Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

It’s a kind of Majeed

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Transferts
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Par athor
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7 comm.

Désireux de se renforcer offensivement cet hiver, le Racing a conclu le transfert de Majeed Waris, un attaquant qu’il suivait depuis plusieurs mois. Bien connu de la L1, le Ghanéen de 28 ans a connu un parcours assez tumultueux.

Et si c’était lui, le facteur X capable de redynamiser l’attaque du Racing ? Privé de plusieurs de ses éléments offensifs durant cette première partie de saison, Thierry Laurey a beaucoup tâtonné durant ce premier semestre de compétition pour tenter de trouver la formule offensive idéale. Si seul Ludovic Ajorque semble apporter suffisamment de garantis, l’entraîneur a voulu profiter du mercato hivernal pour renforcer ce secteur de jeu, en définissant « un profil bien précis, celui d’un attaquant aimant la profondeur, capable de jouer sur un côté et à l’aise dans l’axe. » Dans un marché de janvier toujours compliqué, où la plupart des clubs de seconde partie de classement cherchent la même chose, un nom s’est rapidement dégagé, celui de Majeed Waris, sous contrat au FC Porto, mais inactif depuis l’été dernier, au moment où le Racing était déjà venu aux renseignements. Alors qu'un prêt avec option d'achat était initialement évoqué, c'est par un transfert, d'un montant d'environ deux millions d'euros que l’international ghanéen retrouve un championnat qu’il connait bien et où il a su briller par le passé. Des périodes plutôt fastes en France, qui contrastent avec d’autres moments plus difficiles dans la carrière du joueur.

Originaire de Tamale, dans le nord du Ghana, Majeed Waris est repéré à l’âge de 12 ans par l’une de ces nombreuses académies privées, pullulant sur la côte ouest de l’Afrique, Right To Dream. Fondée à Adome (à 100km au nord d’Accra) en 1999 par Tom Vernon, un travailleur social britannique, qui a travaillé comme scout pour Manchester United, la structure a pour ambition de concilier l’apprentissage du football et l’éducation des jeunes. Pour Waris, il s’agit d’un changement assez radical : « c'était à douze heures de bus de chez moi. Autant dire que je ne voyais pas souvent mes parents. Mais l'académie m'a appris le foot mais aussi à avoir un bon niveau scolaire. » Il est d’ailleurs récompensé par l’obtention d’une bourse d’étude, et intègre le Hartpury College, à Gloucester, en Angleterre. En parallèle de son cursus scolaire, le Ghanéen intègre l’équipe réserve des Forest Green Rovers, modeste club de cinquième division, où il enquille les buts. En juillet 2009, son club est invité à disputer la Gothia Cup, un tournoi mondial de jeunes se déroulant à Göteborg, en Suède. Malgré une élimination des Forest Green Rovers en seizièmes de finale, Majeed Waris suscite l’intérêt des recruteurs présent en nombre. Il s’engage finalement avec le BK Hacken, club de première division suédoise, en janvier 2010. Après deux saisons pour s’adapter aux rugueuses joutes locales, l’attaquant explose en 2012. Titulaire désormais indiscutable, il enchaîne les buts, 23 en 29 matchs de championnat, dont un quintuplé lors d’une victoire 6-0 face à Norrköping, et commence même à faire des apparitions en équipe nationale. Des performances qui lui valent d’être convoité par de nombreux clubs européens lors du mercato du janvier 2013, comme Arsenal, St-Etienne ou le Werder Brême. Pour un peu moins de trois millions d’euros, c’est finalement le Spartak Moscou qui parvient à l’attirer. Mais barré par une concurrence assez forte (Dzyuba, Emenike, Ari, Movsisyan notamment), Waris ne joue que sept bouts de matchs en 2012/2013, puis quatre matchs lors de la première moitié de la saison 2013/2014.

En difficultés à six mois du Mondial au Brésil, l’attaquant a besoin de temps de jeu pour prétendre à une place chez les Black Stars. A sa demande, il est donc prêté à Valenciennes, club qui le suit depuis son excellente saison en Suède, mais qui n’avait pas pu s’aligner sur le montant proposé par le Spartak. Malgré le mauvais classement des Nordistes, Waris n’a pas hésité : « je connaissais la situation du club avant de signer. Mais je sais aussi que l’équipe est dans une phase montante. Je viens pour l’aider à remonter encore au classement. » Et dès son premier, il joint les actes à la parole, en marquant un but et en délivrant deux passes décisives. Par la suite, il impressionne par son sens du but (9 en 16 matchs), sa vitesse et sa capacité à prendre les espaces. Mais Magic Waris, tel qu’il est surnommé par ses supporters, ne peut empêcher la relégation du VAFC, qui achève la saison sur sept défaites consécutives. De retour en Russie, sans réelle perspective de s’imposer dans l’équipe, il finit par s’engager en toute fin de mercato à Trabzonspor, en Turquie, pour un transfert estimé à 6 millions d’euros.

Là encore, comme au Spartak, Majeed Waris peine à se faire une place. Dans l’immuable 4-2-3-1 construit autour du buteur Oscar Cardozo (17 buts cette saison-là), il alterne entre le côté droit, le côté gauche et le banc de touche, sans compter une blessure aux adducteurs le privant de deux mois de compétition. Avec 18 matchs de championnat joué, pour seulement 9 titularisations, le joueur de 24 ans semble dans une impasse. Encore une fois, le salut viendra de la France, avec un transfert qui fera tout de même couler beaucoup d’encre.

Au début du mois d’août 2015, le Stade rennais annonce avoir trouvé un accord pour le transfert de l’ancien Valenciennois, moyennant un transfert d’un montant de trois millions, plus un de bonus. Le matin du 5 août, des émissaires du club se rendent donc à l’aéroport de Roissy pour l’accueillir et l’emmener dans la capitale de la galette saucisse. Sauf que Majeed Waris embarque finalement dans une voiture conduite par les dirigeants du FC Lorient. Les Merlus se défendent alors d’un coup de Trafalgar, le président Loïc Féry assurant que « les premiers contacts directs avec le club de Trabzonspor remontent à un peu plus de dix jours. Une première offre de notre part avait été acceptée. Quand notre dernière proposition a été acceptée il y a un peu plus de 48h, le FC Lorient a organisé le voyage du joueur. Et à l’arrivée à Paris, alors qu’on avait tout organisé, tout payé, on a eu la désagréable surprise de s’apercevoir qu’il y avait des confrères d’un autre petit club breton (sic) qui étaient à Roissy. » Inutile de dire que le "petit club breton" n’a pas vraiment apprécié la manœuvre, mais qu’importe, le Ghanéen jouera au stade du Moustoir.

Ses débuts sous le maillot tango sont prometteurs, avec trois buts lors de ses six premiers matchs disputés, mais un premier accroc va perturber cette lune de miel. Face à Guingamp, il est taclé par Sankharé, sans que l’arbitre ne siffle de faute. Enervé, il se relève immédiatement pour tacler Jimmy Briand les deux pieds décollés. La sanction est évidente : carton rouge pour ce pétage de plomb, et une sanction de six matchs de suspension, aggravée par son comportement à la sortie du terrain. De retour, il livre une seconde partie saison de qualité, avec 8 buts inscrits, pour porter son total à 11 réalisations, en 21 matchs de L1. Des performances qui attirent à nouveau les regards, notamment en Angleterre. Crystal Palace ira jusqu’à formuler une offre de l’ordre de douze millions d’euros, refusée par le FCL. La saison 2016/2017 sera bien plus compliquée. Englué dans la zone de relégation, Lorient ne parviendra jamais sortir la tête de l’eau collectivement, malgré le remplacement de Sylvain Ripoll par Bernard Casoni et tombera en L2 en fin de saison. Pour Waris aussi, l’exercice sera plus compliqué, malgré un bilan final de 9 buts. Peu concerné, et décrié par ses supporters pour son attitude nonchalante, il traversera la saison comme une ombre, au point de ne pas trouver de porte de sortie à l’été 2017. Coincé en L2, et sans réel volonté de sa part de participer au projet, il est laissé au placard par Mickael Landreau jusqu’au mois d’octobre. Mais ses six apparitions en championnat sont insipides et Lorient finit par trouver une solution pour le faire partir. Suivi par Caen, Waris prend finalement la direction de Porto, malgré la pression de ses agents, dont la commission serait plus importante en cas de transfert en Normandie. Prêté avec une option d’achat de 6 millions d’euros, levé en cas de titre de champion du Portugal, le joueur effectue quelques apparitions dès son arrivée, dont lors de la double confrontation face à Liverpool en huitième de finale de ligue des champions, mais disparait de l’équipe première à partir du mois de mars.

A nouveau sans espoir de jouer dans son club, l’attaquant est prêté au FC Nantes à l’été 2018, où il s’impose assez rapidement comme un élément offensif important, bien que baladé sur tout le front de l’attaque au gré des matchs. Après la disparition tragique d’Emiliano Sala, il effectue tout la seconde partie de saison dans la peau d’un titulaire indiscutable. Si sa production statistique est assez relative (5 buts et 3 passes décisives), ses performances sont appréciées par le staff et par les supporters nantais. Waldemar Kita avait tenté d’engager des discussions pour un transfert définitif, mais le dossier s’est rapidement avéré complexe. L’intégralité des droits économiques du joueur n’appartiennent en effet pas au club de Porto, Lorient en ayant par exemple conservé une partie, et les représentants de Waris sont réputés assez difficiles, et parfois gourmands. Au début du mois de septembre dernier, lors du dernier jour du mercato d’été, Porto était tout proche de prêter le joueur au club espagnol d’Alavès, mais les exigences de Yussif Chibsah, son agent, ont fait capoter le dossier à la dernière minute. Résultat, Majeed Waris vient de passer plusieurs mois sans jouer, et arrive donc au Racing avec un déficit de rythme à combler. Un délai qu’il faut espérer le plus court possible, étant donné l’attente que suscite l’arrivée de ce renfort.

athor

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Stammtisch
  • pliughe Bonne nuit
  • takl bonne nuit
  • takl 2024 devrait accoucher d'un 2025 appaisé et empathique. Tout va bien se passer, le Racing sera en L1, paix amour liberté et fleurs.
  • takl futur antérieur : [lien]
  • takl mais bon on a pas le droit de les exterminer. Y'en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes.
  • takl le monde serait mieux sans "les gens"
  • takl les gens tu leur donne une pelle ils creusent avec le manche
  • pliughe Pff si les gens creusé un peu plus ça nous éviterait de polluer
  • takl BO de la saison : [lien]
  • takl il manque plein de choses dans la dernière phrase, dont des mots, la honte.
  • takl allez dédicace à tous ceux qui ont eu la "cahnce" de mourir avant vu la Racing BlueCo [lien]
  • pliughe Mais oui
  • takl Excellent les Young Gods
  • pliughe L'octogone
  • pliughe [lien]
  • pliughe Et pour le fun, genre yen a dans locomoteur et puis l'entraînement
  • takl allez un morceau quye j'adore : [lien]
  • takl mais c'est frais
  • takl Ca ressemble à ce que The Streets faisait y'a genre 25 ans
  • pliughe Putain maintenant c'est les punks qui rap

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