Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Caen - RCS, côté tribunes

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Côté tribunes
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Par lamp-hard
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© lamp-hard

Second déplacement de la semaine. Après l'aube d'une soirée européenne dans le Forez, retour aux bonnes vieilles rencontres de la peur pour les habitués du maintien. Rendez-vous en Normandie pour reprendre la marche vers l'avant !

J'irais revoir ta Normandie...


... Et ton maintien contre Paris. Si le mercredi soir, notre sortie s'annonçait prometteuse dans un duel du haut de tableau, ce dimanche s'avère être un savoureux retour aux sources et à notre lutte pour le maintien. Voilà un déplacement qui a tout du piège, face à une équipe en souffrance complète depuis le passage de la nouvelle année face aux voyageurs de première moitié de tableau que nous sommes devenus.
Déplacée au dimanche après-midi, cette rencontre initialement programmée au samedi soir a souffert de la vague jaune déferlant sur l'Hexagone pour profiter d'une rencontre avec le soleil au zénith. Non loin des plages du Débarquement, il fallait suivre cette fameuse ritournelle et se dire qu'avec le mental de nos gars bleus, on pouvait partir à la guerre. Pour nous autres Strasbourgeois ce fut l'occasion d'une nouvelle traversée du pays. Pour les uns, un départ nocturne depuis la capitale alsacienne, au bord d'un bus fort d'une soixantaine de supporters et pour d'autres l'occasion de découvrir la région normande, ses plages, son Mont St-Michel et pour mes camarades et moi, l'occasion de passer la soirée précédente du côté de la Bretagne, chez les futurs finalistes guingampais. Si une chose était certaine dans les Côtes d'Armor, c'était l'avenir loin de la Ligue 1 qui se profilait ... Force à nous d'y pousser les Caennais également.
Arrivés en début d'après-midi aux abords du stade Michel d'Ornano, ce fut pour nous l'occasion de découvrir les alentours de ce stade installé en pleine ville et son architecture somme toute plaisante. Sur les murs de l'enceinte, le blason du club surplombe une affiche grandeur nature du récent défunt Emilano Sala, ancien joueur du club. Bougies, fleurs, écharpes nantaises et instants de recueillement des passants offraient une atmosphère loin des folles soirées de football. La visite de la boutique du club m'offrit le plaisir de découvrir dans une vitrine le trophée du finaliste de la coupe de la Ligue 2005 ... Sacrée surprise pour moi, en découvrant qu'il existait un trophée pour le second. Il me faudra prévenir mes amis guingampais qu'ils pourront quand même remplir leur vitrine.

Le maintien tranquille.


Le temps étant venu de rejoindre le parcage, nous prenons la direction du parking accueillant les visiteurs, uniquement réservé aux bus. Parking offrant le luxe à l'ensemble des passants de pouvoir observer les fauves strasbourgeois déferler sur leur antre. Fauves qui ne tarderont pas à arriver, le but s'offrant une bonne heure d'avance sur le coup d'envoi, de quoi permettre de tranquillement passer le contrôle de sécurité pour les supporters, ainsi que les drapeaux et tifos qui viendront animer notre tribune. Au détour d'une conversation, je m'en vois presque soulagé de voir mes comparses être arrivés à temps, ces derniers ayant découvert les joies d'une marche arrière sur l'autoroute suite à un accident lors de leur traversée. Il aurait été bien dommage de manquer ce rendez-vous, préparé en amont par la jeune garde des Ultra Boys. Dans le lot des arrivées, nous pourrons aussi voir la présence de la Section Paname présente au rendez-vous pour ce cours déplacement.
Nous prenons ainsi possession de notre tribune durant cette heure d'attente et préparons lentement le début des festivités de notre tribune. Nous ne le savons pas encore, mais il s'agit ici de la seule festivité de la journée... En face, le Malherbe Normandy Kop, énigmatique groupe de supporters local mis en sommeil il y a un an de cela, mais déjà bien remis sur pied avec une nouvelle bâche. Cela sera d'ailleurs bien leur seul signe distinctif, les drapeaux et autres étendards n'entrant jamais en action durant la rencontre à venir.
Le reste du stade se remplit peu à peu, le premier niveau étant relativement bien garni, lorsque le second s'avère bien plus épars et même entièrement clos au dessus de nos têtes, plus par défaut de public que par sécurité. Et d'ailleurs, comme seuls occupants s'y trouveront les sécurités locales par la suite. Et malgré un remplissage assez acceptable, l'appel du speaker local ne trouvera que peu de répondant, tant par la voix que lors de ce ridicule clapping un peu trop à la mode pour être plaisant. Autre détail assez marquant dans cette avant-rencontre étant l'explication de la VAR sur les écrans géants du stade et cette conclusion de la vidéo "Un minimum d'intervention, pour un maximum d'action" ... Je pense que les joueurs ne l'ont pas lue, eux.

L'heure est enfin venue de débuter la rencontre, l'ensemble des acteurs entrant sous les applaudissements du stade et de notre côté les chants se lancent, tout comme l'animation du jour menée par la Jeunesse Ultra. Un tifo vient s'étaler sur notre tribune, montrant les couleurs de l'associations superposées de deux poings, chopes en mains trinquant autour de la tête de mort des UB90. En cry et en devise, "Jeunesse Ultra" et "Strasbourg". Les chants se poursuivent, le voile redescend et le moment est venu de sortir les bougies et réaliser un craquage pour mettre le feu à cette rencontre. Une bonne minute colorée dans notre tribune avant que le voile ne remonte à nouveau englobant la tribune d'une bonne dose de fumée que j'aurai l'inadvertance d'avaler. Le temps que je reprenne mon souffle, que je retrouve ma voix, le tifo prend fin et nos paroles à la gloire des Bleus reprennent.
Le début de rencontre est à notre goût, le Racing prenant le jeu en main, s'offrant quelques belles occasions par Mitrovic sur corner ou d'une frappe quasi chirurgicale de Prcic. Nous nous imposons peu à peu par nos chants, couvrant les rares tentatives d'animations de la tribune nous opposant, me demandant même par moment s'ils n'ont pas déjà entamé une grève. Le débat s'équilibre, mais nous gardons foi en nos joueurs pour retrouver le bon sens de marche après deux défaites de rang. Les minutes s'écoulent, mais le compteur reste bloqué. Et plus les minutes avancent, moins la partie devient entraînante et si de notre côté nous poursuivons notre oeuvre, la tribune adverse vient dévoiler une banderole à la quarantième minute de jeu demandant un "Dirigeants démission", preuve du profond mal-être que vit le club actuellement en totale perdition et filant droit vers la seconde division.
La mi-temps arrive finalement à point nommé afin de boire un coup et se restaurer des quelques sandwichs de la buvette. Un petit tour dans des toilettes aux odeurs parfaitement nauséabondes. Et surtout de pouvoir disserter sur la tournure d'une rencontre qui ressemble en tout point à un match piège dans lequel un unique contre pourrait nous faire repartir bredouille.

L'enfer de Malherbe.


Reprise du jeu pour une seconde mi-temps qui risque fort de ne pas rester dans les annales. Chants et gestuelles viennent animer nos gradins et l'une de nos ritournelles semblent véritablement plaire aux joueurs. Alors que nous chantons, "Tous à gauche héhé, Tous à droite, hoho", les joueurs nous suivent parfaitement par un jeu en transition latéral. Cependant, lorsque nous entonnons le "Tous devant", les Bleus semblent avoir assez de mal à suivre nos encouragements. Pire encore, nos habituels pistons décidant de jouer comme de véritables arrières et de bétonner face aux terribles offensives caennaises.
Le seul véritable résultat de cette situation annihilant les espoirs normands d'aller de l'avant seront les huées perpétuelles descendant des tribunes à l'encontre de leurs propres joueurs. Chaque perte de balle de l'équipe recevante ou échange de balle défensive trop timoré viendront alimenter la mauvaise humeur du public local. Et bien que la rencontre ne nous emballe vraiment, cela ne nous empêche pas de poursuivre notre chant tout en constatant ce désamour entre l'équipe et le public de Malherbe. Souffrance locale dont je partagerais la compassion lorsque j'échange avec un supporter local assis à côté de notre parcage, pour qui le menu de la saison prochaine sera une Pizza au goût sans doute amer.

Si la fin de rencontre donne lieu à quelques envolées, dont celle de Sels sur une dernière pseudo-offensive normande et du même Sels déposant une passe décisive pour l'entrant Da Costa, le score final, nul et vierge représente parfaitement une rencontre morne et sans intérêt. Le seul sera d'ailleurs l'intérêt commun des deux équipes d'avoir stoppé leur série de défaite, et pour les visiteurs d'avoir maintenu l'écart avec les relégables et pour les locaux d'espérer encore.
Et même si le spectacle fut indigeste, que notre équipe n'a pas véritablement cherché à obtenir une victoire pourtant largement à sa portée, ils auront bien droit à nos applaudissements et nos encouragements pour les semaines à venir. Par plaisir ou pour se faire pardonner, le capitaine Mitro enverra son maillot aux supporters venus à une bonne centaine, et dont au moins un qui ne sera pas déçu du voyage. Une autre jeune fille dans la tribune adjacente aura le privilège de recevoir la tunique des mains de Kenny Lala. Les joueurs ayant salué leurs suiveurs meinauviens feront encore un tour ici ou là en tribune retrouvant amis ou familles.

De notre côté, l'heure du retour est venue. Pas d'étoiles plein les yeux, mais l'étrange satisfaction de voir que l'objectif du club et de son maintien tranquille se dessine. Et à y repenser, je cherche maintenant la dernière saison d'un Racing qui n'a joué ni le titre, ni le maintien jusqu'au bout ? C'est quand même étrange de jouer un championnat comme le Stade Rennais et sa passion du ventre mou ... Heureusement qu'il nous reste une finale à jouer !

lamp-hard

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