Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Dans le rétro : décembre 1988

Note
5.0 / 5 (3 notes)
Date
Catégorie
Souvenir/anecdote
Lectures
Lu 2.301 fois
Auteur(s)
Par kitl
Commentaires
1 comm.
Mege_Fabrice.jpg
Le grand Max, sous la pression de Fabrice Mège

Remis en selle par une série victorieuse lui permettant d’envisager une trêve hivernale sereine, le RCS est brutalement anéanti par le décès accidentel de son élément le plus prometteur, Vincent Sattler…

Résumé de l’épisode précédent : Trois défaites face à des adversaires moyens ont plongé le Racing dans la zone de relégation. Malgré la carte jeune activée par Gérard Banide, le club est totalement à l’arrêt. A la mi-saison, on voit mal comment il pourrait échapper à la deuxième division.

Au moment de se rendre au stade Léo-Lagrange – en clair, à Nice – le Racing panse encore ses plaies vertes. Peter Reichert, seul avant-centre de métier, est touché au genou. Le staff préfère le ménager dans l’optique des rendez-vous décisifs de décembre, à domicile contre Montpellier et le Matra, puis à Lens.
Le second étranger de l’effectif est remplaçant : Pita est annoncé blessé, mais il se murmure que le club lui cherche une porte de sortie au Brésil. L’intéressé démentira dans la foulée et réaffirmera son souhait de s’imposer à Strasbourg. A Nice, Banide opte pour une défense renforcée, à deux stoppeurs (Sattler et Specht) et un libero (Rolling). Jeff Péron et Cyriaque Didaux auront la rude tâche d’animer l’attaque.

Le Racing tient le choc, jusqu’à la 73ème minute. Coup-franc du quasi-international Guérit, reprise de Ricort. La balle ricoche sur le pied du capitaine alsacien et prend Flucklinger à contre-pied. Le calvaire de Léonard Specht dans ce qui devrait être son ultime saison chez les pros se poursuit. Défaite 1-0 au Ray devenue inéluctable après l’ouverture du score, eu égard à cette persistante impuissance offensive.

Un séisme meurtrier en Arménie suscite une mobilisation internationale d’ampleur, au-delà de Charles Aznavour. La coopération sans failles entre « Est » et « Ouest » ne saurait cependant faire oublier ces scènes de liesses vécues à Bakou.
Tandis que l’administration Reagan vit ses dernières semaines, Washington saisit la main tendue par l’OLP de Yasser Arafat et accepte d’engager un « dialogue substantiel » avec le leader palestinien. L’OLP vient d’affirmer son renoncement catégorique au terrorisme, peu après avoir proclamé la création d’un Etat palestinien.

Tout aussi sulfureux, un débat entre les supporters et la direction prévu à l’Aubette à la veille de Racing - Montpellier est finalement annulé. Avec un seul succès sur les quinze derniers matchs, on devine que le public ne se serait pas déplacé animé des meilleures intentions. Ce qu’il reste du public, faudrait-il dire, puisque 5.000 courageux garnissent le vaisseau fantôme meinauvien.

Sans Fabrice Mège, suspendu et en nette perte de vitesse le froid arrivant, les Ciel et Blanc accueillent Montpellier et son impressionnant contingent offensif. Logique que la défense à cinq de Nice soit reconduite. Les DNA dressent un parallèle entre les deux Sud-Américains Pita et Valderrama – « tignasse à la Herbin » – sujets à une adaptation difficile au jeu européen, où le physique prend le pas sur la technique d’orfèvre. Reichert, genou bandé, fait son retour.
C’est toutefois du sifflet qu’émanera la majeure part du spectacle. De cartons rouges en penalties, M.Blouet se perd dans ses compensations. Strasbourg marque en bénéficiant enfin d’un coup de pouce, la tête de Sattler frappant l’intérieur du poteau, et se retrouve en infériorité numérique. Léonard Specht, que l’on présume trop virulent vis-à-vis de l’arbitre, qui venait d’accorder un penalty aux Héraultais, a vu rouge. Quel chemin de croix pour le citoyen de Mommenheim…

Laurent Blanc transforme le penalty et ses partenaires sont proches de faire la décision en seconde période : la tête du petit Bernardet touche la transversale, Buscher reprend sur le poteau ! Intervient le « show arbitral ». Deux défenseurs pailladins sont exclus et un penalty généreux redonne l’avantage au Racing. Score final 3-1.

Dans la foulée, se présente un autre adversaire à la portée des Racingmen. L’illustre René Hauss vient de relayer Artur Jorge, meurtri par le décès de son épouse et que l’on devine pas mécontent de sortir du guêpier parisien. L’inoxydable capitaine du Racing – de Strasbourg – vainqueur de la Coupe de France 1966 déplore une cascade de forfaits et s’interroge sur le devenir des Matraciens, plus proches des bas-fonds que de la Coupe d’Europe. Francescoli, Ben Mabrouk, Guérin, Fernier… manquent à l’appel.

De son côté, Gérard Banide est également confronté à un os : Flucklinger touché au genou et Janin grippé, il est contraint d’appeler le gardien des stagiaires, Franck Kientz ! Comme si la cure de jouvence ne suffisait pas, il intègre également le gamin Hutteau. Specht suspendu, c’est naturellement à la charnière centrale initialement prévue pour la réserve qu’il reviendra de protéger Kientz. Le brassard de capitaine échoit à Vincent Cobos, guère plus vieux mais le plus ancien au club.

Le premier but de Péron ayant répondu à un coup-franc de David Ginola, les deux Racing doivent se contenter du partage des points 1-1. Prestation impériale du « donjon » Bossis, emblème depuis 1985 de ce Matra Racing trop vite présenté comme le modèle à suivre.

Couronnement d’une année riche en événements à Strasbourg, le site de la Grande île est inscrit sur la liste du patrimoine mondiale de l’humanité par l’UNESCO. Le président Mitterrand est annoncé dans la capitale alsacienne pour la présentation à la télévision de ses vœux aux Français, manière de célébrer dignement la transition entre le Bimillénaire local et le Bicentenaire à portée plus nationale.

Pour son ultime rendez-vous de 1988, le RCS a un coup à jouer chez le bon dernier, Lens. Avec la confirmation de Kientz et la première titularisation d’Emmanuel Hutteau, ancien de l’INF Vichy, Strasbourg aligne une défense de Gambardella.
L’ouverture du score précoce du Racing local par Avenet de la tête ne fait guère illusion. Un penalty de Mège – obtenu par Reichert, fauché par Jean-Marc Furlan – puis un but du Badois blond laissent esquisser un premier succès à l’extérieur. Pita sort de sa boîte en toute fin de match et clôt la marque d’un tir en pivot (1-3). Rendez-vous début février pour des Strasbourgeois rassérénés, qui auront la possibilité de chiper la place de barragiste au Stade lavallois.

Au lendemain du crash de Lockerbie en Ecosse, le Racing et le football alsacien sont frappés au cœur par le décès accidentel de Vincent Sattler, à trois jours de Noël…

De par sa portée et l’émotion suscitée, ce drame nécessite un article spécifique à paraître prochainement.

Article réalisé à partir des archives des Dernières Nouvelles d'Alsace, consultables à la médiathèque André Malraux ou au Musée historique de Haguenau.

kitl

Commentaires (1)

Flux RSS 1 message · Premier message par droopy · Dernier message par droopy

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch
  • takl dans un but purement médical et psychologique, bien entendu, nous sommes tous des gentlemen
  • takl Est-ce qu'on se fait virer du Stub si on recommande à des contributeurs d'essayer activement la stimulation anale?
  • takl ça atteint des sommets ce soir
  • takl c'est horrible. C'est qui ce Goldman?
  • michaela Bravo goldman et ton humour macabre, encore un qui profite du malheur des autres pour faire la fête
  • mouloungoal Chelsea qui se fait fesser par Arsenal (5-0)
  • takl La Justice est chafouine :)
  • takl Le mec il s'auto accuse de sa propre tentative de meurtre et on lui cherche des poux :D
  • ross3 biiiim
  • chrisneudorf Kendji comme Palmade a fait parler la poudre!
  • goldman Vend billet concert Kendji 50 balles mdr
  • islay Geiss ©
  • gibi68 J'espère que ça se passera mieux pour Gameiro s'il part ...
  • gibi68 Il aurait pu partir avec les honneurs, mais là ça se finit en eau de boudin
  • guigues hopla
  • il-vecchio Mais on ne sait que pendant, que c'est la saison de trop.
  • il-vecchio Le problème récurrent de la saison de trop qu'on déclare ne pas vouloir faire.
  • chrisneudorf Il s'est ridiculisé en Corse et là à Sochaux
  • chrisneudorf Il aurait mieux valu pour lui d'arreter après saison dernière
  • knack90 @lafoudre Liénard est hors de forme depuis son arrivée à Sochaux. Il nous fait une Chilavert, sauf qu'il joue pas gardien.

Mode fenêtre Archives