Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Toulouse - RCS, côté tribunes

Note
5.0 / 5 (2 notes)
Date
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Côté tribunes
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Par mitchtornado
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© mitchtornado

Court résumé de l’ambiance dans ce plus long déplacement de l’année : celui au Stadium municipal de Toulouse pour une lutte sans faille pour le maintien dans l’élite.

Très exactement 1066 km séparent la maison (stade de la Meinau) du Stadium de Toulouse (par la route, source : évidemment le stub), ce qui en fait le déplacement le plus long de l’année. Personnellement, ce sera le plus court, passant mes week-ends régulièrement à seulement 5 minutes à pied du Stadium. Un bus organisé et rempli par les UB90 ainsi qu’une dizaine de supporters en voiture accompagnent la diaspora alsacienne en Occitanie pour ce match dans la course au maintien entre le Téfécé et le Racing.
Mon arrivée dans la tribune réservée aux visiteurs se fait aux alentours de 19h15, et force est de constater que les forces vives des supporters sont déjà présentes et prêtes dans la tribune, bâches en place et drapeaux prêt à flotter. Nous étions proches des 150 supporters. La fine pluie à ¼ d’heure du début du match scinde notre tribune en 2, les irréductibles chanteurs et ambianceurs en bas de la tribune (non-abritée) et les autres en haut, au sec. Heureusement, l’averse est de courte durée et une partie redescendra participer au maul strasbourgeois. L’affluence est d’une faiblesse affligeante, car malgré deux billets offerts à chaque abonné, il n’y avait pas plus de 15000 personnes dans le stade. L’attractivité du rugby à proximité et le temps maussade n’expliquant pas tout, on sent un réel désamour du public toulousain pour son équipe de football cette saison.

L’hymne insonorisé dans toutes les tribunes « se Canto » à un volume assez élevé est en trompe l’oreille de l’ambiance du soir, car il n’est même pas repris par les spectateurs et le désamour se sentira aussi pendant toute la durée du match. Les Indians Tolosa, principal groupe de supporters, sont présents dans la tribune en face de nous et font ce qu’ils peuvent pour faire vibrer un minimum ce cimetière (mot du capo). Les seules animations seront une bâche en deux parties : « Pour la saint-Patrick » « Rassasiez notre soif de victoire » ainsi qu’un fumigène en seconde période.

De notre côté, les débuts sont poussifs également, il faut dire que la route a été longue pour certains et la température de ce soir n’est pas celle habituelle en cette période en Occitanie, bref, il fait froid ! De plus, le match, dans les 10 premières minutes, est vraiment saccadé avec la sortie de Cahuzac et la faute sur Corgnet. Tout revient dans l’ordre dès lors et les chants se succèdent sous l’impulsion d’un capo volontaire et acharné, malgré quelques étourdissements ( :p ). La 20ème minute donne l’occasion de tester un nouveau chant, apparemment né dans le bus pour Toulouse dont voici un extrait : « Allez Strasbourg, tes supporters sont là » « Allez Strasbourg, on sera toujours là » « Allez Strasbourg, partout on chantera » « Allez Strasbourg, on ne lâchera pas ». L’air ressemble au refrain du générique d’Olive et Tom mais mon amie a de forts doutes, affaire à suivre peut-être au prochain match contre Metz mais cette fois-ci à la Meinau.

Comme vous pouvez le deviner, rien de bien passionnant sur le terrain ni en dehors (côté toulousain je précise) et la mi-temps est sifflée sous nos encouragements. Une longue file d’attente se forme pour se restaurer à la buvette où une seule personne est présente pour nous servir. La file se désagrège vite lorsque nous constatons l’absence de sandwichs (alors que cela était affiché), seules quelques barres chocolatées et les sodas habituels sont proposés (dois-je parler de la bière sans âme ?). Cet accueil qui nous est réservé au niveau de la restauration est de loin le plus médiocre auquel j’ai pu assister, et surtout pour un club de 1ère division.

Mais la déception et la faim seront de courte durée, car le retour rapide dans la tribune permet à la plupart d’entre nous de ne rien rater de l’ouverture du score du régional de l’étape, Jérémy Blayac, au contraire des Toulousains restés au chaud autour des stands à saucisses. Après la célébration de Blayac et des joueurs juste devant nous, les chants reprennent de plus belle et la seconde mi-temps est lancée de la plus belle des manières. Inutile de préciser que l’ambiance restera feutrée du côté toulousain, alors que de notre côté deux nouveaux chants sont testés, avec plus ou moins de réussite (de mon avis moins que celui de la première mi-temps). L’annonce de la neige dans notre région natale nous donne un prétexte (franchement utile ?) pour entonner le célèbre « vive le vent » sauce UB.

L’égalisation de Toulouse en fin de match sonne véritablement le glas de notre tribune et la résurrection, non je devrais plutôt dire la naissance du public toulousain. Alors qu’une partie s’en était déjà allée du stade (de tradition un peu partout en France et apparemment même à la Meinau pour éviter les bouchons), voici que le stade se met à vibrer après le but de Sanogo et même à continuer à encourager les Violets, pensant qu’il y a de la place pour arracher la victoire. Franchement, c’est gonflé de leur part. Se taire et observer naïvement son équipe faire un non match et se laisser dominé par une équipe de Strasbourg privée de plusieurs de ses cadres, tout en espérant une victoire c’est culotté. Pourtant c’est ce qu’il va se passer, les 3 minutes qui suivent sont folles et le stade explose littéralement au moment du doublé de Sanogo pour sceller la victoire des Toulousains. Non mais quel retournement de situation ! Alors qu’on semblait se diriger tranquillement vers une victoire importante dans la course au maintien, voici que les Toulousains nous passent devant dans les derniers instants dans une bronca jamais entendue lors des 2h précédentes.

Notre tribune est littéralement bouche-bée et silencieuse, que vient-il de se passer ? Quelques uns se regardent, certains s’interrogent sur le choix tactique, d’autres ont déjà les yeux rivés sur Metz. Puis ces mêmes personnes s’interrogent sur la présence de Koné aux avants postes sur la dernière action du match, contextuellement : « il a craqué ? ». Non, il vient se rattraper des errements de la défense sur cette fin de match et arracher un point précieux de sa tête rageuse (but qui sera finalement accordé en csc pour Yago). Cette fois la joie a changé de camp, et nous sommes au final plutôt ravis de l’arrêt de la partie par l’arbitre et satisfaits (au vu de cette fin rocambolesque) de ce point précieux pour le maintien. Et notre réaction est toute légitime (et cela tranche avec les avis à chaud du stub), ce point nous permet d’enrayer une spirale négative à l’extérieur, de maintenir notre adversaire derrière nous, même de conserver notre 15ème place (certains l’oublient, mais c’est synonyme de Ligue 1 l’année prochaine) et surtout de garder notre destin entre les mains.

En conclusion, ce match terne et bourré de fautes techniques sur le terrain, n’a que rarement emballé les tribunes, si ce n’est en toute fin de match, et quelle fin de match, en tous points! Et si l’égalisation toulousaine est venue de Sylla et Sanogo, le deuxième but est (en partie) amené par la folie et la ferveur du public sur ces dernières minutes. Comme quoi, même à Toulouse le public soudé et fidèle a son importance aussi réduit qu’il soit. Alors, si nous restons jusqu’au bout à les encourager à la Meinau, jusqu’aux derniers instants, il y a toujours l’espoir d’un retournement de situation. Faites-le pour nous au moins, ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir être présents dans le temple Meinauvien. Nous méritons, supporters, joueurs, dirigeants, et je rajouterai restaurateur, le maintien dans l’élite du football français.

mitchtornado

Commentaires (2)

Flux RSS 2 messages · Premier message par kitl · Dernier message par minoux67

  • Si je comprends bien, il y a peu d'espoir de déguster la galette-saucisse à Rennes.

    Merci pour ce reportage complet !
  • Je valide !
    Quelle tristesse l'ambiance au Stadium.
    Les Toulousains ont été quasi conspués (Sylla et Imbula en aprticulier) en seconde mi-temps.
    Contraste saisissant avec ce vent de folie des deux dernières minutes...et on peut donc dire en effet que le second but toulousain est paradoxalement l'oeuvre du public !
    Et comme Mitchtornado, le sentiment à chaud et en live était plutôt celui du soulagement et du réconfort !

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