Comme d'habitude...

Comme chaque année depuis la nuit des temps, l'Olympique de Marseille défit les chroniques du mercato estival. Mais cette fois les choses n'ont pas traîné. A peine de quoi alimenter les conversations des amateurs de saga de l'été, eux qui sont habitués aux rumeurs de vrais-faux départs et aux intox-annonces rocambolesques, ont du resté sur leur faim.
Franck Ribéry ayant déclaré très tôt son envie d'aller bronzer sous d'autres cieux, plus mousseux, les Marseillais ont pu (enfin, aurait-on presque envie de dire) élaborer un travail de recrutement sérieux. Débarrassée de toute success story, l'Olympique de Marseille a probablement réalisé son meilleur marché d'été depuis longtemps. Tout en conservant ses cadres, le club phocéen est en effet parvenu à enrichir son effectif pléthorique avec parcimonie, tout en dégraissant ce qu'il pouvait. La coquette somme de 26 millions d'euros dépensée par le Bayern Münich pour l'acquisition de la nouvelle star des Bleus laissant planer le doute quant à l'existence d'une période de soldes dans les Bouches du Rhône, il ne restait plus aux dirigeants qu'à concrétiser des rumeurs d'arrivées déjà fort pressenties. Mais attention, pas question pour autant d'acheter des joueurs sur côtés en payant le prix fort ; si une telle bougette de recrutement aurait pu attiser la gourmandise des marchands de joueurs, le manager de l'OM, Diouf, a immédiatement fait savoir aux carnassiers potentiels qu'il n'entendrait pas laisser se réaliser le proverbe selon lequel le Pape aurait « bon dos ». Et il faut avouer qu'il s'est montré fort habile en la matière...Quant à son dos, le manager de l'OM se remettant tout juste d'une intervention chirurgicale subie à cet endroit au début de juillet, il est encore convalescent, ce qui ne peut lui donner qu'une raison de plus !
Ainsi, le feuilleton « Karim Ziani » pourtant annoncé comme l'un des plus passionnant de l'été, a trouvé une issu rapide, couplant le sifflet à tous ses pourfendeurs. Alors que les prémices avaient démarré lors de la finale de la coupe de France, le Sochalien a finalement rejoint sans mal le « club de son coeur » pour le prix convenu avec les dirigeants sochaliens (8 millions). Jacques Faty, le talentueux frère de Ricardo, qui a explosé sous les couleurs rennaises la saison passée, vient renforcer une défense déjà séduisante, à laquelle il faut ajouter les arrivées de Gaël Givet (5M, Monaco) et de Laurent Bonnart (Le Mans).
Le milieu de terrain enregistre l'arrivée de Benoit Cheyrou, qui a été échangé contre Toifiliou Maoulida et la modique somme (sic!) de 5 millions à Auxerre.
Côté attaque, le cas Djibril Cissé, bien revenu d'une grave blessure qui l'avait privé de coupe du Monde l'an dernier, a lui aussi été réglé sous les meilleurs hospices. Alors que les dirigeants marseillais craignaient d'avoir à faire avec un Liverpool trop gourmand, le transfert de l'attaquant s'est finalement concrétisé autour de 8 millions d'euros, contrairement aux 12 millions escomptés par les Reds. Un dénouement heureux dont peut se targuer Pape Diouf, qui a également réussi à enrôler la star internationale « oranje » des Reds, Boudewijn « Bolo » Zenden... pour rien ! (ce dernier étant en fin de contrat).
Récemment le gardien havrais Steve Mandana s'est lui aussi engagé avec le club sous la forme d'un prêt. Son arrivée est à ranger aux côtés des noms moins ronflants ayant rejoint le Prado cet été, parmi lesquels figurent Vincent Gragnic en provenance de Libourne.
Ziani, Zenden, Cissé, Givet, Cheyrou, Faty...Un recrutement exceptionnel réalisé contre les seuls départs de Franck Ribéry et de Mickaël Pagis (pour 1,2millions à Rennes) : 27millions glanés contre 26 dépensés. Dans les coulisses, l'OM démarre donc très fort, et réalise peut-être ainsi le meilleur mercato du championnat de France sur le papier, devant Saint-Etienne, Lyon et Lens. Si le recrutement est cependant officiellement bouclé, le club a fait savoir qu'il était près à mettre la main à la poche si une grosse opportunité devait se présenter, dans l'optique de trouver un suppléant à Djibril Cissé. Mais rien de sérieux n'a pour le moment transpiré.
Le plus important est qu'une chose semble enfin avoir été comprise par l'OM cette année : vendre la moitié de son effectif à chaque mercato pour s'offrir une équipe de stars n'est pas forcément un gage de réussite. Finis les milliards dépensés par RLD depuis dix ans, pour ne finalement obtenir aucun titre. Et ce ne sont pas les supporters du club qui vont s'en plaindre, eux qui ont la chance d'observer une réelle progression de leur équipe depuis plusieurs années de suite désormais. Mais jusqu'où peuvent-ils aller ?

Cap sur le titre !

Alors les pronostics vont bon train. Une fois de plus les fidèles ont envie d'y croire, tandis que les autres s'amusent à lister les échecs cumulés ces dernières années pour venir conforter leur scepticisme. Parce qu'il n'est pas de menu plaisir, offrons nous cette page de nostalgie avec compassion.
« Gagner des titres » ? Encore une rengaine pas très originale pour un club qui fut champion d'Europe et qu'on annonce depuis une éternité préparer son retour parmi les très grands. Et pourtant, chaque année les belles promesses volent en éclat sans que le club puisse obtenir le moindre succès significatif. Le titre est généralement oublié dès la trève, la qualification pour la lucrative Ligue des Champions digérée aux premières lueurs du printemps, quand ce n'est pas la place qualificative pour la coupe de l'UEFA qui est soufflée au firmament...En dix ans, l'OM est devenu au mieux le finaliste malheureux du championnat de France, lui qui avait l'habitude de tout ratiboiser sur son passage au début des années 90.
Seconds à l'issu de l'exercice 99, à la différence de but avec Bordeaux, finalistes malheureux en Coupe de l'UEFA face aux Parmesans de Lilian Thuram en cette même année, les Marseillais ont même commencé depuis cette date à perdre leurs grands rendez-vous médiatiques du championnat de France face au rivaux parisiens. La Ligue des champions oubliée, hormis sa qualification inattendue pour cette compétition en 2003, grâce à une heureuse place de troisième en L1, Marseille reste sur une finale en coupe de l'UEFA perdue, à nouveau, l'année suivante face à Valence (2004), un final manqué du championnat de France 2005 dont cette place européenne soufflée par Rennes, deux finales de coupe de France successives perdues (PSG, 2006 ; Sochaux, 2007), et dernière en date, moins surprenante cette fois, un titre de champion de France abandonné sans lutte à l'ogre lyonnais.
De bien mauvaises habitudes que le club essaie chaque année de corriger. Pour l'Europe, il se murmure sur la canebière que l'OM jouera vêtu en orange, afin de briser la malédiction.
Pour ce qui est du championnat, cette saison encore l'OM semble être le seul club capable de rivaliser un peu avec les sextuples champions de France lyonnais. Le maillot bleu et blanc « argentin » a donc été choisi pour habiller l'équipe en mal de reconquête.
En attendant, l'OM déchaîne toujours autant de passion, et reste, seul devant les autres, le club de football français le plus populaire au monde, depuis les profondeurs de la mer de Chine jusqu'aux hauteurs de Ouarzazate. En passant par les travées de la Meinau, dont la pancarte «à guichets fermés » viendra attester la belle notoriété du club phocéen au soir du 4 août 2007...

Une préparation prometteuse

Des résultats probants en amicaux...

Libourne-OM, 1-2 (Niang, Nasri), Bordeaux-OM, 2-3 (Niang x2, Nasri), Montpellier-OM, 2-2 (Valbuena, Cana), Toulouse-OM, 0-1 (Cissé), OM-Anderlecht, 4-2 (Cissé x2, Ziani, M'Bami), OM-Aris Salonique, 2-1 (Rodriguez, Ziani), OM-Saint-Etienne, 2-1 (Cissé, Niang).
Une série de match de préparation dont l'OM sort invaincue, où les attaquants ont marqué et au cours desquels les olympiens ont pu apprécié la qualité de frappe de Ziani sur coup franc. Une équipe type semble être née, elle est conforme au recrutement. Marseille semble donc fin prêt pour démarrer la compétition. Seules ombres au tableau, les blessures de Samir Nasri et de Gaël Givet.
Avec un effectif complet, dans lequel tous les postes sont doublés, l'OM semble paré à l'abordage de la L1...

- le 4-4-2 type (en attendant les retours de Nasri et de Givet) :



- le 4-5-1 classique :



- modulable en 4-3-3 :

Aux grands débuts : rendez-vous le 4 août

Deuxième du dernier exercice, qualifiés pour la Ligue des Champions, l'OM fait donc figure d'épouvantail. Mais c'est une belle récompense pour les joueurs strasbourgeois après une année de lutte pour la remontée parmi l'élite, de pouvoir accueillir un cadors du championnat sur la pelouse de la Meinau dès son premier match. Une pelouse déjà foulée par pas mal de joueurs-clé marseillais dans le passé (Habib Beye, Mamadou Niang, cf photo), une série de matchs amicaux dans laquelle l'OM reste invaincue, un recrutement audacieux, autant d'atouts qui viennent compenser la probable absence de Samir Nasri pour ce match. Marseille part donc logiquement favori, mais bien présomptueux est celui qui pourrait donner les résultats de la première journée à l'avance. De tous les matchs de championnat, les premiers sont souvent ceux qui amènent le plus grand nombre de surprises.
A noter que le vainqueur de ce match endossera immédiatement le costume de leader du championnat de France, au moins jusqu'à 20 heures, puisque la rencontre décalée à 17h 15, sera retransmise en direct à la télévision.
De quoi rêver des deux côtés !