Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Trois points aux tripes

Note
5.0 / 5 (3 notes)
Date
Catégorie
Après-match
Lectures
Lu 3.082 fois
Auteur(s)
Par sa3ntiago
Commentaires
2 comm.
DSC00688.JPG
© rachmaninov

Ce fut si chaud à Sochaux en ce samedi d'automne, et ça ne s'est pas joué à grand-chose dans ce match d'hommes. Mais on revient du Doubs avec une double victoire : celle du terrain et celle des tribunes. Alors que nos chants tonnent, tonnent, tonnent, Strasbourg est de retour !

Puisque la composition de la défense ne faisait pas vraiment mystère, c’est en se demandant qui sera titularisé en attaque, qu’on entre dans les tribunes de Bonal. Pour découvrir ce beau stade de l’intérieur où les supporters sont au plus proche du terrain et où une belle pelouse n’attend plus, comme nous, que l’arrivée des 22 joueurs. Nous apprenons à la composition des équipes, que Thierry Laurey a coupé le nœud gordien de notre débat en laissant et Guillaume et Blayac sur le banc, préférant positionner Ihsan Sacko en pointe aux côtés de l’incontournable Khalid Boutaïb, charge à Dimitri Liénard, positionné à la pointe du losange de son 4-4-2 fétiche, de faire le jeu derrière eux. Soit, et il nous tarde déjà d’imaginer ce beau trio faire monter la moutarde au nez des Lions, vainqueurs récents de Dijon en Coupe de la Ligue.

1ère mi-temps : Clap your hands le hold up est parfait !

Poussés par un quart de virage débordant de supporters venus de toute l’Alsace, les Bleus (en blanc pour ce match) prennent place devant nous, Oukidja tournant le dos à la tribune Sud. Et dès le premier coup de sifflet de Stéphane Jochem, l’arbitre de la rencontre, on s’aperçoit que, peu affectés par leur match joué trois jours plus tôt, les joueurs du FCSM auront encore les jambes et le torse pour proposer aux nôtres un défi physique qu’il faudra relever. On comprend aussi rapidement que ce ne sera un match ni de potes ni de poètes, pas plus sur le terrain que dans les tribunes où les banderoles de la tribune Nord ne brillent pas par la qualité des rimes et la créativité des slogans.

Ainsi le match est dense avec un gros combat au milieu de terrain. Les jaunes sont jeunes mais aptes à jouter, à l’exception peut-être du gardien, Maxence Prévot, propulsé titulaire un peu trop tôt à son goût, suite à la vilaine blessure du gardien n°1 qui restera éloigné des terrains pendant quelques mois. Pendant le premier quart d’heure, ni lui ni Oukidja ne sont inquiétés puisque le tir de loin Tardieu, à la 12ème, ne peut inquiéter le second. Un carton jaune mérité donné à Marco Ilaimaharitra (n°21) pour un tacle très en retard sur Grimm, à la 11ème, atteste de la rugosité des débats.

Mais Strasbourg répond présent et montre aussi ses griffes, avec, à la 14ème, un bel appel en profondeur de Sacko, malheureusement devancé par le gardien sochalien, et qui échappe de peu à un carton jaune pour simulation, sans doute mérité, après s’être écroulé un peu emphatiquement dans la surface sans même n’avoir été effleuré. Quelques secondes plus tard, c’est le défenseur sochalien, Pierre Gibaud, qui voit sa passe trop timide à son gardien interceptée par Khalid Boutaïb, son coéquipier sorti mais battu et notre attaquant tirer loin du but sans profiter du cadeau. Dans un affrontement âpre et équilibré c’est Sochaux qui a son début d’action à la 20ème, Andriatsima profitant d’une erreur de Salmier pour entrer dans la surface de réparation, mais dont la passe est bien contrée par le fautif, qui se rattrape instantanément. Le feu n’est pas éteint puisqu’à la 24ème, Oukidja récupère le ballon sur un long centre qui aurait pu être dévié par Seka avec un peu de malchance. Moins de peur sur une frappe de loin des Sochaliens à la 29ème mais Strasbourg doit se montrer solide en défense, et l’est, faute de pouvoir prendre le jeu à son avantage. Jeando Fuchs fait bien encore quelques belles chevauchés dans la défense strasbourgeoise, mais les minutes passent sans occasion de but et Strasbourg reste solide quoique légèrement dominé, de sorte que si tout est possible en deux passes lumineuses, on sent plus cette possibilité venir des locaux. Puis, alors qu’on semble se diriger vers une mi-temps où deux équipes bien en place se neutralisent, voilà Liénard qui nous sort de son pied gauche un centre aussi inattendu que juste, habilement poussé au fond des filets par un Boutaïb, lui, bien placé dans une surface où Gibaud s’était trouvé délaissé par ses partenaires. Le gardien ne peut rien faire d’autre que la chercher au fond et sans être totalement scandaleux, le petit hold up, quatre minutes avant la mi-temps, est parfait pour nous ! Du coup, c’est notre beau et bruyant Kop bleu qui pourra garder les mains en l’air durant toute une pause, vite sifflée par l’arbitre, pour faire résonner ses chants.

Le temps d’offrir un petit jaune aux toilettes de la tribune et d’engloutir une infâme bière sans alcool en se réjouissant, sans ostentation, de n’avoir l’amer qu’au fond du gosier et non pas peint sur le visage comme l’ont nos hôtes du jour, et c’est reparti pour 45 minutes qu’on devine toutes aussi chaudes et denses que celles déjà écoulées.

2ème mi-temps : on doute dur mais on gagne dans le Doubs

Au retour des vestiaires, ce qu’on craignait s’avère exact : les doubistes nous font indéniablement douter, dans une sorte de bis repetita de la deuxième mi-temps du match face à Auxerre, où les Strasbourgeois subissent sans qu’on les voit capables de sortir des retranchements où les pousse l’adversaire. Celui-ci, en écartant plus qu’en première mi-temps, étire nos lignes mises à rude épreuve, et un tir qui nous fait froid dans le dos mais qui est détourné par celui d’un Doubiste, le malheureux Andriatsima en l’occurrence, nous confirme que nous avons raison de redoubler de chants pour soutenir nos joueurs. Il en faut de peu pour que ça passe mais les locaux se cassent les dents sur notre défense, le duo Seka – Salmier restant toujours bien en place, Marester et N’Dour étant souvent décisifs et qui peuvent compter sur la présence d’un Grimm chahuté mais toujours aussi costaud.

Pour ne pas revivre la même égalisation que lors du match contre Auxerre, on aimerait bien que Thierry Laurey change quelque chose, si possible avant le pire. Sacko n’est pas aussi affûté que d’habitude en ce samedi, mais c’est un peu tôt pour lancer déjà un Blayac ou un Gragnic, et ce n’est pas Dos Santos qui va venir nous aider à mettre le pied sur le ballon. Alors, à considérer le banc, on se dit qu’il va falloir tenir pour le moment avec les dix joueurs de champ déjà en poste et tenter de faire le dos rond en attendant de reprendre un peu du poil de la bête. Jouant son rôle de 13ème homme (laissons celui de 12ème à Laurey toujours aussi remuant devant son banc de touche), le Kop ne faiblit pas, étouffant la voix des supporters de Sochaux, réussissant même à devenir l’attraction de tout le stade sur certains chants, tels notre très spectaculaire Lolola “No limit” Lalala qui détourne un temps l’attention de tous les regards des tribunes.

Ca joue encore, pourtant, et Oukidja doit faire un bal arrêt à la 60ème. Les courageux Florian Tardieu et Florin Berenguer, à Sochaux, sur tous les coups de pieds arrêtés et donnent le ton à leur équipe qui pousse. C’est un peu moins vaillant en tribune, qui balance des objets sur Oukidja, celui peu soutenu par l’arbitre qui ne va même pas voir ce que notre gardien se prend sur la tête. On est à la 65ème. De l’autre côté du terrain, que fait Blayac ? Prie-t-il la vierge près des publicités ou s’allège-t-il en douce de quelques centilitres pour être plus léger lors de son entrée ? Toujours est-il que cette dernière se précise, pendant que le quart de virage bleu pousse toujours. A 66ème, nouveau tir de loin de Sochaux mais la défense tient toujours courageusement sous les coups de boutoir.
Blayac entre à la place du buteur, Boutaïb, encore présent partout aujourd’hui, sur les têtes, sur la feuille de match comme buteur, en défense, mais qui accuse le coup physiquement.

A la 71ème, Grimm qui contrôle du pied puis du bras …dans la surface de réparation. A Brest, un tir sur le bras de Nogueira nous avait valu un penalty injuste ; avouons que c’est un oubli généreux de la part de l’arbitre. Comme quoi dans un championnat tout fini par s’égaliser… Cet petit coup de pouce vite oublié, on constate rapidement que le changement fut de bon aloi à Bonal puisque c’est le nouvel entrant, Blayac, qui, aidé par la Vierge sans doute, sur un judicieux décalage de Grimm, et sans trembler, cadre en puissance un tir que le jeune Prévot ne peut que toucher sans réussir à l’empêcher de rentrer pour une deuxième fois dans ses cages. A 2-0, on respire un peu mieux, mais les organismes souffrent, sur le terrain comme nous en tribune.

Su un beau tir non-cadré, Liénard à la 85ème, demande le changement dans la foulée. Grimm tire la langue même s’il tient son poste. On hésite entre l’euphorie et la crainte. « Mais ils sont où les Sochaliens ? » se demandait le Kop après le deuxième but. Eh bien, ils sont encore là à la fin du match avec un but de Goran Karanovic, entré en cours de jeu, qui déflore la cage du vaillant Oukidja sur une belle talonnade terminant dans les buts (sans avoir besoin d’une participation d’un défenseur adverse…).
Cartier, l’entraineur sochalien, joue alors le tout pour le tout en faisant entrer un grand défenseur central à la position d’avant-centre, nous indiquant qu’on va connaître quelques minutes de kick ‘n rush digne de la bataille de Mossoul.
Or, rien de cela. La sortie de Sacko à la faveur de Gragnic, dans les arrêts de jeu, est anecdotique. Idem pour une action de Dos Santos qui nous démontre qu’il n’a pas vocation à jouer attaquant (pour ceux qui doutaient qu’il fût même défenseur : si, si, c’est bien sa place). Blayac jouant bien le jeu en restant sans doute un peu plus de temps que nécessaire couché sur la pelouse après une blessure, et les arrêts de jeu s’écoulent sans laisser aux Sochaliens le temps d’un dernier baroud d’honneur. L’arbitre siffle sur une victoire aux tripes de notre équipe.

Tout ça s’est joué à peu de choses. Un peu de chance sur les tirs de loin, un pénalty non-sifflé qui aurait sans doute relancé le match, un bon gardien de notre côté alors que son homologue n’a pas pu peser sur le match, et c’est nous qui repartons du Doubs après ce derby, avec les trois points en poche ! Certes, ce fut dur, mais pour que la victoire soit belle, il fallait deux belles équipes et nous les avons eues. Après un dernier débriefing avec un pote de la Bande à Bonal, dépité, nous pouvons affirmer sans parti pris que nous avons aussi gagné le match des tribunes, et, puisqu’il est de tradition virile de vouloir savoir qui ira visiter tâter la prostate des autres, on peut penser que c’est nous qui l’avions la plus dure dans le Doubs, aujourd’hui, après ce match d’hommes et, puisque c’est grâce à nous que Bonal a vibré, à nous de voir leur dos pour ce coup-ci ! On souhaite à Sochaux de ne pas connaître nos déboires financiers et de nous recevoir bien d’autres fois pour continuer de fraterniser de la sorte !

Sur ce, allez, on a la win en ce week-end d’Halloween, après cette victoire fin bien ! Rendez-vous dans une semaine à la Meinau pour serrer la pince du petit Reims et espérer redevenir un ogre de la Ligue 2, nous les morts-vivants plus que jamais en avant vers les sommets, capables d’y croire jusqu’au bout en guettant le malentendu qui nous permettrait de rêver le temps d’un barrage… Au pire, on retrouvera sans doute nos hôtes du jour en Ligue 2 et que les supporters sochaliens sachent que c’était si chouette chez eux, qu’on repassera ! En espérant la même issue !

sa3ntiago

Commentaires (2)

Flux RSS 2 messages · Premier message par rachmaninov · Dernier message par il-vecchio

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch
  • raukoras Et vivement qu'il parle mieux, ça lui permetra de s'éloigner des EDL façon bingo-MK
  • raukoras Oui, c'est très bien qu'il fasse des efforts pour parler français, on voit bien que ce n'est pas facile pour lui
  • athor Il fait des efforts en français, c'est bien
  • sigur 2 minutes à écouter Emegha en conf. Déjà mythique.
  • pliughe Bonne nuit
  • takl bonne nuit
  • takl 2024 devrait accoucher d'un 2025 appaisé et empathique. Tout va bien se passer, le Racing sera en L1, paix amour liberté et fleurs.
  • takl futur antérieur : [lien]
  • takl mais bon on a pas le droit de les exterminer. Y'en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes.
  • takl le monde serait mieux sans "les gens"
  • takl les gens tu leur donne une pelle ils creusent avec le manche
  • pliughe Pff si les gens creusé un peu plus ça nous éviterait de polluer
  • takl BO de la saison : [lien]
  • takl il manque plein de choses dans la dernière phrase, dont des mots, la honte.
  • takl allez dédicace à tous ceux qui ont eu la "cahnce" de mourir avant vu la Racing BlueCo [lien]
  • pliughe Mais oui
  • takl Excellent les Young Gods
  • pliughe L'octogone
  • pliughe [lien]
  • pliughe Et pour le fun, genre yen a dans locomoteur et puis l'entraînement

Mode fenêtre Archives