Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Lille - RCS, côté tribunes

Note
4.7 / 5 (6 notes)
Date
Catégorie
Côté tribunes
Lectures
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Auteur(s)
Par kitl
Commentaires
2 comm.
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© Popeye

Dans une atmosphère longtemps spectrale, le Racing s’est finalement incliné dans le ch’Nord pour sa découverte du stade Pierre-Mauroy.

En pénétrant dans le parking souterrain dévolu aux visiteurs, situé à un jet de pierre de l’autoroute et avoisinant un centre commercial, le supporter strasbourgeois débarque dans un stade « du XXIème siècle ». Le temps de faire les comparatifs avec d’autres enceintes bâties pour l’Euro 2016, il s’attend à monter en tribunes. C’était sans compter sur l’installation d’un circuit fléché, digne des chicanes d’Europa Park, de manière à encadrer l’envahissement des hordes de visiteurs. Un cerbère garde l’entrée et laisse passer dix personnes à la fois vers la fouille, un filtrage enquiquinant mais finalement bien géré puisque tout le monde arrivera à l’heure en tribune.
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Il faut ensuite gravir des dizaines de marches – on comptera l’année prochaine – jusqu’au vaste parcage visiteurs situé au troisième anneau. Après avoir moisi une demi-heure dans le sous-sol gris de Pierre-Mauroy, on atteint la cime sans que la couleur dominante ne change. Les escaliers sont gris, le grillage est gris, la toiture est grise, les sièges sont gris. Ah oui, le ciel est gris aussi, on le remarque entre les grillages avant de monter en tribune, mais on ne le verra plus par la suite, le toit étant fermé.
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On comprend mieux pourquoi le stade s’appelle ainsi, il reprend les cinquante nuances de gris contenues dans la chevelure de Pierre Mauroy du temps où il logeait à Matignon. Ce point essentiel étant posé, donnons un mot de la fréquentation. Côté alsacien, cinq bus ont quitté la Meinau dès potron-minet, accompagnés de nombreuses voitures particulières. La diaspora parisienne est présente, tout le monde prend place dans un quart de virage situé tout en haut. Il y a de la place pour ceux qui préfèrent vivre le match assis, les plus fervents se rassemblant pour de meilleurs effets sonores et visuels.

Côté nordiste, beaucoup de monde attend le dernier moment pour quitter la buvette ou la friterie – spécialité locale dont les visiteurs sont logiquement privés, ce n’est pas une surprise mais cela reste un regret, il est loin le temps de Marcel-Tribut.
Entretemps, les speakerines s’égosillent à réchauffer le vaisseau gris, à peine habillé par quelques notes aux couleurs du LOSC. Les spectateurs sont éparpillés aux quatre coins, la plupart a un voisin gris à côté de lui, le même depuis cinq saisons.

Les Dogues Virage Est (DVE) occupent le bas d’un virage, tandis qu’un kopounet de cinquantes personnes est installé en face. Les présentations des équipes se font dans un silence pesant, si on écarte les hurlements de la Jean-Luc Filser du coin. Une ambiance d’une rare morosité qui inspirera l’historique capo strasbourgeois, conscient qu’il y a un coup à jouer pour se faire entendre depuis le toit de Pierre-Mauroy.

Quelques harangues, dont une destinée aux passagers des voitures encouragés à participer aux chants, et le parcage se met en branle. Le rituel « Hourra ! Hourra ! Les Strasbourgeois sont là » est lancé, suivi des airs habituels du Kop, dont l’inepte Johnny Däpp – jugement loin d’avoir été tempéré par la bande-son Ballermann infligée aux passagers d’un bus par quelques individus guère civilisés.

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Le rendu semble satisfaisant ; le spectacle proposé sur la pelouse beaucoup moins. Festival de contrôles et passes ratées, qui font partir des sifflets des rangs lillois. Impression de voir des Strasbourgeois aux jambes cotonneuses comme souvent à l’extérieur. Le 0-0 à la pause est d’une logique implacable, tout comme le concert de sifflets.

La mi-temps permet de faire un nouvel inventaire des lieux, dont le morceau de bravoure reste les écrans géants obstrués par les poutres soutenant l’armature du toit rétractable et donc invisibles pour le bas peuple installé au troisième anneau. Et de repérer cette annonce équivoque, appelant des jeunes garçons à devenir escort...kids.
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Sur le terrain, les débats se font de meilleure qualité. Le Racing exploite mal quelques coups, n’est globalement pas inquiété mais nous fait le même coup que Marseille avec une plongée dans l’abîme vers la 70ème minute. Le LOSC se fait pressant, surtout de la tête et c’est ainsi qu’il ouvre la marque par El-Ghazi. De quoi ranimer le stade, encore tout ému et célébrant sa joie au moment où Idriss Saadi trompe Maignan. Au tour du parcage de jubiler et d’acclamer son taureau, transformé en bouc (émissaire) puis en chèvre et ressemblant à nouveau à quelque chose de valable.

Hélas, un nouveau cri strident retentira à quelques secondes de la fin, sur une série de corners concédés stupidement par le RCS. Le stade fera éclater sa joie pour la première fois depuis le 2 décembre mais la communion sera d’une grande brièveté, état dépressif oblige. Quelques Strasbourgeois se tourneront vers le parcage ; aucun ne tentera d’y catapulter son maillot. Un parcage plus résigné qu’en colère, encore stupéfait d’avoir vu le point du nul filer hors de l’escarcelle bleue et presque contaminé par le cafard nordiste…

kitl

Commentaires (2)

Flux RSS 2 messages · Premier message par il-vecchio · Dernier message par guigues

  • Citation:
    Il faut ensuite gravir des dizaines de marches – on comptera l’année prochaine
    Dans quelle division???

    Ah, dans cet ode au gris, je relève un faute. Il ne s'agit pas de grillages, mais des gris-âges.:D
  • J'ai mis 1 étoile. C'est un scandale, on s'y croirait. Comment motiver les fans du Racing à se déplacer avec des Cotés tribunes si détaillés.

    Thierry Laurey ne vous remercie pas.

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