Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

RCS - Dunkerque, côté tribunes

Note
5.0 / 5 (5 notes)
Date
Catégorie
Côté tribunes
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Auteur(s)
Par guigues
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Dunkerque2.jpg
© UB90

Pour une fois le Racing ne joue pas son va-tout à la dernière journée, la fête peut donc battre son plein sans interférence à la Meinau. Sauf qu’à Strasbourg, rien ne se passe jamais comme prévu.

Encore une fois la billetterie du Racing explose et la rencontre se rapidement retrouve à guichets fermés. La fête promet d’être belle, l’hommage à Duguépéroux historique puisque l’on apprend dans la semaine qu’il officiera pour la dernière fois sur le banc de la Meinau, la FFF ayant été clémente suite à la première expulsion de sa longue carrière. Ouverture des grilles prévue à 17h30.

Tout cela si le beau temps est de la partie. Or, ce dernier a décidé de jouer un tour aux supporters du Racing et à l’organisation du club. Dès 18h, un véritable déluge s’abat sur Strasbourg, à se demander si l’on va arriver en un seul morceau au stade. Mais à quelque chose, malheur est bon puisque la Fédération des Supporters et les Ultra Boys 90 vendent des t-shirts commémoratifs respectivement des 110 ans du club et du retour en seconde division. Ces t-shirts ont l’énorme avantage d’être secs ! Ce qui n’est pas le cas de tous les supporteurs arrivant en tribune.

Pendant ce temps-là, l’attraction de l’avant match est Pierre Ménès, le fantasque et omnipotent observateur du foot français, revient à ses premiers amours et retrouvent, comme il l’avait promis, la Meinau et l’Alsace. Un discours sur la pelouse et une belle exposition médiatique pour le Racing. Ensuite place au « Jacky Show », formule consacrée par un journal que l’on lit en moins d’une demi-heure. Cette fois-ci, bouquet il y aura et Dugué a ressorti la cravate de la finale de 97. Hommage mérité du club à un de ses fervents défenseurs, dans tous les sens du terme.

En tribune, les premiers chants partent mais c’est tout de même un cran en dessous de Bastia ou Amiens. Le stress en moins, les spectateurs ne se sentent pas obligés d’être à leur place une heure avant le coup d'envoi, ils éprouvent moins le besoin de communier pour atténuer l’attente. Le Kop lui-même est moins bondé. Rassurez vous, on y profite toujours des effluves corporelles, écrasé contre ses voisins, mais il est possible de se frayer un chemin pour apercevoir le terrain. Au coup d’envoi, tifo à base de feuilles, basique et massif sur les tribunes Ouest, Nord et Est. Quart de virage Nord Ouest compris. Bleu et blanc, ces couleurs qui font notre bonheur en cette fin de saison comme elles étaient à l’origine de bien des larmes cinq ans auparavant. L’animation est parfaitement réussie, la Meinau est bleue et blanche, les tribunes marchent à l’unisson. Ce sera d’ailleurs la révélation de la soirée, plus qu’un kop, la Meinau devient petit à petit un chaudron qui peut s’enflammer dans tous les sens du terme. La saison prochaine le cœur se déplacera en Ouest mais le football populaire s’est installé aux quatre coins des tribunes. En ces temps aseptisés où le football paie son tribut au tout sécuritaire et au tout formaté, cette parenthèse désenchantée dans le monde amateur aura permis de retrouver la passion qui doit entourer le jeu de balle. Maintenant, le plus difficile commence, à savoir veiller à ce que la flamme reste allumée.

L’ambiance part fort, pour être douchée instantanément sur le premier coup-franc dunkerquois. Ces derniers arborant un étrange maillot orange entre Laval et Lorient. Mais il est écrit que la fête ne peut être gâchée. Comme le rappellent les capos, nous sommes champions, nous allons jouer en seconde division, il n'y a donc pas de raison de s’arrêter de chanter. Et le kop suit leurs recommandations pour continuer à pousser les gars en bleu à finir sur une bonne note.

A la quinzième minute, un message hommage est adressé à Dugué : « de 1973 à aujourd’hui, fidèle dans les bons comme dans les mauvais moments. Merci Jacky ». L’ensemble du stade applaudit spontanément avant que le kop ne scande le prénom du coach historique du RCS. Moment d’émotion palpable pour tous, de ceux qui l’on connu joueur, puis entraineur victorieux en coupe que ce soit en 1997 ou 2005. Et aujourd’hui, en correcteur de l’anomalie la plus dommageable du foot français, l’absence du Racing au haut niveau. Quinze minutes plus tard une seconde banderole affiche le « respect aux abonnés des 5 dernières années » Ceux qui chaque début de saison ont renouvelé leur foi dans le Racing, quelque soit la division ou la fin de saison précédente.

Il faut ensuite attendre la seconde mi-temps, et un passage des chefs pâtissiers que je n’ai pas vraiment suivi, pour que le match reprenne vie. C’est Ihsan Sacko, l’espoir du club qui égalise et ranime une Meinau qui s’assoupissait petit à petit dans l’attente de la fin du match. Les chants repartent, le quart de virage appelle les autres tribunes, tout le monde participe gaiement. On se dit même qu’un petit but pourrait donner une dernière victoire en troisième division. C’est maintenant au tour de la vague mexicaine dite « ola » de secouer la Meinau. Rarement signe d’un grand intérêt sur le terrain, elle hypnotise surtout quand tout le monde participe à la fête. Sud, Est, Nord, Ouest !

Évidemment, Dunkerque joue les trouble-fête et plante un second pion, mais il est maintenant trop tard pour empêcher les Alsaciens de célébrer leur retour. Ladislas Douniama aura le bon goût d’égaliser dans les arrêts de jeu, provoquant un embrasement spontané et généralisé de la Meinau. Du jamais vu, des fumigènes apparaissent en Ouest, Nord, Est, même en Sud parait-il. Le kop suit la tendance et devient vite irrespirable. L’arbitre arrête le match, le Racing quitte le National dans une Meinau incandescente, tel un Phoenix qui renaitrait de ses cendres. Les joueurs viennent vers le quart de virage Nord Ouest et Jeremy Grimm arrive un fumigène bleu à la main. C’est le signal pour un second incendie que l’on devine concerté. Aux grilles, les plus impatients s’apprêtent déjà à envahir la pelouse. Dans le kop, on ne voit ni n’entend rien, pris entre fumée et chants, on congratule son voisin dans un orage d’enthousiasme.

Les grilles s’ouvrent et la marée humaine se répand sur le carré vert comme à Belfort la semaine dernière. Des fumigènes brûlent de ça et là, illuminant la communion des supporters avec leur pré sacré du Haemmerlé. Les joueurs montent à la tribune d’honneur et se refont animateurs selon les classiques répétés tout au long de la saison. Puis c’est le feu d’artifice, tiré depuis les toits de la Meinau. Un classique de la montée validée mais qui cette fois-ci autorise le public a y assister depuis la pelouse. Ensuite, avec plus ou moins d’entrain les fans quittent le terrain, puis le stade. Dans la quart de virage Nord Ouest, la sono des ultras prend le relais en ouvrant le bal avec « quatre buts au fond de caisses », ces derniers mettront beaucoup de temps à quitter leur virage pour cette dernière, car l’an prochain une nouvelle aventure débute dans cette grande tribune populaire en devenir qu’est la Ouest. Mais ça c’est une autre histoire.

guigues

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