Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

La grande illusion

Note
5.0 / 5 (6 notes)
Date
Catégorie
Après-match
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Auteur(s)
Par slade
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© kitl

Paris, la ville de tous les possibles. Les Strasbourgeois y allèrent sans retenue avec la fierté en étendard. Ils en revinrent vaincus mais, quelque part, au fond d'eux, avec le sentiment que quelque chose de plus grand d'eux venait de se passer.

A l’entame d’une saison, dans la chaleur du mois de juillet, il y a ceux qui flânent sur le quai Saint Thomas, ceux qui se rafraichissent en buvant une pinte de Météor place d’Austerlitz et ceux qui analysent le calendrier des rencontres à venir pour le Racing en championnat. Pour ces derniers, la rencontre au Parc des Princes était sans nul doute l'une des premières à être cochées. Une décennie après, Strasbourg pouvait enfin se projeter vers l'avenir en jouant dans le magnifique Parc des Princes, face à une équipe qui venait à nouveau d'affronter elle-même la meilleure équipe d'Europe en exercice.

Thierry Laurey aligna un Onze de départ bâti sur la volonté de proposer un jeu porté sur l’avant et de se projeter par des contres rapides face à une équipe qui de toute façon ne lâchera jamais la possession du ballon chez elle. Kenny Lala positionné haut devant Dimitri Foulquier avec la lourde tâche de contenir les assauts du duo Kurzawa-Neymar suppléé par l’enfant du pays, Julian Draxler.

Equipe



La Traversée de Paris

La rencontre démarra sur le rythme anticipé. Paris, soucieux de son image de marque après une rencontre médiocre à Madrid mercredi, prit rapidement les choses en main. Et preuve s’il en fallait que de rapide à précoce il n’y a qu’un pas, au bout de deux minutes les visiteurs repoussèrent déjà la deuxième occasion franche du Paris Saint Germain. Repoussèrent tant et si bien, d’ailleurs, que, l’audace aidant, Kenny Lala d’une course tranchante et bien isolé après seulement cinq minutes de jeu, poursuivit son effort jusqu’à adresser un centre en retrait repris par Jean-Eudes Aholou. Et d’une frappe du plat du pied gauche qui rasa le ras du poteau, le joueur qui ne se savait pas encore homme du match côté Strasbourgeois, fit chavirer les quelques 1.300 Strasbougeois présents qui n’en demandaient pas tant.

Le Tonnerre de Dieu

Las, les Parisiens ne partagent manifestement pas le goût de l’audace et de la désobéissance face aux puissants, et choisirent alors de faire payer au promu alsacien son affront, de se passer les nerfs après leur désillusion madrilène, de se venger de la défaite infligée à la Meinau au match aller et pourquoi pas hein tant qu’on y est, de la première guerre franco-prussienne. Ainsi piqués au vif, l’armada parisienne se mit en ordre de marche et égalisa tout d’abord par l’intermédiaire de Julian Draxler, pris l’avantage par les jongles provocateurs de Neymar – aidé par la main peu ferme et hésitante d’Alexandre Oukidja – et puni l’excès de confiance de Martinez par Di Maria. On soulignera au passage la qualité technique du défenseur alsacien qui, au Parc des Princes, face à Di Maria à moins de 10 mètres de lui, estima que dribbler en tant que dernier défenseur était probablement la meilleure option qu’il avait à cet instant là. S’il est vrai que l’on peut en rire tant la supériorité des Parisiens était écrasante à cet instant là du match, ce dribble manqué laisse un goût amer remis dans le contexte d’un match où les Strasbourgeois ne cessèrent de se créer des occasions franches et où la place de l’exploit n’était pas aussi petite que l’on voulait bien le dire.

Mélodie en sous-sol

La seconde période débuta comme la première, c'est à dire n'importe comment. Lassana Diarra eut toutes les peines du monde à retrouver une condition physique décente, Da Costa fut bien meilleur en défense que sur le front de l'attaque, Oukidja multiplia les plongeons et Neymar aussi. Les difficultés de Diarra ne passèrent pas inaperçues et il faut bien avouer que si les Strasbourgeois ont autant pu passer les lignes adverses - avec brio parfois -, ils le doivent en particulier au milieu défensif parisien particulièrement à la traîne. Un milieu si lent et si peu tranchant que l'espace de soixante minutes, Albert Baning était de retour sur la pelouse du Parc des Princes.
Lassana Diarra et Lo Celso furent remplacés par Thiago Motta et Javier Pastore, un artiste pouvant en cacher un autre.

Le faux rythme de la rencontre - de longues minutes brouillonnes rappelant les joutes de la Ligue 2 ponctuées d'instants d'éclats des deux côtés - endormit les principaux acteurs. Décidé à réveiller tout ce beau monde, Nuno Da Costa, parfaitement lancé dans la profondeur dans le dos de Kipembé, adressa un centre en retrait précis à l'entrée de la surface à Stéphane Bahoken qui se fit un malin plaisir à resserrer l'écart entre les deux formations. D'un plat du pied assuré il trouva le ras du poteau d'un Alphonse Areola pas forcément grandiose sur cette action. La tribune visiteurs sous les yeux de laquelle l'action s'est passée exulta. L'espoir d'aller accrocher les leaders du championnat chez eux repris un peu vie. Gilbert Gress, endormi dans sa maison de retraite, sursauta.

La Belle Equipe

Les Alsaciens gardèrent le pied sur le ballon pendant les minutes qui suivaient leur deuxième but. Compacts et solidaires à l'arrière, il suffit cependant d'une passe dans l'axe trop téléphonée pour que Cavani soit lancé dans la profondeur. L'Uruguayen n'eut pas besoin de se faire prier pour fausser compagnie à la défense alsacienne et lober Alexandre Oukidja, sans même un regard de compassion.

Exemplaire dans l'effort, Cavani eut même l'opportunité de s'offrir un doublé. Et dire qu'il ne gâcha pas l'occasion est un euphémisme. Plus grand, plus rapide, plus vif et surtout aimanté par le but comme rarement un attaquant l'a été, l'attaquant parisien - sur une louche de 30 mètres d'un Neymar à l'entraînement - donna une leçon de supériorité tactique et physique à ses vis-à-vis alsaciens pour lober une nouvelle fois un Oukidja abandonné des siens.

Le jour se lève

La fin du match fut plus anecdotique, les errements défensifs ayant condamnés les Strasbourgeois à la défaite malgré - et c'est assez rare dans l'histoire du club pour être souligné - une réussite face aux buts exceptionnelle, chaque tir cadré Strasbourgeois ayant aggravé la marque . Encore plus exceptionnelle si l'on inclue le but de Saadi injustement refusé et auteur par ailleurs d'excellents appels. La fin du match fut sifflée et l'ensemble des acteurs salués, Alexandre Oukidja et Bakary Koné se présentant parmi d'autres face au millier d'Alsaciens s'étant déplacés. Dans une communion qu'il est rare de voir avec un score aussi lourd, chacun exprimait à l'autre sa gratitude d'avoir été là pour l'autre, en cette fin d'après-midi, et mesurait tant la distance qui les séparaient de leurs adversaires du soir que celle qui les sépare désormais de ceux qu'ils ont affrontés lors de cette dernière décennie.

La boucle est bouclée

L’affiche de ce samedi après midi était l'une des plus belles de la saison, et, avec le recul on peut se l’avouer, des plus inespérées pour ceux qui, un dimanche, traversèrent la pelouse du stade des Poussots ou pour ceux qui quittèrent un jour la Meinau la tête basse un mercredi d’avril 2013. Cavani ! Neymar ! Thiago Silva ! Enfin le Racing joua un match à Paris pour affronter l’équipe fanion du PSG, enfin le Racing alla à Paris jouer au Parc des Princes. Adieu Charléty et Jean Bouin, adieu vos publics invisibles, et putain, ça fait du bien.

slade

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  • ross3 biiiim
  • chrisneudorf Kendji comme Palmade a fait parler la poudre!
  • goldman Vend billet concert Kendji 50 balles mdr
  • islay Geiss ©
  • gibi68 J'espère que ça se passera mieux pour Gameiro s'il part ...
  • gibi68 Il aurait pu partir avec les honneurs, mais là ça se finit en eau de boudin
  • guigues hopla
  • il-vecchio Mais on ne sait que pendant, que c'est la saison de trop.
  • il-vecchio Le problème récurrent de la saison de trop qu'on déclare ne pas vouloir faire.
  • chrisneudorf Il s'est ridiculisé en Corse et là à Sochaux
  • chrisneudorf Il aurait mieux valu pour lui d'arreter après saison dernière
  • knack90 @lafoudre Liénard est hors de forme depuis son arrivée à Sochaux. Il nous fait une Chilavert, sauf qu'il joue pas gardien.
  • alainh68 Et une meilleure différence de buts +60 pour le sporting et +44 pour benfica
  • alainh68 Sporting 7 points d'avance sur benfica à 4 journées de la fin
  • alainh68 lafoudre2 , 1 Leverkusen , 2 inter Milan , 3 Sporting je pense
  • lafoudre2 @skusunstar 1.Leverkusen 2.Inter Milan 3 RC Strasbourg
  • lafoudre2 Bizarre que Dimitri ne soit plus sur les feuilles de match de Sochaux. Quelqu'un sait-il s'il est blessé ?
  • alainh68 C'est bon , l'inter champion d'Italie après la victoire à Milan dans le derby milanais 2-1 pour l'inter
  • skysunstar 1.Leverkusen 2.Inter Milan 3. ??
  • alainh68 17 points d'avance sur le 2ème à 5 journées de la fin du championnat

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