Haïfa - RCS, côté tribunes

L’Europe au bout du monde

Dès le tirage, avec un match à Haïfa, il a fallu s’organiser pour rallier la cité balnéaire. Les possibilités de vol étaient multiples mais toutes relativement contraignantes. Une majorité de Strasbourgeois choisissent de rallier Tel Aviv et son aéroport international. Certains iront directement à Haïfa avec le malheureux incident dont la presse s’est faite écho, mais qui ne les a heureusement pas empêché d’assister au match. D’autres visiteront la très animée ville bulle avant de prendre le train le jour du match.

Un bus a été organisé par le RCS avec un point de rendez-vous en ville afin d’assurer le transport des fans jusqu’au stade. En l’attendant, la plupart d’entre nous dégustent des rafraichissements puis c’est sous escorte que nous nous rendrons au stade Stade Sammy Ofer où évolue le Maccabi comme l’Hapoël. Le stade portant le nom d’un milliardaire aujourd’hui décédé ayant contribué à son financement. Finalement, la configuration est très proche d’une rencontre de championnat.

Le stade est quelque peu éloigné de la ville, dont les quartiers les plus intéressants semblent être sur les hauteurs, et est situé au milieu d’une esplanade dédiée que seules quelques statues semblent animer. La couleur or de son revêtement extérieur frappe le visiteur, arrivé dans notre cas en avance sur le reste des spectateurs qui doivent donner plus de vie au lieu.

Après une fouille pas si poussée mais une sécurité bien présente et courtoise, nous découvrons l’enceinte qui est encore vide. L’intérieur est de facture classique mais agréable et l’on a hâte de la découvrir pleine. En attendant, c’est l’occasion de discuter avec la petite colonie strasbourgeoise, estimée entre 100 et 150 personnes. Ce match exotique a attiré du monde, des habitués des déplacements aux qutre coins de l’hexagone aux supporteurs ayant coché ce retour historique dans leur calendrier et qui du coup reviennent des quatre coins du globe : Martinique, Nouvelle Zélande, etc... Avec nous certains « visiteurs » du soir semblent plus se soucier de notre sécurité que du match, au final toute la partie stade se déroulera sans accroc.

L’enfer vert

Juste avant le coup d’envoi, le stade n’est pas rempli mais la tribune qui nous fait face et qui fait office de kop est bondée et l’ambiance commence à monter. Notre parcage est situé à l’étage ce qui est dommage vu que notre coté du stade est relativement vide. Nous aurions préféré être dans la partie basse au plus près des joueurs. Plusieurs drapeaux sont accrochés pour le colorer et marquer une présence tout à fait honorable à cette distance de la cathédrale. Les UB90, le KCB et la section Paname sont représentés. On notera également la présence d’un supporteur de Berlin en transit avant d’aller voir le Hertha jouer à Londres le samedi !

En face, les drapeaux nationaux sont de sortie mais comme annoncé sur racingstub, les associations de supporteurs sont en grève des encouragements. C’est de ce coté du stade que se déroulera l’essentiel du match. Tout d’abord le but d’Ajorque qui nous permet d’exulter rapidement et bruyamment. A peine le temps de se dire que le plus dur est fait que les locaux égalisent puis dans la foulée prennent l’avantage pour le plus grand plaisir de leur public.

La pression s’intensifie et c’est soulagés que nous atteignons la mi-temps et étant toujours virtuellement qualifiés. L’atmosphère était lourde, elle va devenir étouffante en seconde mi-temps. Au retour sur le terrain, Sels est remplacé par Kamara, incompréhension en tribune, il s’avérera que le premier était malade. Malgré les efforts de nos joueurs, ce sont les maccabiens qui poussent leur équipe vers une prolongation qui s’annonce au fil des minutes de plus en plus comme une évidence. Pas tellement qu’ils soient supérieurs mais que le déroulement du match semble leur donner raison. Le stade commence à y croire et de notre coté on se ronge les sangs lorsque l’on n’implore pas le ciel de mettre fin au calvaire. Les encouragements / sifflets locaux s’accentuent alors que nous perdons petit à petit la voix.

C’est donc avec un grand soulagement que le Racing valide cette défaite 2-1 qui nous envoie au prochain tour ! Nous avons le temps de célébrer la qualification avec les joueurs avant d’être évacués sous bonne garde, notamment de la police montée. Le bus nous ramène au centre ou la nuit sera encore longue en rêvant déjà à Plovdiv.