Nice - RCS, côté tribunes

Note: 5.0 / 5 (1 note)
Date: 13/08/2007 09:17
Catégorie: Côté tribunes
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Auteur(s): Par conan
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Supporter le Racing n'est pas un crime, mais c'est parfois un sacré sacerdoce !

Après mon article pas sympa sur Nice, il se murmure que ma tête est mise à prix, que ma photo est placardée sur tous les murs de la ville et que je risque ma vie pour rédiger ce côté tribunes. Des rumeurs font état du fait que le béton était déjà frais et n'attendait que mes pieds... Ma vie, je l'ai risquée effectivement, mais pas à cause du lynchage des supporters locaux, seul sioudaqui m'attendant de pied ferme pour un accueil des plus sympathiques.

Par contre, avant de développer le coté tribunes proprement dit, il convient de narrer la galère qu'ont vécu les 55 supporters ayantt effectué le déplacement en bus. Une véritable Odyssée, il n'y a pas d'autres termes...

Les témoins de Genova
Les UB90 sont la seule association à organiser le lointain déplacement. Afin d'organiser un voyage au prix le plus abordable possible, ils ont fait appel à une compagnie proposant des prix intéressants mais au service des plus pittoresques. Beaucoup trop pittoresques pour le coup...

Prenez un bus dans un état de propreté douteux, sans lecteur CD ni climatisation digne de ce nom contrairement à ce qui a été promis, dont le moteur fume et émet une sympathique odeur de plastique brûlé lors des arrêts en station, dont nous apprenons en cours de route que l'embrayage peut lâcher a tout moment et dont un pneu usé menace d'éclater et voici planté le cadre idyllique de ce déplacement.

L'engin, surnommé le « Tcherno-Bus » par les voyageurs, est conduit par deux olibrius qui passent leur temps à s'engueuler et limite se taper dessus. Ambiance ! Au fil du voyage, nous apprenons en vrac qu'ils n'ont ni cartes, ni GPS, qu'ils n'ont pas dormi depuis trois jours et que l'un d'entre eux avait pour projet initial de rallier Nice par les Pyrénées Méditerranéennes qui s'étendent jusqu'à Marseille comme chacun le sait.

Après avoir failli périr en passant à 3 centimètre 50 d'un camion à l'effigie de Don Camillo transportant des melons et détruire une voiture en pleine vitesse sur l'autoroute, les fans strasbourgeois s'offrent quelques moments de répit sur une jolie plage italienne avant de passer quelques heures dans les bouchons du péage de Vintimille, avec une climatisation succincte.

Contents d'être arrivés entiers au stade en temps et en heure, les voyageurs de l'impossible assistent à la défaite du Racing avant de remonter dans l'engin diabolique pour de nouvelles aventures. Avec l'angoisse de tomber dans les ravins de plus de 300 mètres qui sont légions dans le coin (on ne sait jamais avec des chauffeurs qui ne dorment pas qui zigzaguent allégrement, arrachent une barrière et de surcroît une mécanique défaillante ...), le bus tente de rallier Strasbourg via Milan, Côme, Chiasso, le Saint Gothard et Bâle. La chose est manifestement apparemment trop complexe pour les as du volant qui une fois arrivés à Côme, non loin de la frontière suisse, font demi tour pour rejoindre « Genova » qu'ils pensaient naïvement être Genève. Certains supporters prennent alors l'initiative d'apprendre au chauffeur l'existence en Italie d'une ville qui s'appelle Gênes, ce qui se dit Genova en italien et qui est située non loin de Nice. La réaction du chauffeur restera à jamais gravée dans la mémoire collective. « Gênes ? Mais c'est quoi Gênes ? ».

Là où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir, donc pourquoi ne pas ajouter cinq heures en plus à l'angoisse de se crasher, de voir le bus tomber en panne, ou bien de subir un contrôle policier qui aurait immobilisé le bus pour neuf heures supplémentaires ? Surtout que l'excuse invoquée par le chauffeur est imparable : « J'aimerais vous y voir vous après trois nuits sans dormir ! ». A noter la méthode pour tenir le chauffeur éveillé qui consistait à l'insulter et l'énerver bien comme il faut à intervalles réguliers.

Inutile de nier que rarement des Alsaciens n'auront été aussi contents de revoir Strasbourg...

Nice-RCS coté tribunes
Le long préambule était en fait le seul événement croustillant de la soirée (gros morceau néanmoins). A Nissa, c'était calme, pas de bus canardé par des pierres ni d'affrontement avec les hools du coin comme l'an dernier. A ce niveau ce fut un déplacement sans histoire.

Le stade du Ray est toujours une ruine indigne de la L1 et d'une grande ville comme Nice. Seule la grande tribune Présidentielle ressemble à une tribune de foot. Les deux virages, animés respectivement par la BSN et l'ARN (qui veut dire en Nissart « armée des casses-couilles ») sont deux vieilles tribunes debout et le parcage visiteurs est situé en latérales, une structure provisoire qui est quand même là depuis des années... L'ensemble est plutôt bien plein avec 11 000 et quelques spectateurs prêts pour la reprise. Côté Strasbourgeois, seul le fameux Tcherno-bus, un J9 UB90, a priori une voiture KCB et quelques auto-stoppeurs viennent de Strasbourg, le parcage visiteurs étant néanmoins bien garni avec de nombreux vacanciers qui supportent Strasbourg.

La BSN, qui a mis officiellement ses activités en suspend depuis quelques mois, arbore une banderole Beach Summer Nissa colorée qui a le mérite d'être drôle à défaut d'être jolie. Pour cette rentrée, ils se tapent un délire sur le thème de la plage et des vacances, en brandissant des bouées en forme de canard, des ballons, et divers autres accessoires gonflables de plages. Durant toute la première période, ils passent le plus clair de leur temps à se taper dessus à coup de matelas pneumatiques. Le profane supporter de Nice qui lit cet article croit encore que je me moque des Niçois, mais non, c'est tout ce qu'il y a de plus vrai, c'est vraiment ce qu'a fait la BSN. Coté ARN, un tifo étendards, grand classique chez eux. Enfin côté strasbourgeois, les étendards sont également de sortie.

A noter une originalité à Nice, les minutes de silence. Là bas, tout le monde se lève, se tait et se met à applaudir chaleureusement durant une minute, ce qui rend l'hommage à la personnalité décédée vraiment touchant et sympathique. Il y a peut être à prendre de cette tradition locale...

Niveau ambiance, c'est mitigé. Vocalement, quand tout le monde s'y met, c'est par moment vraiment impressionnant. Mais ce n'est pas tout le temps que tout le monde s'y met... Côté BSN c'est même plutôt décevant. Chants impressionnants en début de rencontre, puis batailles de bouée et au final plus grand chose à se mettre sous la dent jusqu'à l'explosion de la 86e minute. L'ARN a semblé plus présente et constante vocalement durant la rencontre, mais c'est peut-être la proximité de leur tribune qui jouxte le secteur visiteurs qui biaise ce jugement. Côté strasbourgeois, soutient vocal constant, il faut dire que le Racing joue plutôt bien, se crée des occasions et se bat admirablement une fois réduit à 10, ce qui pousse à soutenir les Bleus qui le méritent sur ce coup là. Dommage qu'ils n'aient tenu que 86 minutes, un nul en guise de récompense n'aurait pas été usurpé.

Un mauvais point à relever, qui confirme l'impression donnée contre l'OM, les joueurs sont de moins en moins nombreux à venir saluer leurs supporters après la rencontre. Même s'ils s'en moquent, que ce n'est pas sincère, ça ne leur coûte rien de faire une dizaine de mètres et de s'approcher du parcage, ça fait toujours plaisir à des supporters qui ont de surcroît connu de belles galères pour venir les soutenir. C'est dommage, d'autant que ceux qui sont venus ont été applaudis pour avoir fait honneur au maillot malgré la défaire. A noter que le Strasbourgeois de Nice, Cédric Kanté, est venu applaudir le parcage, geste très apprécié.

Nice-RCS en photos