Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

RRRrrrr(eims alors) !!!

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4.0 / 5 (1 note)
Date
Catégorie
Après-match
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Par sa3ntiago
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© ross3

Le Racing espérait refaire le "coup de Sochaux" en recevant le Stade de Reims. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu !

Avant le match : de la pluie à l’appel

C’est la pluie qui nous suit depuis le début de ce samedi, jusqu’aux tribunes de la Meinau, couvertes, où nous pouvons sécher un peu en prenant connaissance de la composition de notre équipe. Et là un petit rayon de soleil conservé dans nos mémoires depuis une semaine, nous réchauffe un peu, puisque l’équipe de départ qui est revenue victorieuse contre un prétendant à la montée, est reconduite. Non qu’elle ne puisse être encore améliorée par le retour de quelques “cadres” blessés, mais enfin, ceux qui les remplacent ont fait ce qui fallait la semaine dernière pour qu’on ne s’attende pas à serrer les dents dès que le ballon arrive dans leur secteur. On a plutôt en tête la possibilité de faire une belle opération au classement, lorsqu’on entonne les premiers chants et que nos mains tapent déjà dans le dos de la victoire lorsqu’elles s’entrechoquent, comme un clin d’œil entendu à la fraiche maitresse de stade qu’on s’apprête à revoir dans 90 minutes, qu’on partagera à plus de 15 000 et qui se refusera seulement à un demi quart (de virage) rouge venu de Champagne supporter nos visiteurs. Puis le match commence.

1ère mi-temps : oh la plaie (des cochons)

Oh, la plaie ! pense-t-on à la fin de cette première mi-temps. On y a vu une équipe rouge venue jouer petitement un match de foot sale. Avec un carton jaune pour Charbonnier. Dès la deuxième minute. Pour une faute sur Grimm. Qui s’est levé au bout de quelques minutes. Soit un match déjà arrêté. Alors qu’il n’a pas vraiment commencé. Ce qui donne le rythme des quarante-cinq prochaines minutes. A la dixième minute, c’est notre flamboyant Ihsan Sacko qui sort sur blessure. Après un tacle appuyé. Strasbourg perd alors le joueur qui aurait sans doute pu bouger cette équipe bien regroupée derrière, solide et rugueuse, par sa vivacité. Dès lors, on n'a plus Sochaux en tête. On voit le rouge des maillots. C’est le souvenir de Valenciennes qui vient nous hanter. Car on comprend au fur et à mesure que les minutes s’écoulent que les Rémois ne sont pas venus jouer avec leurs pieds. Mais avec nos nerfs. Restant regroupés et traquant l’erreur pour sortir. Tel un crocodile qu’on croyait endormi*. Et planter un couteau dans le dos à l’équipe qui joue. Et jouer avec l’arbitre aussi. Multipliant les fautes et surjouant la douleur. Obligeant les Bleus à hausser eux aussi le ton pour ne pas se faire marcher dessus. A tomber eux aussi dans le travers de cette commedia dell'arte où l’acteur-clef n’est plus celui capable de faire briller le ballon mais devient l’homme qui a le pouvoir de coller des cartons. Qui est donc dès lors l’homme à terre ? La victime d’un boucher ou un pleurnitricheur ? Der Zakarian ayant dû visionner le match contre VA, s’est sûrement dit que c’est plus facile de gagner à 11 contre 9 plutôt qu’à la régulière. La tactique devait donc être simple : écœurer l’adversaire et commencer à ne jouer que lorsque des joueurs qui découvrent, pour certains, la L2, seront tombés dans le piège du rouge. Ce qui avait été la maladresse de Liénard, doit être provoqué. On cherche l'énervement. Du coup, l’ambiance est électrique et pourrie. Le non-jeu hach(i)é. Tout ça plombé par les coupures pour blessure. De sorte que la partie prend l’eau elle aussi.

Restent la pluie, les porcs et les Bleus qui se déploient mais sans être dangereux non plus. C’est ce moment-là que Baptiste Guillaume, venu faire un stage d’observation sur le terrain depuis la blessure de Sacko, choisit pour avoir une fois le ballon et le rendre dans les pieds adverses, au milieu de terrain, ceux-ci relançant rapidement vers l’avant, et prenant notre défense de court. Oukidja sort bien vers l'action mais alors qu’il semble en avance sur l’attaquant rémois, il a une idée de génie : laisser marquer les visiteurs pour qu’ils se relaxent et qu’on propose un peu de football aux spectateurs. S’exécutant immédiatement, il piétine, laisse le ballon dans les pieds de Hamari Traoré, qui peut la pousser dans le but malgré l’arrivée d’un Marester trop obtus pour comprendre le subtile sacrifice de son gardien. Remarquant que Traoré choisit de célébrer son but sous le Kop plutôt que devant les siens, comme l’avait fait naguère un autre piètre acteur chauve de Valenciennes, on comprend donc que toute l’équipe a visionné le match contre Valenciennes, décidée à refaire le remake de la partie…

Et la suite montre à Oukidja, que son idée fut un coup d’ép(i)ée dans l’eau puisque, si Reims rime avec Parc des Princes, c’est pourtant toujours gazon mendiant sur le terrain, de l’arte povera qui se clôt tristement sur un début de bagarre à quelques gouttes de la mi-temps. Pas de relax pour le foot, toujours retenu en otage par les visiteurs. A la 42ème minute, c’est là l’image de cette première période : un banc strasbourgeois poussé à bout qui se lève d'un bond après une faute à sa barbe et un accrochage entre les joueurs, mais qui reste hors du terrain alors que Der Zakarian – qui s’était jusque-là affiché devant son banc avec un parapluie pour faire croire qu’il était une sorte d’Arsène Lupin champenois – y entre sans se gêner, montrant que s’il n’est pas voleur, il n’est ni grand, ni gentleman. Finalement tout le monde est renvoyé au sec, sans carton rouge, et les spectateurs se disent juste, puisqu’on parle de rouge(s), qu’ils s’enverraient bien tout un cubi de ce bon vieux vin chaud de retour pour se réchauffer et les miches et le moral tout en oubliant ceux qu’ils viennent de voir sur le terrain. Et ploc !, le vin a été si vite vidé, qu’il faudra se remplir le bide à la bière pour s’égayer un peu avant le retour de la bande à Laurey.

2ème mi-temps : les pieds dans la platitude

A l’entrée des Bleus pour la deuxième mi-temps, la bière ayant fait son effet, on a compris l’idée d’Oukidja : si notre équipe nous avait fait rêver au miracle de l’égalisation à 9 contre VA, dès lors que personne n’a craqué la bataille contre cette morne équipe de la Marne, ne peut qu’être gagnée hauts les pieds ! Et c’est le cœur et les mains hautes que le Kop s’époumone comme un seul homme. Lorsqu’on voit que l’entraineur décide de faire entrer Blayac, encore une fois ovationné par la Meinau, dès la 55ème minute, remplaçant le discret mais néanmoins méritant N’Doye, on sait qu’Oukidja a eu raison : piquée, l’équipe réagit, un coup de boultaïb dans les filets et on déroule jusqu’à enterrer cette tribu ennemie du foot sous un déluge de buts en espérant que des Yves Copp(r)ens du futur tardent à la redécouvrir. Et cela semble marcher : sur une passe au gardien, indéniable, d’un défenseur acculé par la pression bleue, un coup franc indirect aux six mètres est sifflé. Salmier, appelé par Laurey, va glisser à l’oreille de Liénard que c’est lui qui doit le tirer, au plus grand étonnement de l’heureux élu, et qui ne peut qu’effleurer la transversale lorsqu'il tire. Raté, mais ça vient, l’orage gronde, on le sent venir et ça va…

Pendant qu’on se met à croire à l’égalisation préalable à la victoire, Diego Rigonato Rodrigues (le seul joueur un peu agréable à voir jouer sous le maillot rémois), tape un tir assez anodin mais détourné par Salmier, le ballon filant vers le petit côté du but. En une demi-seconde, Oukidja, se disant que la victoire à l’envers du match contre VA sera plus belle si on remonte deux buts pour en mettre quatre, ne fait pas tout ce qu’il faut pour l’arrêter non plus et c’est 0-2 au tableau d’affichage. Pari osé à la 69ème minute. Mais enfin, le challenge est relevé par son équipe, qui se met alors à inonder la moitié de terrain adverse de ballons plus ou moins utiles, avec des situations rocambolesques voyant Salmier en pointe en plus du rituel quart d’heure colonial de Seka, Guillaume être au marquage de Boutaïb dans une sorte d'attaque à quatre ou cinq à plat, ou l’équipe de Strasbourg se dire qu’elle peut battre sur coup de pied arrêté une bande de gaillards si à l’aise sans le ballon qu’elle ne semblait pas préoccupée de l’avoir… Ou une intuition que si le match avait été perdu aux points et non au K.O. en première mi-temps à la boxe, on aurait pu gagner la deuxième au billard, dans une grande confrontation multisports sans football ?

Bon, Blayac marquera bien son petit but à la 88ème pour quelques minutes d’espoir et d'arrêts de jeu, mais il aurait fallu un Boutaïb moins émoussé (et pour une fois tenu en respect de la tête), un Nogueira plus inventif, quelque chose de plus construit et de moins précipité pour bouger les trop facile vainqueurs et les obliger un peu à jouer, ce qu'ils n'ont pas eu à faire. Et comme contre VA, pas de miracle en ce nouveau samedi après-midi de défaite.

Epilogue : hop la garce, la victoire est à vous

Au final, si notre série de victoires en cours fait plouf ! après s’être arrêtée à deux matchs, cette victoire-là n’était pas belle en ce jour pluvieux : elle ressemblait à une vieille pouffe mal maquillée qu’on a donné, finalement. Va Der Zakarian, avec ta clique de pitpoules mouillé-e-s, croisement de dogues à la niche et de volaille sans plumes, prends tes trois points crades et garde la monnaie pour t'acheter un peu de classe, bravo pour l’efficacité avec deux tirs deux buts (celle-ci aussi se donne à n’importe qui, puisqu’elle était avec nous une semaine avant) et tant pis si on vous mâche trop le travail que vous n’étiez pas capables de réaliser tout seuls. Nous, nous entendons souvent Thierry Laurey dire en conférence de presse qu’il nous faut apprendre le « vice » de la L2. Si “vicieux” veut dire plus rusés, on le suit. Si c’est ressembler aux Rémois de la première mi-temps, non merci : il y a l’ivresse des trois points mais il y a aussi le flacon. Il y a Reims et aussi la belle façon. Et tant pis si on perd tête haute. S’il faut gagner comme ça dans le foot moderne, on suivra les féminines où, là, au moins, tant qu’à ne pas voir de beaux ballons bien enroulés, on pourra toujours se rincer l’œil…

* Et comme tout le monde le sait, les crocodiles, en France, sont rouges aussi.

sa3ntiago

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