Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

St-Etienne - RCS, côté tribunes

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Côté tribunes
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Par lamp-hard
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© kitl

Soir de coupe d'Europe dans le Chaudron de la Loire, Saint-Etienne et Strasbourg comme protagonistes, c'est dans un vent de fraîcheur qui nous renvoie quarante ans en arrière que ce déplacement se jouera.

Au soleil...


... Mais pas encore de canicule pour ce re-déplacement dans le Forez, une dizaine de jours après le report de la rencontre suite aux conditions climatiques défavorables. C'est un bus bien rempli qui quitte au cœur de la matinée le bastion meinauvien en direction du chaudron stéphanois, pour le compte de la vingt-troisième journée de championnat, sous un doux soleil d'hiver. De bon augure ? L'air glaçant de l'Est nous gardera bien de trop nous échauffer pour ce qui s'annonce être une rencontre assez peu commune.

L'arrivée au stade se déroule de la meilleure des manières, à l'inverse de l'année passée, c'est à dire, dans les temps ! Et bien mieux encore que l'année passée, la présence de nombreux soutiens strasbourgeois venus d'Alsace ou de la région, lesquels eurent le droit de venir en voiture ou minibus rejoindre le parcage local.
Et pour ceux qui auraient encore douté du bien-fondé du report du dimanche précédent, la vue d'une petite montagne de neige dans un coin du parking finira par assurer la réalité des faits. Si certains se seraient bien vus de tenter de gravir le glacier local, c'est bien l'escalier de la tribune que nous occuperons, dont il s'agira de monter les marches. Mais avant cela, la sécurité s'assurera du bon état d'esprit de chacun des suiveurs strasbourgeois, s'offrant le luxe d'une double fouille, de stadier, puis de la SIR, le tout après avoir validé le ticket d'entrée. Pour la mauvaise surprise, c'est donc après être entré dans l'enceinte que certains apprendront qu'ils ne pourront garder leur sac à dos dans la tribune et n'ayant plus la possibilité de faire demi tour, de laisser leurs affaires à la sécurité durant la rencontre.

Et peu à peu, l'ensemble des troupes strasbourgeoises rejoindra le premier niveau et la tribune allouée bien entourée par des dizaines et des dizaines de pions des forces de l'ordre. A vue de nez, on aurait presque eu le loisir d'avoir un agent de la paix pour chacun des suiveurs alsaciens... A défaut de soutien, cela pourra toujours donner l'impression d'un parcage plus rempli ... et d'un stade plus rempli.

Le silence des agneaux.

Puisque de stade rempli, ce soir il n'y aura pas. Fermeture des tribunes Nord et Sud du stade Geoffrey-Guichard suite aux événements du derby rhodanien de la quinzaine passée. Au grand déplaisir des suiveurs de football, le Racing a eu le loisir d'avoir un drôle de hasard dans ses calendriers, en se déplaçant deux années de suite dans le Forez juste après le club lyonnais. Si l'année passée, les Kops stéphanois offraient une grève suite à la déconvenue des leurs, cette fois-ci c'est la Ligue qui les empêcha de nous offrir un vrai match des tribunes. Seul message laissé dans les hauteurs du Kop Nord par les Magic Fans, on pouvait très distinctement y lire les paroles suivantes : "Les sanctions collectives profitent à qui ?" - "Profitez du spectacle et réfléchissez". Du côté de la fantomatique tribune Sud, une banderole en bas de gradin évoquera le décès d'une personne qui ne pourra être reconnue, obstruée par les panneaux publicitaires nous cachant la vue.

Si le peuple vert ne s'est pas déplacé en masse pour cette rencontre, remplissant tout de même assez bien les deux tribunes latérales, ce ne seront que 16406 personnes qui assisteront à cette soirée de Ligue des Champions sans européens, dont un peu plus d'une centaine de Strasbourgeois. Et puisque les Verts sont en partie interdits, les forces de l'ordre présentes dans le parcage poursuivront leur travail de sape de tout ce qui pourrait être vert en faisant une chasse à l'homme des quelques verdures en fumée. Quelques échanges de paroles qui n'empêcheront tout de même personne de manquer la rencontre.

La spéciale grève !

Le match peut enfin débuter, les équipes rejoignant la pelouse dans une ambiance austère, sans Kop vert pour les saluer et le silence de nous autres Strasbourgeois, en soutien de l'interdiction frappant nos adversaires du jour. Au menu : quinze minute de silence et une double banderole déployée dans notre entonnoir de quart de virage, avec les mots suivants : "Sans supporters le football n'est rien" signée par les UB90. Et puisqu'il est d'usage de bien notifier que chacune des grèves pour lutter pour nos libertés doit obligatoirement finir par une déconvenue strasbourgeoise, les joueurs se mettront au diapason. Un beau souvenir de la séance bordelaise de la saison passé avec un but encaissé en début de rencontre qui animera à peine l'enceinte forézienne et ne nous empêchera pas de poursuivre notre lutte silencieuse.

Notre match à nous débute donc à la quinzième minute, la banderole rangée et nos premières paroles pour les monarques de la ligue de football. Une proposition de visite de leur fondement avant de mieux repartir sur nos classiques et encourager nos joueurs à se dépasser pour revenir au score. Encourager, voila bien le minimum que nous pouvions faire devant le marasme dans lequel s'étaient engagés les hommes du coach Laurey. Une certaine impuissance nous anime devant la prestation de nos joueurs chéris et du peu d'effort que nous-mêmes manifestons pour nous faire entendre dans le calme plat de Geoffroy-Guichard. Si d'habitude le parcage se force la voix pour exister aux côtés du Kop Nord, leur absence nous laisse quelques peu timorés pour remplir notre propre contrat.

Seul fait marquant de cette première mi temps, en dehors d'un second but encaissé qui ne nous démoralise pas pour autant, c'est l’événement du premier penalty refusé. Si la récente étude de la VAR a placé les deux clubs du soirs comme les plus poissards avec les décisions suivant la vidéo, il s'avère que les Stéphanois accentuent un peu plus leur place. A défaut, cela laisse un peu de marge aux Strasbourgeois pour revenir et un peu de voix au reste du stade pour saluer l'arbitre une première fois de la soirée... Cela sera d'ailleurs leur plus gros tube de la soirée. Comme quoi, le football a bien besoin de supporters actifs pour offrir autre chose que des noms d'oiseaux aux premiers venus... ou aux parvenus de la Ligue.

La mi-temps, elle, arrive à point nommé du côté du terrain. 2-0, presque un bon résultat au vue de la différence de prestation des deux équipes. Si Thierry Laurey est prêt à changer toute l'équipe et le staff à la mi temps, pour nous ça sera un tour aux toilettes et à la buvette. Un sandwich mangeable et des gobelets à l'effigie du décuple champion de France permettra d’entrecouper nos échanges sur la mi-temps qui s'est écoulée et notre propension à offrir un but à l'adversaire par nos silences solidaires. *Attention ! Message engagé destiné aux haters ! Nous sommes prêt à aller en Ligue 2 pour nos droits ! Fin du message*

L'éclaircie bleue

Et c'est reparti pour le second acte, pas de changement dans les tribunes, la ferveur bleue reprend son match tronqué face aux Stéphanois. Sur le terrain, les latéraux ont été agités et remplacés, une nouvelle énergie qui permet aux Bleus sur le terrain de changer de visage et aux suiveurs de lentement élever leurs voix. Alors que le match semble s'équilibrer à l'inverse de la première période, un semblant d'espoir renaît et les forces vives dans les cordes vocales sont peu à peu mis au service de la tribune. Il faudra tout de même attendre vingt minutes de la fin pour enfin réduire la marque. Après avoir eu l'occasion de revenir plus tôt, comme de voir tout espoir disparaître, la fin de match mérite toute notre attention. C'est l'occasion parfaite de relancer un bon vieux chant qui déjà en son temps nous voyait clamer notre amour face à un public adverse absent, nous les Strasbourgeois, toujours présent pour toi, même en CFA. Un soir de match de Coupe d'Europe, face à un concurrent direct de la première moitié de tableau de Ligue 1, c'est toujours bien de savoir d'où l'on vient et relativiser les derniers instants où Da Costa, notre buteur du soir vient crocheter Beric, le buteur vert, dans la surface alsacienne. L'arbitre désigne le point de penalty pour la seconde fois de la soirée et la défaite se profile ... Mais c'est sans rappeler la guigne locale avec la VAR, qui voit une seconde fois le duel des onze mètres se faire annuler. Martinez conservera tout de même sa biscotte, histoire de ne pas être passé pour rien.

Pour nous, l'espoir est sauf et les arrêts de jeu qui se profilent peuvent nous offrir un dénouement inespéré. Malheureusement, comme quatre jours plus tôt sur les bords du Krimmeri, le voyage dans la Loire ira se conclure de la même manière, avec ce regret d'une révolte trop tardive et d'un nouveau point qui nous file sous le nez ... Laurey l'a dit, nous ne sommes pas encore maintenus ! Et pour nous, les étoiles plein les yeux du dernier déplacement dans la Principauté sont remplacées par la déception du Chaudron.
Peu importe, nous clamons tout de même notre amour aux joueurs venant nous saluer, le rendez-vous du dimanche déjà donné. Drapeaux et banderoles ramassés afin de vider le parcage et propres que nous sommes, les quelques gobelets verts aussi, bien que ne pouvons retrouver leur consigne, la buvette étant fermé. Petite surprise personnelle en découvrant en tribune Sud, des stadiers faire leur tour de nettoyage dans un virage inoccupé de la rencontre. Des emplois fictifs dans le Forez ? Il faudra enquêter.

La déception passé, il est temps pour nous de reprendre la route de l'Alsace, pour les uns à bord du bus, les autres en voitures, pour une sortie du stade des plus tranquilles. Le Chaudron bouillant, ce n'était pas pour cette saison. Et la Coupe d'Europe ? Pour les plus euphoriques d'entres nous qui espèrent déjà de beaux voyages de milieu de semaine, nous voila un peu redescendus sur terre, bien qu'au fond, St-Etienne, un mercredi soir, c'est quand même déjà un peu l'Europe ! En attendant, la route s'ouvre pour une fin de semaine où le dossier maintien devra être traité du côté de la Normandie et ça, les suiveurs hebdomadaire le savent parfaitement !

Une petite pensée aux malheureux supporters strasbourgeois ayant manqués cette rencontre du fait du report et à @mitchtornado qui m'aura offert le plaisir de ce côté tribunes :) Promis, l'an prochain nous reverrons tous Saint-Etienne, mais avec un peu plus d'ambiance ! En Ligue 1 ou en Coupe d'Europe, bien entendu :D

lamp-hard

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