Bordeaux - RCS, côté tribunes

Et 1, et 2, et 3, zéro !

Avant ce déplacement girondin, impossible de ne pas repenser aux deux seules rencontres au stade Atlantique : 0-3 en décembre 2017 et 0-2 en août 2018. Il parait même que Dimitri Liénard et son pied gauche hantent encore les cauchemars bordelais. C’est donc le cœur léger que le supporteur strasbourgeois peut lui prendre la route en rêvant d’une large victoire 1-0 en tout logique. Le match est placé le dimanche à 15h, ce qui n’est pas des plus pratiques pour le retour en Alsace mais qui permet de profiter d’un bel après-midi dans le Sud-Ouest. Il faudra d’ailleurs s’y habituer. Les nouveaux horaires chinois du football français plaçant une majorité de rencontres lors de l’après-midi dominical dès la prochaine saison.

Un seul bus s’élance de Strasbourg tandis que de nombreux autres moins courageux préfèrent l’avion. Un fan se décide également en dernière minute pour un aller-retour express en voiture ! Petit événement dans le microcosme strasbourgeois, ce déplacement sera le 400ème du porte-drapeau des supporteurs du Racing à l’extérieur : un record à Strasbourg et probablement au niveau français. Une banderole « 400 deps respect » sera sortie à l’attention du parcage par les UB90.

Duel au soleil.

Le temps est parfait pour une partie de football, surtout que la pluie qui tombe en continu sur Bordeaux depuis plusieurs semaines s’est enfin estompée. Curieusement les jardiniers éprouvent tout de même le besoin d’arroser la pelouse gorgée d’eau pendant l’échauffement. Sur le parvis du stade c’est la fête de Noël à grands renforts de mousse pour simuler la neige pendant que les Gospels trinity poussent la chansonnette. Le kitsch ne tue pas non plus chez les Girondins.

Environ 120 visiteurs dans le parcage, dont la configuration a été réduite par rapport aux précédentes rencontres. On y retrouve néanmoins les bâches des Ultra Boys 90 et de la Section Paname. Pas plus de 12 000 dans le reste du stade qui parait pour le coup très vide. Il faut dire que la fermeture du virage sud suite aux incidents face à Nîmes n’arrangent rien. Les Ultra Bordeaux ayant interrompu le match devant la censure d’une de leur banderoles appelant à la démission d’un président avec qui le dialogue semble rompu. Ces derniers sont replacés dans le quart de virage attenant, accompagnés par une importante sécurité dont l’orange tranche avec le bleu marine ambiant.

Au coup d’envoi ils se fendent d’une banderole « Nous ne serons jamais spectateurs, nous sommes supporteurs » accompagnée de quelques fumigènes. Le reste de leur prestation s'avérera décevante.

Qu’est ce qu’on attend pour …

Faire la fête ? Pour être heureux ? Pour foutre le feu ? L’ouverture du score précoce du Racing ne galvanise pas outre mesure la foule. Malgré la présence des deux capos habituels de la tribune Ouest s’époumonant à tour de rôle et revisitant quelques classiques un peu oubliés, c’est une petite ambiance. Au contraire de la prestation des gars de Thierry Laurey, celle des fans bleu et blanc ne restera pas dans les livres d’histoire.

A noter une banderole de soutien aux supporteurs bordelais « Liberté d’expression pour les UB87 » dans le contexte tendu avec leur président qui ne peut que rappeler de mauvais souvenirs à Strasbourg. Ou malgré la décadence de la direction du club aucune banderole n’avait jamais été retiré par Hilali & consorts. Peut être plus par impuissance que par manque d’envie d’ailleurs.

Les 10 dernières minutes deviennent plus chaudes sur le terrain comme en tribune. L’avant-goût de la victoire ravivant la flamme et les cordes vocales ce qui permet de se faire quelque peu entendre dans un stade sonnant pourtant creux. Après le coup de sifflet victorieux, les joueurs viennent saluer le parcage et visiblement de nombreuses connaissances en latérales. Dimitri Liénard offre son maillot, Matz Sels lançant ses gants. Le tout sous l’ovation de supporteurs bien mieux récompensés pour ces milliers de kilomètres qu’à Brest il y a 10 jours. Prochain RDV en championnat chez nos meilleurs ennemis lorrains, beaucoup plus proche mais pour un résultat que l’on espère équivalent.