Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

RCS - Nantes, côté tribunes

Note
4.9 / 5 (8 notes)
Date
Catégorie
Côté tribunes
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Auteur(s)
Par tikko67
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8 comm.
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© chilavert

Après une première mi-temps d'un ennui total, les joueurs du Racing ont su sortir leurs tripes en deuxième mi-temps pour réveiller le stade.

Comme à mon habitude, j’écris cet article à travers mon regard, mes émotions et ma passion. Prenez place, entrez dans ma peau et savourez le match comme si vous étiez debout avec moi dans le kop.

Avant-match


19h30, j’arrive devant ce stade. 20 ans que je suis cette équipe, 20 ans que la vision de ce stade me procure toujours antant de frissons.
L’entrée se fait assez rapidement, après une première palpation sommaire, on me demande d’ouvrir mon sac devant un vigile placé juste derrière. Voilà une bonne idée pour faire diminuer la file d’attente, le fordisme et la division des tâches.
Un peu plus loin, je fais scanner mon abonnement. Finis les contrôles automatiques, retour à la méthode manuelle qui, il faut bien l’avouer aussi tôt avant le coup d’envoi, est tout aussi rapide que l'électronique.

Une fois à l’intérieur, je me laisse tenter et avec un ami, nous prenons deux tartes flambées et deux bières. Le service est assez rapide pour la bière, mais nettement plus long pour la tarte flambée.
Si pour la bière, il n’y a rien à redire, les tartes flambées elles sont tout sauf parfaites. Nous avons une tarte un peu trop cuite, mais garnie correctement et une tarte flambée du tiers monde sur laquelle 15 lardons surnagent à côté de 6 bouts d’oignons sur la crème. Par miracle, nous avons pu trouver une place sur une table pour manger nos deux tartes de l’extrême.
L’ambiance sur le parvis du stade est assez froide, on peut ressentir une certaine tension, le jeu du Racing ne conquiert pas les habitués depuis un petit moment et cela se ressent. J’ai l’impression que beaucoup de supporters ont un peu peur de vivre une saison galère dans la lignée des derniers matchs de la précédente saison.
J’entre vers 20h15 dans le kop, près du quart nord-ouest en face du dernier haut-parleur. Les sièges mis en place pour la campagne européenne sont toujours en place. Contrairement à d’autres rencontres, le kop n’est pas bondé, je n’ai aucun mal à trouver une place. L’ambiance est identique au parvis du stade, froide.

Première mi-temps

Le match démarre dans une petite ambiance, rapidement la crispation se fait sentir dans le kop et le reste du stade. Le jeu de notre équipe est semblable à ceux de ces derniers mois en championnat, prévisible, trop calculé, sans aucune folie ou prise de risque. Le capo a beau essayer de nous mobiliser, rien n’y fait, les chants sont désordonnés, les gens ne participent pas beaucoup. Du côté de la tribune nord, je ne vois personne se lever ou taper des mains. Dans le kop, une banderole est déployée enroulée sur elle-même il faut un temps considérable pour la mettre en place, je ne peux lire ce qu’il y est inscrit étant placé derrière, mais elle doit être adressé à la ligue, car quelques instants plus tard, dans le quart nantais, un message s’affiche :" La passion ne s’interdit pas, soutiens a vos 49 interdits". Nous ne supportons pas la même équipe, mais nous sommes unis dans notre passion c'est une belle image !

Quelques minutes après ce message, un centre contré qui finit en balle en cloche arrive sur Lala qui se baisse et laisse passer le cuir qui finit dans les pieds de Coulibaly qui, sans se poser de question, met un missile dans le cadre d’un Sels impuissant.
Le stade est désabusé : comment peut-on faire une telle erreur ! Mon voisin de gauche met les mains devant les yeux, je m’écrie : putain non, Lala t’as pas le droit, mais le mal est fait, Nantes mène 1 à 0 dans un stade qui devient glacial.
La peur d’une saison compliquée se fait sentir, il manque le sel qui fait notre ADN, la folie qui caractérise notre jeu depuis quelques années est absente. Le kop est éteint, seul le noyau central fait un peu de bruit, mais c’est désordonné. Notre Racing continuera de jouer dans cette ambiance jusqu’à la mi-temps et quittera le terrain sous les sifflets d’une partie des supporters. Je ressens clairement que les sifflets entendus ne sont pas pour dire : les gars vous êtes nuls, mais sont surtout un appel pour dire : bougez-vous ! Le capo lui nous laisse sur un : Les gars, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Interlude

Je profite de la mi-temps pour visiter les toilettes. Même ici l’ambiance est glaciale, les visages sont fermés, certains ressentent de la colère et n'hésitent pas à l'exprimer. Une fois ma besogne effectuée, je vais me laver les mains, tous les éviers sont pris sauf un, je me dirige vers celui-ci avant de comprendre pourquoi il est laissé à l’abandon, en voulant appuyer sur le robinet je remarque que celui-ci n’est pas accroché à sa base et se balance sur le bord de son attache, je vais voir l’évier d’à-coté, qui est en bien meilleur état, et je me rends compte que le savon manque. Tant pis pour l’hygiène, en voyant les rouleaux en papier détrempé je m’essuie les mains sur mon pantalon.
Je retourne à ma place dans le kop. Je vois Lienard s’échauffer et je me dis que Laurey a compris comme tout le stade qu’il fallait changer quelque chose.

Deuxième mi-temps

Comme ressenti, le Racing passe en 4-4-2 et Liénard remplace Djiku.
Le changement est radical. Liénard est entré avec son frère jumeau, il est partout et donne le ton. Les joueurs mettent plus d’impact, plus d’envie et tentent des choses. Il y a quelques passes ratées, mais une vraie volonté de ne pas perdre ce match. Le stade commence à se réveiller doucement, mais attendra 10 bonnes minutes avant de comprendre que nos joueurs ont besoin de notre appui. Ce soir, les joueurs avec leur combativité montrent le chemin au stade et à présent ils méritent notre soutien (c’est comme cela que je l’ai ressenti).

À partir de ce moment-là, la magie opère, ils ne sont plus onze sur le terrain, mais des milliers, Nantes perd pied et subit la pression de notre équipe et du stade qui n’hésite pas à crier, à siffler l’adversaire dans cette ambiance si caractéristique de notre Meinau.

Le Racing pousse et met le danger sur le but adverse malgré les imprécisions. On sent qu’il peut se passer quelque chose. C’est alors que Dimitri entre en action et sur un centre un peu trop long, il récupère le cuir avant de mettre une frappe puissante qui fait trembler le filet nantais. Le stade exulte, ça y est, notre Meinau est bien chaude !
Laurey en profite pour passer en 4-3-3, ce match il faut le gagner. Les corners se multiplient, Lienard demande au public de faire du bruit et dans une grosse ambiance il botte un corner court sur Bellegarde qui en profite pour surprendre son adversaire en entrant dans la surface. Déstabilisé, il tombe dans la surface. l’arbitre sans hésitation désigne le point de penalty. Le stade se lève satisfait de cette décision.

Ajorque s’empare du ballon, le kop donne de la voix. Il s’élance dans un micro-silence, avant une explosion de joie collective. Mes lunettes s’envolent, la bière pleut sur moi. Je récupère mes lunettes et j’enlace mon voisin. Ce match on ne peut que le gagner c’est écrit.
L’arbitre annonce 3 minutes de temps additionnel, tout le stade est debout derrière son équipe et exultera au coup de sifflet final.

Dans ce match nous sommes passés de la détresse à la folie, sous l’impulsion des joueurs qui ont montré en deuxième mi-temps qu’ils méritaient d’être encouragés. Le stade a de nouveau vibré en championnat. J’ai l’impression que cela fait une éternité qu’il n’avait plus connu cela. Nous sommes nombreux à être sortis heureux et rassurés de ce match, l’ADN de notre équipe est de retour, de la sueur, du combat, de la folie dans une ambiance bouillante.
Pourvu que ça dure !

Le retour

En rentrant à la maison, un contrôle de gendarmerie m’arrête. Le gendarme me demande si j’ai consommé de l’alcool, je réponds "Oui, une petite bière !" Son regard se fit soupçonneux, l’agent me tend un éthylomètre qui affichera 0.1, il me regarde et me dit : "Vous avez renversé de la bière dans la voiture ? Ça sent fort ! Non monsieur, ce n’est pas la voiture, le Racing a gagné ce soir, j’ai pris une petite douche alcoolisée dans le stade !"
Il m’adresse un sourire, me demande le nom des buteurs avant de me laisser reprendre ma route.

tikko67

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  • arthas Un autre exemple c'est Lorient, qui avait quand même des moyens pour faire bien mieux
  • arthas Cela dit, c'est clair qu'il faut être vigilant
  • arthas Vieira est quand même d'un niveau plus élevé que Kisnorbo
  • tempest L'exemple de TROYES (avec CITY GROUP) est un précédent qui ne peut qu'inquiéter les supporters du racing
  • tempest La descente de l'équipe 2 en Régional 1 (même si d'autres clubs l'ont connu) est dans cette logique.
  • tempest C'est le projet .... avoir une équipe qui est une des réserves d'une "world company" du football
  • matteo Les bandeurs de projet moisi
  • matteo *Mais
  • matteo Aus que certains ici gardent leur morgue et leur supériorité pour eux
  • matteo Bon allez on ne tire pas sur ambulance
  • matteo Mais je croyais qu'on allait pouvoir garder nos meilleurs joueurs ?
  • titof67 Eux il on pas vendu bizot et Lees melou contrairement à notre keller looser qui vendtout
  • titof67 Exemple de Brest à un bien plus petit budget que nous.
  • titof67 Il faut arrêté de ramener tout à l'argent, il faut recruter inteligement
  • valdestras Déjà 38 buts, sacré journée portes ouvertes!
  • matteo La pépitude, c'est toi, c'est moi...
  • tenseur Oui et allez Rennes contre Metz !
  • racing2009 Le racing ne pourra pas être européen mais toujours en course pour jouer les barrages
  • valdestras J'en ai gros sur la patate aussi mais siffler les joueurs, non.
  • matteo Perso je ne siffle jamais, mais je n'en pense pas moins

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