donc cette présentation sans Queneau tête en souhaitant un bon match à tous les acteurs. Et que le Racing Goethe un peu plus longtemps aux délices du podium.

Ne doutons pas qu’ils sauront le faire. A force d’Essais, on déplace des Montaigne.

christou27

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