A l'assaut de la citadelle

C'est en quelque sorte une tradition dans ce championnat de National. Chaque saison, un club, souvent promu, annoncé comme candidat à la descente, réalise un parcours surprenant, faisant la nique aux favoris. Et cette année, c'est l'ASM Belfort, champion du groupe B de CFA qui occupe les premiers rangs depuis l'été dernier. Pourtant délesté de leur maître à jouer Kévin Hoggas, parti trouver un contrat professionnel à Evian Thonon-Gaillard, les Terrifortains se présentent à la Meinau avec un bilan exceptionnel de sept victoires et de huit matchs nuls, soit 29 points, le meilleur total à l'issue de la 16ème journée, mais aussi et surtout la meilleure défense, avec à peine huit buts encaissés, dont trois lors de leur seul revers (0-3 à Marseille Consolat). Architecte en chef de cette citadelle imprenable, Maurice Goldman répète pourtant à longueur d'interview qu'il « ne réalise pas. C’était tellement improbable, [qu'il] n’arrive pas à réaliser ». Il est vrai que le coach est le seul à ne pas exercer sa fonction à plein temps, jonglant avec son métier de professeur d'EPS. Un fonctionnement quasiment inchangé depuis sa prise de fonction il y a de ça 12 ans, en division d'honneur. Et il n'est pas le seul survivant de cette époque, puisque quelques joueurs sont encore présents dans l'effectif aujourd'hui à l'image du capitaine Guillaume Arisi ou de Nasser Tahiri. De quoi garantir un vrai esprit de corps.

Sur le terrain, les Belfortains se présentent dans un 4-4-2 on ne peut plus classique, avec l'expérimenté duo Cuskic-Régnier aux avant-postes. Pour cette reprise du championnat, Goldman pourra composer avec un effectif quasiment au complet, alors que trois titulaires habituels étaient initialement annoncés absents (Haguy, Ahamadi et Couturier). Reste à voir si l'ASM pourra poursuivre son incroyable série, ou si le match amical joué et lourdement perdu (1-4) la semaine dernière à Dijon, peut laisser entrevoir les signes d'un déclin des résultats qu'on dit inévitable. Quoi qu'il en soit, il faudra prendre l'ASM Belfort avec tout le respect qu'impose son rang actuel, et devoir être performant pour aller battre l'excellent Sébastien Véron dans sa cage.

Marquer des buts, c'est justement la quête parfois sinueuse du Racing qui, malgré sa troisième place, ne pointe qu'au 14ème rang des attaques de National, avec 14 buts (dont 10 dans le jeu) en 16 rencontres. Surtout, il reste sur 348 minutes sans tromper un gardien averse. La faute à un jeu offensif sans imagination et mouvements, mais également à des déceptions individuelles, à l'image d'un Oumar Pouye, bien loin de son niveau de la saison dernière, ou d'un Ladislas Douniama qui peine à prouver son statut de joueur venu des divisions professionnelles. Pour tenter de remédier à cette situation, Jacky Duguépéroux et son staff se sont mis à la recherche d'un renfort. Et c'est dès les premiers jours du mois de janvier que le coach strasbourgeois a pu enregistrer l'arrivée de Denis Bouanga, capable d'apporter de la vitesse et de la fraîcheur dans le couloir droit. L'ancien Lorientais pourrait ainsi être aligné dès ce soir. Les entraînements de cette semaine ont également permis de découvrir le visage du jeune Ihsan Sacko, très en vue avec l'équipe réserve avant la trêve, et qui figure dans le groupe élargi de 18 joueurs, au contraire de Yannick Aguemon. La preuve que les places offensives seront chères, en espérant que cette concurrence engendre de l'émulation.

Face à Belfort, le RCS devrait se présenter dans cette configuration: