Piqûre de rappel

Débutée dans la contexte bien particulier de la crise sanitaire, la préparation d'avant saison du Racing a pris une drôle de tournure au début du mois, lorsque dix joueurs de l'effectif ont été testés positifs au SARS-CoV-2 et placés en quatorzaine. Et comme si cela ne suffisait pas, Lebo Mothiba a rejoint Matz Sels au rayon des indisponibilités de longue durée, tandis que Dimitri Liénard et Adrien Lebeau soignent toujours leurs blessures. Seule bonne nouvelle ce samedi pour Thierry Laurey, le retour d'Ibrahima Sissoko dans le groupe, premier des dix covidés à retrouver le terrain. Le coach du Racing a donc la chance de pouvoir compter sur 12 professionnels pour ce quatrième et dernier match amical de l'été. Une difficulté avec laquelle son homologue Vincent Hognon n'a pas à compter, lui qui bénéficie d'un groupe au complet.

Sous la chaleur écrasante de Molsheim, les quelques spectateurs ayant bravé le huis clos pour s'installer derrière de grillage du Stadium ont pu découvrir le dispositif tactique totalement inédit et secret, au point que le Racing a refusé la retransmission du match en direct sur internet: un 4-4-2 en losange, comme d'habitude. Le jeune Karim Ilunga, apparemment intéressant lors de son entrée en jeu face à Dijon, débute comme titulaire.



Disons-le tout de suite, être debout derrière un grillage, à vingt bons mètres du terrain, ne permet d'apprécier au mieux le contenu d'un match. Ce compte-rendu ne sera donc pas aussi précis qu'il aurait pu l'être avec une place en tribune.

Le Racing a tout de même assez rapidement pris le jeu à son compte, avec une circulation du ballon bien huilée, notamment par le biais d'un Sanjin Prcic à son aise pour orienter le jeu. Sans toutefois se créer beaucoup d'occasions franches, les Bleus, dans leur nouveau maillot, sont bien installés autour de la surface messine. Des Messins dont on sent bien rapidement qu'ils ne sont pas venus à Molsheim pour faire du tourisme. Après moins de dix minutes, après avoir crocheté Thomasson sur un ballon en retrait, Oukidja vient s'embrouiller avec le Savoyard. Un nouveau dialogue musclé a lieu quelques minutes plus tard entre Ajorque et un défenseur. Après 20 minutes de domination quasi-totale, le Racing se rappelle aux bons souvenirs des derbies passés et encaisse un but sur l'une des premières incursions des Grenats : lancé en profondeur, Ibrahima Niane trompe Kawashima en deux fois.

Dix minutes plus tard, Idriss Saadi n'est pas loin d'égaliser en reprenant un centre consécutif à un énorme travail de Simakan sur le côté droit. Oukidja repousse sur Thomasson mais la frappe de ce dernier file à côté. Juste après la pause fraîcheur nécessaire, Thomas Delaine s'infiltre dans la surface et semble déséquilibré par Mohamed Simakan. Frank Schneider siffle le pénalty, converti par Niane. Et moins de cinq minutes plus tard, Nguette provoque un coup franc à l'entrée de la surface, converti de belle manière par le pied droit de Farid Boulaya. Sans avoir été réellement sollicité, Eiji Kawashima est donc allé ramasser trois fois le ballon au fond de son but.

Si le réalisme messin est froid, les Lorrains se montrent chaud dans les contacts. Juste avant la pause, Vincent Pajot découpe Mohamed Simakan juste devant les bancs de touche. L'arbitre n'hésite pas et sort le carton rouge. On craint le pire pour le défenseur, déjà gravement blessé il y a deux ans lors de la préparation d'avant saison. Heureusement, il est apte à reprendre la seconde période, cette fois au milieu de terrain, après le remplacement de Sissoko par Aaneba.

A onze contre dix, on peut s'attendre à ce que les Strasbourgeois cherchent à étouffer leur adversaire. Mais il n'en est rien, Metz s'est recroquevillé devant son but et ne laisse que peu d'espaces. Il faut attendre l'heure de jeu pour voir Idriss Saadi relancer l'intérêt de la rencontre, avec son but de la tête, sur un beau service de Prcic. Le troisième but de l'été pour l'international algérien, qui sera peut-être la bonne surprise de la saison.

Les entrées simultanées de Benjamin Besic et de Mehdi Chahiri redonnent du peps et le Racing campe de plus en plus devant le but d'Oukidja, sans toutefois l'inquiéter outre mesure. Il faut attendre la toute fin de la partie pour voir le jeune Besic inscrire son premier but avec les professionnels, à l'affût d'une frappe contrée d'Adrien Thomasson. Le match s'achève sur le score de 3-2 pour le FC Metz, une rencontre également marquée par les quatre cartons jaunes et le carton rouge distribué, inhabituel pour un match "amical". Mais pour Strasbourg, si le score parait lourd, le contenu de la rencontre laisse tout de même entrevoir des satisfactions dans le jeu, et ce, malgré les nombreux absents. Le milieu de terrain fonctionne, avec un Sanjin Prcic qui peut s'installer comme un chef d'orchestre, et une entente entre Adrien Thomasson et Ludovic Ajorque qui n'est plus à prouver. La principale interrogation restante au sortir des quatre matchs amicaux disputés réside dans l'état de forme des dix joueurs en quarantaine. Ibrahima Sissoko n'ayant joué que 45 minutes ce samedi, il n'est pas certain que Thierry Laurey puisse disposer d'un groupe à 100% de ses capacités avant quelques semaines.