Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Les jolis comptes de Noël

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Date
Catégorie
Après-match
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Par sa3ntiago
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6 comm.

Les Niortais faisaient jeu égal avec les Strasbourgeois, mais pour avoir plus cherché à provoquer un carton rouge qu’à mettre des buts, ils auront eu et les buts et les rouges, et repartent de la Meinau avec les cornes mais sans la queue ni les oreilles : y’a une morale, m… agie de Noël !

Il était une fois un 16 décembre 2016. Un peu plus de 13 000 Strasbourgeois avaient bravé le froid (1° dans l’air, 8 fois plus dans les verres), le brouillard et les accidents sur l’A35 pour venir voir le dernier match de football tant de l’année que de la première phase de la L2, au stade de la Meinau. Ils buvaient du vin chaud dans la tribune lorsque le speaker leur annonça que l’équipe qui avait battu Lens la semaine précédente était reconduite intégralement. Ils applaudissaient, car ils trouvaient ça bien, le 4-3-3, avec un Boutaïb plus en retrait, derrière Bahoken bien en jambe et Guillaume en constant progrès, ayant porté ses fruits. En face de leur équipe, les Chamois niortais se présentaient avec une équipe sensiblement identique à celle déjà reçue (et battue) cette année, en coupe de la Ligue. Une grande différence cependant, la présence ce soir-là d’un grand méchant n°10 qui s’était trompé de sens sur sa tête et avait mis ses cheveux sur ses joues alors qu’il n’en avait plus aucun sur le caillou. Il s’appelait Agouazi mais comme il ne faut pas retenir le nom des méchants (sal.. pas gentil d’Erostrate !) nous l’appellerons le Chamoisi ; il était d’ailleurs tellement méchant que BeIn oubliait de le mettre dans la composition de l’équipe. Bien fait, le méchant ! Et le Père Noël étant dans la tribune Est ce soir-là, et ayant tout vu en vrai, il n’aurait pas de cadeau cette année !

1ère mi-temps : le Chamoisi n’arrive pas à ses fins
Moins d’une minute après le coup d’envoi donné par les Bleus, attaquant vers la tribune Ouest, celle où se trouve leur Kop bleu ce soir-là des pieds à la tête puisque des bonnets à pompon leur avaient été distribués à l’entrée, c’est Baptiste Guillaume qui avec un peu plus de technique, après une belle ouverture de Boutaïb et un beau travail de Liénard, aurait pu esquiver le gardien niortais et marquer dans les cages vides, son premier (vrai) but de la saison ! (Mais la Meinau n’est pas Lourdes et Guillaume devra encore attendre avant d’aller aux buts.) Les Bleus mettant tout de suite le pied sur la balle, Liénard pouvait tirer à l’entrée de la surface de réparation quelques secondes plus tard, auquel tir répondait une réplique sans danger de Dona N'Doh. Le premier quart d’heure continuait sur ce ton, avec des Strasbourgeois décidés à jouer au ballon en jouant sobrement mais rapidement, esquissant quelques belles combinaisons qui n’aboutissaient malheureusement pas à un tir. A la 7ème minute, Nogueira tirait un coup franc cadré mais pas assez puissant, après une faute sur Boutaïb. Le tir ne donnait rien mais le plus intéressant était que le Chamoisi commençait à chercher des noises à Jérémy Grimm dans la surface de réparation. On retrouvait les deux mêmes, deux minutes plus tard, le premier s’en prenant de nouveau au second lors d’une faute sifflée par l’arbitre, mais commise par …Liénard. Tout le monde commençait à se dire que le Chamoisi venait plus provoquer un incident obligeant l’arbitre à mettre un carton rouge, et que la cible qu’il espérait éliminer était l’indispensable récupérateur Alsacien, avant probablement de commencer à jouer avec ses pieds une fois à 11 contre dix. Pas impressionné, à la 13ème minute, Grimm effectuait un joli centre après une balle qu’il avait récupérée devant la surface, mais en vain.

Passé le quart d’heure de jeu, les Niortais commençaient à se réveiller vraiment en donnant la preuve d’un peu de bonne volonté avec un coup franc bien tiré arrivant dans les pieds de Dona N'Doh qui ratait sa frappe. On assistait alors à un match de football sérieux, avec des Bleus ne se reposant pas sur leurs Laurey après leurs trois victoires d’affilées et un Niort plus attentiste car à l’extérieur mais sans fermer le jeu, et dangereux sur les contre-attaque avec leur capitaine Dembélé à la baguette. Guillaume se montrait rapide et tenant enfin sur ses jambes, qui obtenait un bon corner à la 22ème. Peu à peu Strasbourg emballait le match. Le N’Dour des bons jours donnait un beau centre à Bahoken qui ne pouvait contrôler et enchainer un tir dans la surface juste un peu avant la demi-heure de jeu. Quelques secondes plus tard, à la 30ème, c’est encore le Chamoisi, joueur-clef dans l’animation du jeu avec Dembélé, qui poussotait Boutaïb dans le dos et dans la surface, mais sans que l’arbitre ne siffle ; et ce au bénéfice du doute pour l’arbitre, car il nous semblait aussi, depuis la tribune Ouest, que l’attaquant strasbourgeois avait surjoué le coup. Sans conséquence directe sur le jeu mais enfin, cela sera important pour comprendre la suite de l’histoire, expliquant la frustration des Bleus et la tension qui montait alors, le score restant gelé à 0-0. D’ailleurs, à la 35ème Boutaïb se faisait justice avec une faute sur le n°10 adverse et rebelote à la 36ème. A la 37ème c’est encore Boutaïb qui tirait au but, profitant d’une balle relâchée par le gardien niortais, suite à tir de Bahoken sur une lumineuse ouverture de loin de Grimm, frappe déviée par un défenseur presque sur sa ligne.

La fin de mi-temps fut tendue. L’arbitre donnait un 6 mètres au lieu d’un corner de manière incompréhensible, le gardien niortais, Allagbé, se prenait un briquet sur la tête, Liénard, agacé, venait placer la balle pour qu’on relance vite, pendant que le Chamoisi était encore là pour essayer d’allumer la mèche menant à l’explosion tant attendue. Un autre vilain jet de gobelet (dont l’auteur a été heureusement arrêté par la sécurité), des échauffourées sur la touche avec un Thierry Laurey passablement hors de ses gonds et de son banc de touche et ça sentait le sapin de Noël roussi, cette partie. Heureusement, Guillaume avait le temps de tirer en pivot à la 43ème, avant que Thierry Laurey ne se fasse réprimander par l’arbitre après quelques vœux échangés avant la date autorisée, entre bancs de touche. Bahoken tombait dans la surface à la 44ème, et franchement on attendait la mi-temps pour que tout le monde aille se calmer aux vestiaires. Et puis enfin, alors que le Kop chantait sur l’air de “Vive le vent”, après une faute sur N’Dour (celui faisant la cigogne en laissant son pied en l’air afin de se laisser plus spectaculairement tomber), le Vilain barbu se faisait pénaliser d’un carton jaune. La morale condamnait le Chamoisi, qui ne méritait pas forcément le jaune sur l’action seule mais pour l’ensemble de son travail de sape du match. Et puis magie de Noël, sur un corner, la tête arrivait sur la tête de Guillaume, qui cadrait, la balle partait vers le but, il allait marquer, oui, le stade se lève, enfin, ça en prenait le chemin, Guillaume allait marquer, c’était… dévié par Allagbé bien attentif. Dommage, la magie de Noël est livrée sans miracle, la Meinau n’est pas Lourdes mais était stressée, c’est vrai !

Alors pendant la mi-temps, on changeait l’eau (usée) (aux toilettes) en vin (chaud) (à la buvette) et on remontait pousser les nôtres et la chansonnette.

2ème mi-temps : les Chamois à l’eau
A l’entrée des 22 mêmes chevaliers, on espérait que les esprits se seraient refroidis. Et ce fut le cas, car, dans une confrontation équilibrée, les deux équipes proposaient de nouveau du jeu, sans chercher uniquement la faute. Les Niortais, comme si leur tactique en première mi-temps avait été plus de trouver un rouge pour les Bleus qu’un but, semblaient enfin décidés, à ne plus s’occuper que de développer du jeu. Tant mieux pour tous et ça leur réussit puisqu’ils s’avéraient intéressants ballon au pied, avec Dembélé et leur n°10 au cœur de leur jeu, un David Kiki efficace, un Grich aussi affûté qu’en première mi-temps, capables de se procurer quelques actions chaudes qui mettaient une solide défense strasbourgeoise en danger, sans réussir à marquer, cela dit. Guillaume tentait une remise de la tête dans la surface, puis au même endroit, un tir contré de Bahoken, mais ça ne passait pas non plus. On chantait encore, ça allait passer !

A la 68ème alors que Bahoken et Guillaume disparaissaient peu à peu et qu’on s’acheminait vers un match nul et vierge sans doute mérité, tout bien pesé, malgré une belle frappe de loin de Liénard non cadrée juste avant, Laurey donnait du temps de jeu à Blayac au détriment de Guillaume, qu’on aurait sans doute aimé voir un peu plus longtemps. Et puis sur une action anodine et un centre loin en retrait de Bahoken, Grimm arrivait lancé et balançait une réplique tendue de son but face à Lens, sous la forme d’une gros cadeau propulsé dans les buts et laissant le gardien adverse impuissant. 1-0, le stade exultait ! La première cible du Chamoisi avant Boutaïb, répondait comme il fallait : avec ses pieds et pas avec sa bouche ! L’équipe de Niort commençait sans doute à penser qu’elle avait fait une erreur en jouant les cartons en première mi-temps plutôt que de faire ce qu’ils savaient faire, et plutôt bien. Trop tard pour les regrets, la machine bleue était lancée et Bahoken, intelligemment trouvé en profondeur par Boutaïb, était accroché en plein course par Sans, qui repartait avec un rouge, laissant ses 10 coéquipiers voir Boutaïb transformer le pénalty sifflé par l’arbitre, juste sous la barre. A 2-0 la messe était dite, et l’entrée de N’Doye à la place d’un Nogueira peu inspiré ne changerait pas la configuration du match enfin débridé, malgré la belle frappe du nouveau venu à la 79ème sur un bon centre de Liénard. Le Kop appelait le public qui répondait en un bel écho malgré la faible affluence et la fête, comme le dîner du réveillon, était presque parfaite ! Blayac faisait frémir son fan-club avec une frapounette de loin à la 84ème et un plongeon [France : 5.6 ; Sweden : 5.8 ; Italy : 5.2, Australia : 6.0…] à la 85ème. S’ensuivait un joli tir sur la transversale de Dona N'Doh après un centre du Chamoisi, auquel répondit un nouveau Coupdeboultaïb de notre Khalid préféré suite à une (nouvelle) belle passe de Liénard. Trois petits chats, chats, chats (X2), chamois à l’eau, chamois à l’eau et 3-0 !!! (Ad lib.)
Au lieu de l’engagement, une discussion agitée qui faisait suite, apparemment, à une provocation de Grimm, finira par un carton jaune pour le 6 strasbourgeois et le capitaine niortais Dembélé. Là encore ceci expliquera sans doute l’agression stupide de Jimmy Roye sur Grimm lors d’une relance, dans les arrêts de jeu, qui l’obligera à quitter le terrain avant la fin du terme, l’arbitre ayant brandi un carton rouge évident. David Kiki prit encore un jaune sur un tacle par derrière qui aurait pu mériter une autre couleur dans un autre contexte, et l’arbitre siffla la fin de cette belle victoire qui aura vu l’équipe des deux la plus concentré sur le jeu.

Morale de l’histoire du match
Grimm aura été la cible des joueurs adverses qui connaissaient sans doute son penchant pour les cartons jaunes, et avaient décidé qu’il fallait se débarrasser d’abord de lui pour jouer ensuite. Malheureusement, celui-ci n’aura eu qu’un carton jaune à un moment où cela n’avait plus d’importance, et il leur a répondu en marquant le but qui a décanté un match qui n’avait pas encore choisi son vainqueur.

Le miracle de Noël n’aura pas été de voir Guillaume marquer (Caramba encore raté ! mais ça vient : des placements intéressants, des tirs, des passes bien ajustées, un mental irréprochable et pas un mot contre ses coéquipiers, on veut le revoir en 2017 !) mais que le Chamoisi termine ce match, lui qui n’a pas cessé de crier et de faire pression sur l’arbitre sans parvenir à ses fins. Ce soir, Strasbourg n’était pas beaucoup plus fort qu’un Niort bien en place, mais a su revenir en deuxième mi-temps en jouant sur qualités et sans essayer de faire basculer le jeu sur un coup de pouce de l’arbitre dupé. Voilà sans doute la morale de l’histoire, enfants de Strasbourg. Parfois les tricheurs réussissent, on en a vu passer en cette demi-saison. Parfois les magouilleurs partent avec trois points, mais ce soir l’équipe qui en voulait le plus a gagné et ceux qui venaient jouer avec les nerfs des autres ont fini par se prendre les pieds dans leur propre piège en perdant les leurs. Pendant qu’ils ressassaient leur défaite, nous on restait dans la tribune Ouest, on chantait encore alors que les buts partaient au chaud, on était bien, on était provisoirement deuxième, on ne voulait pas rentrer chez nous, chez nous c’était là et merci à Thierry Laurey et ses joueurs de nous faire nous sentir aussi bien à la Meinau !

On passera les fêtes de Noël en s’engueulant entre les petits fours et la buche, pour savoir si on reste fidèle au “maintien tranquille” ou si on tente la “montée remuante”, s’il faut faire venir de nouveaux joueurs ou ne rien toucher à la mécanique qui tourne, si Guillaume doit rester, finalement, et si Blayac doit partir, finalement, bref, on est gâté, on chérira nos 32 points qui nous rendent heureux et auront beaucoup d’enfants, joyeuses fêtes à nous tous et vivement le 7 janvier 2017 qu'on se paye la peau d'Epinal !

sa3ntiago

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