Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Primum non nocere

Note
5.0 / 5 (4 notes)
Date
Catégorie
Avant-match
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Par slade
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© manacor67

Strasbourg se déplace dans le Rhône avec pour premier objectif celui de ne pas se nuire.

A la fin du match face à Reims, le microcosme alsacien souffle : après une semaine de trois matchs, force est de constater que les Bleus et Blancs n’ont pas failli et Strasbourg bondit à la sixième place du championnat. La soirée fut douce et le repos mérité, l’Alsace dormit du sommeil du juste.

La Bourse ou la vie

Justes, justement, il faudra l’être face au prochain adversaire. L’Olympique Lyonnais, ogre des années 2000, tigre blessé à l’aube des années 2020, vit en Ligue 1 un mois de février des plus délicats. Défait à Nice et Paris et muet face à Amiens, le groupe de Rudi Garcia pointe à la neuvième place. Il est inutile de dire que cette équipe vit une saison loin de ses standards habituels et encore plus loin de ses ambitions et de celles de son président, Jean-Michel Aulas.

A la tristesse de la première division, Lyon oppose le sourire des Coupes, en étant, avec le PSG, les seules équipes encore engagées en France dans toutes les compétitions. Lyon va en effet vivre ce qui devrait être une excitation permanente, avec un agenda certes chargé mais qui laisserait songeur plus d'un club, avec au programme un huitième de Ligue des Champions, une finale de Coupe de la Ligue et une demi-finale de Coupe de France. Paradoxalement, l’OL a fait d’une remontée dans les places en Ligue 1 sa priorité absolue, quitte à délaisser totalement ces Coupes. D’abord, et personne n’est dupe, parce que l'opposition dans celles-ci est incroyablement compliquée en se prénommant Juventus de Turin et Paris Saint-Germain. Aussi parce que le club est coté en bourse et que les acteurs de la sphère financière jugent les résultats d’un club sportif comme pour toute autre entreprise : à l’aune des comptes annuels, ce qui en l’espèce revient pour un club de football à se faire juger sur sa performance en championnat, mètre-étalon de la solidité sportive. Il apparaît hautement improbable que l'Olympique Lyonnais puisse se targuer d’un résultat exceptionnel – une victoire en Ligue des Champions – et une coupe nationale fait pâle figure à côté d’un classement hors du podium.

Netflix ou la loi des séries

Inutile de dire que dans ce contexte, les Olympiens n’ont en tête qu’une victoire et, même, une série de victoires. Renforcés par les arrivées de Karl Toko Ekambi et de Bruno Guimares, et les révélations que sont Maxence Caqueret et Rayan Cherki, les Rhodaniens paraissent en meilleure forme qu’à la fin de l’année 2019 où les blessés de longue durée s’accumulaient avec aux premiers rangs d’entre eux, Memphis Depay et Jeff Reine-Adelaïde.

Les Alsaciens ont cependant des armes afin de ne pas se rendre à Lyon en victime expiatoire. Leurs propres armes, déjà, avec un groupe joueur et capable d’engranger des bons résultats face à toutes les équipes, des mieux au plus mal classées. Avec les faiblesses de leur adversaire, aussi, face à une équipe qui a joué mercredi soir à Marseille - avec un groupe composé en majeure partie de potentiels titulaires – et sur qui pèsera à domicile la pression du résultat. Ajoutons à cela une pincée de tensions avec les supporters Lyonnais, qui tiennent plus de Marcel Campion que de Cédric Villani, et un zeste d’un Marcelo qui en fait des mauvais, relevant tout le monde sauf le débat, et la balance pourrait ainsi pencher en faveur des hommes de Thierry Laurey.

Le gang des postiches

Le groupe alsacien comporte cependant des vraies failles, avec notamment l’absence de milieux récupérateurs de métier et d’expérience capables de rester concentrés toute une rencontre : Dimitri Liénard paru bien fragile en seconde période face à Reims et ni Bellegarde, ni Sissoko ne sont exempts de tout reproche. Thierry Laurey du arpenter dans la semaine des kilomètres le long de la Krimmeri, se triturant les méninges afin de savoir quel groupe aligner face à ce Lyon en quête de revanche. Absents, Carole et Sissoko ne pourront assurer leurs postes et la profondeur de banc fait cruellement défaut à un moment où certains commencent à peine à reprendre l’entraînement. Preuve que les équilibres de ce match sont fragiles, à ces absences s’opposent la forme étincelante du trio Waris – Ajorque – Zohi et de la (re)montée en puissance de Kenny Lala. Alors, quelle équipe sera alignée ce dimanche en terre lyonnaise : une version défensive au risque de subir jusqu’à l’implosion ? une version offensive au risque d’être dépassés par les atouts offensifs de Lyon ? l’arrestation du cambrioleur du domicile de Thierry Laurey donna-t-elle au tacticien des idées de braquage ?

Monty Pythie

Seul l’entraineur Strasbourgeois détient les réponses à ces questions, permettant ainsi à l’auteur de ces lignes d’éviter de montrer ses lacunes tactiques lors de cette présentation, mais les Alsaciens doivent se rappeler à tout instant de la précarité de l’équilibre actuel. Les étoiles semblent encore alignées mais la nuit peut rapidement reprendre ses droits. Certes, Saint-Etienne copine avec le SAS Epinal en les ayant invité au prochain tour de Coupe de France, laissant présager à Strasbourg un avenir radieux face à Lyon, mais l’interprétation des oracles n’est étonnamment pas une science exacte. Il vaut mieux avancer que s’arrêter. Il vaut mieux ne pas gagner que de se nuire.

slade

Commentaires (2)

Flux RSS 2 messages · Premier message par il-vecchio · Dernier message par KORDE Jean-Claude

  • Il y a du mieux, il y a du mieux avec une allusion finale aux Vosgiens. Toutefois, les Vosgiens comprennent ils le latin? Telle est la question.
  • Très bon commentaires , digne de journaliste, nous avons passé une excellente journée, superbe match de notre équipe allez racing.

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