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Difficile de trouver en France un club qui jouisse auprès du grand public d'une meilleure image que le Racing Club de Lens. C'est pourtant au tour des Sang et Or de faire l'objet d'un article dans la série des inattendus...
Lettre ouverte à l'équipe de rédaction de racingstub.com
Messieurs,
Vous me voyez confus de devoir vous faire part de ce qui va suivre. C'est plein d'une sincère bonne volonté que je me suis mis en tête de couvrir notre prochain adversaire de sarcasmes et autres médisances les plus empreintes d'une mauvaise foi de bon aloi. Ma plume était aiguisée et s'annonçait impitoyable. De sang et d'or sortiraient tripes et boyaux (dans la limite du bon goût, cela va sans dire). Et bien c'était faire fi d'une conscience chagrine et bardée de principes.
J'en étais donc à ces mauvais sentiments, bien décidé à m'atteler à la tâche, désireux de faire feu de tout bois, avec la fougue de Pascal Nouma et la hargne de Cyril Rool. Et pourtant... Ne comptez pas sur moi pour ironiser sur notre prochain adversaire ! Pourquoi un tel revirement ?
C'est que j'ai manqué m'étouffer en buvant mon café, avant même d'avoir écrit le premier mot de l'article que je m'étais un peu vite engagé à vous faire parvenir...
Lens capitale...
Il est de bon ton aujourd'hui pour toute ville footbalistique digne de ce nom d'être capitale de quelque chose. Il existe bien sûr une hiérarchie en la matière, et pour ne citer que les têtes de série : Strasbourg capitale de l'Europe, Paris capitale de la France, Lyon capitale des Gaule, Marseille capitale de la planète Marseille (prononcer à la manière d'IAM). Avec la fin du charbonnage, plus tard de Metalleurope, c'était un peu la peine qui était capitale à Lens...
Mais Lens c'est aussi et surtout la capitale de la Gohelle ! Tout supporter du Racing (le notre) aura reconnu au premier coup d'oeil l'hommage vibrant à l'ange blond de la Meinau, j'ai nommé : Wilfried Gohel ! Si d'aventure en aventure, de port en port Willy n'a jamais porté les couleurs du RC Lens l'hommage n'en est que plus beau ! Le fantasque chevelu, qui a passé la majeure partie de sa carrière chez le voisin de Valenciennes (club dont l'existence s'est longtemps limitée pour moi à une expression, presque un néologisme : OM-Valenciennes, mais ce n'est pas le propos), fait très couleur locale. Natif de Cherbourg, les parapluies n'avaient guère de secret pour lui... On ne s'étonnera pas que, fidèle parmi les fidèles du club, Éric Sikora ait débuté à Loos-en-Gohelle. Ce n'est pas la féminisation de son nom qui suffira à gâcher notre plaisir !
Comment vouliez que mon agressivité malsaine, déjà passablement émoussée à la lecture de la pluviométrie locale, résiste à cela ? Les gens du Nord sont sympas...
« On croyait que la Coupe de la Ligue était française. »
Et pourtant il y a un rapport...
Ce n'est pas pour le seul plaisir de rappeler qu'après leur avoir ravi le titre de champion de France, Lens a également privé nos amis du FC Metz d'une victoire en Coupe de la Ligue que je soulève cet épisode de la Coupe de la Ligue 1999.
Non, c'est juste qu'en plus du Racing Club, d'une attirance marquée pour Gohel et en faisant abstraction des occupations allemandes successives, Strasbourg et Lens partagent un autre point commun. Vous ne voyez pas ?
Et bien, rentrée des classes oblige, la période est propice aux révisions de tout poil. Saviez vous que Lens faisait, il y a bien longtemps de ça, partie des Pays-Bas ? J'en vois déjà qui sont surpris... A l'instar de Rome, la France ne s'est pas construite en un jour ! Mais ce n'est pas tout. Ces Pays-Bas étaient eux même espagnols. Curieux mélange me direz-vous... Des histoires de tête couronnées et de mariages arrangés tout ça, cherchez dans un manuel d'histoire ou les archives de Paris Match si les détails vous intéressent (mais venant de supporters de football ce serait surprenant) !
Pour résumer, Français et Espagnols se sont battus à Lens en 1648 lors de ce qui fut l'une des dernières batailles de la guerre de Trente Ans, juste avant la signature des traités de Westphalie. Pour qui sonne le glas ? Pour le Lens espagnol pardi ! Le traité des Pyrénées de 1659 le stipule clairement : « tous les clubs sportifs existants ou créés à compter d'aujourd'hui sur le territoire de Lens sont condamnés à évoluer dans le championnat de France, quel que soit leur niveau. ».
Avant même d'être créé, le RC Lens voyait donc la Liga espagnole et la Eredivisie néerlandaise lui fermer leurs portes ! Adieu le soleil, bonjour la DNCG... Adieux l'AJAX, bonjour l'AJA...
En souvenir, le RC Lens arbore fièrement les couleurs de l'Espagne sur son maillot (couleurs que vous risquez fort de ne pas voir samedi si Strasbourg continue à faire évoluer ses adversaires avec leur troisième maillot, lequel est probablement d'une laideur insoutenable et sans rapport avec les couleurs historiques du club. Mais ce n'est pas le propos...). Tout ça pour dire qu'à Lens, l'Espagne c'est bien fini. Le dernier Hidalgo du Nord s'appelle Michel et il n'a jamais défendu les couleurs lensoises...
Tout ça est bien vieux me direz-vous, remonte à une époque à laquelle on ne pouvait même pas prétendre boire une 1664, il devrait y avoir prescription. Toujours est-il que depuis lors on a pris l'habitude d'appeler Louis II de Bourbon, vainqueur glorieux de la bataille de Lens, le Grand Condé, allez savoir...
Les gens du Nord sont sympas, un peu rancuniers peut-être...
En vrac : du matériau il y en aurait eu !
Ce que j'aurais pu écrire, mais que je n'écrirais pas...
Alors bien sûr j'aurai pu leur reprocher de ne pas prêter à leurs voisins dans le besoin. Le LOSC peut bien se retrouver SDF (au SDF justement) en LDC (que d'abréviations !), les Lensois n'en ont cure... Bien au contraire, lorsqu'on parle de leur prêter Bollaert, les Lensois vont au charbon... Il faut dire que Lille est un peu à Lens ce que Lyon est à Saint-Etienne. Un peu, parce que même en s'y mettant à deux ils n'égalent ni l'ASSE, ni l'OL au nombre de championnats. Les gens du Nord sont sympas, mais pas prêteurs on dirait... C'est pas avec Guy Roux que ça va s'améliorer !
De Guy Roux à Sidi Keita, retraités avoués, on peut aussi se dire qu'à Lens ça sent la fin de Carrière... A quand une maison de retraite accollée au stade comme à Bâle ? (ah ben oui, ça aurait pu balancer... Bâle-Lens, hé vous avez suivi ?)
Et je vous épargne leur palmarès ! On aurait pu croire que le titre de 1944 allait les libérer... Il leur aura fallu 54 ans pour rééditer l'exploit. Et encore, champion de France 1998, ça fait on ne peut plus footix vous dirons les intégristes ! La Coupe de France ? Et bien parlons en... Le RC Lens est un peu à la Coupe de France ce que Raymond Poulidor était au Tour de France : trois finales perdues...
On aurait pu parler de la coupe à Toto... Après l'avoir gagnée en 2005 et 2007 les Sang et Or tenaient tellement à défendre leur titre qu'ils sont allés perdre à Troyes pour ne pas risquer de finir plus haut... A Troyes, chez Jean-Marc Furlan, justement ! Conséquence, une nouvelle odyssée passée par Odessa...
Pour être franc il était tentant de leur reprocher la lensoise. Rouget de Lisle (ne pas écrire Lille, sinon c'est la confusion garantie) a fait à Strasbourg l'honneur d'une chanson qui, dans les travées de la Meinau, aurait pu devenir (et je le dis sans rougir) un éminent homologue du You Will Never Walk Alone... N'était-ce pas suffisant (coquin de sort !) que les Marseillais nous volent la vedette (avant de nous voler nos vedettes...), fallait-il encore que Lensois et Stephanois détournent ce chant à leur profit ? Beaucoup se contenteraient pourtant d'être chanté par Macias et Bachelet !
La vérité c'est sans doute que les Lensois sont jaloux de n'être que le Racing du Nord quand nous sommes l'OM de l'Est...
La chute...
Tout ça pour vous dire que j'aurais pu essayer de me montrer mesquin, absurde ou carrément de mauvaise foi. Mais voilà, je n'ai pas le coeur à tirer sur l'ambulance !
Les gens du Nord sont sympas... Je leur souhaite en quittant la Meinau d'avoir des bleus à l'âme. Le bleu qu'il manque à leur décor...
fremen-bleu, scribouillard servile
Messieurs,
Vous me voyez confus de devoir vous faire part de ce qui va suivre. C'est plein d'une sincère bonne volonté que je me suis mis en tête de couvrir notre prochain adversaire de sarcasmes et autres médisances les plus empreintes d'une mauvaise foi de bon aloi. Ma plume était aiguisée et s'annonçait impitoyable. De sang et d'or sortiraient tripes et boyaux (dans la limite du bon goût, cela va sans dire). Et bien c'était faire fi d'une conscience chagrine et bardée de principes.
J'en étais donc à ces mauvais sentiments, bien décidé à m'atteler à la tâche, désireux de faire feu de tout bois, avec la fougue de Pascal Nouma et la hargne de Cyril Rool. Et pourtant... Ne comptez pas sur moi pour ironiser sur notre prochain adversaire ! Pourquoi un tel revirement ?
C'est que j'ai manqué m'étouffer en buvant mon café, avant même d'avoir écrit le premier mot de l'article que je m'étais un peu vite engagé à vous faire parvenir...
Lens capitale...
Il est de bon ton aujourd'hui pour toute ville footbalistique digne de ce nom d'être capitale de quelque chose. Il existe bien sûr une hiérarchie en la matière, et pour ne citer que les têtes de série : Strasbourg capitale de l'Europe, Paris capitale de la France, Lyon capitale des Gaule, Marseille capitale de la planète Marseille (prononcer à la manière d'IAM). Avec la fin du charbonnage, plus tard de Metalleurope, c'était un peu la peine qui était capitale à Lens...
Mais Lens c'est aussi et surtout la capitale de la Gohelle ! Tout supporter du Racing (le notre) aura reconnu au premier coup d'oeil l'hommage vibrant à l'ange blond de la Meinau, j'ai nommé : Wilfried Gohel ! Si d'aventure en aventure, de port en port Willy n'a jamais porté les couleurs du RC Lens l'hommage n'en est que plus beau ! Le fantasque chevelu, qui a passé la majeure partie de sa carrière chez le voisin de Valenciennes (club dont l'existence s'est longtemps limitée pour moi à une expression, presque un néologisme : OM-Valenciennes, mais ce n'est pas le propos), fait très couleur locale. Natif de Cherbourg, les parapluies n'avaient guère de secret pour lui... On ne s'étonnera pas que, fidèle parmi les fidèles du club, Éric Sikora ait débuté à Loos-en-Gohelle. Ce n'est pas la féminisation de son nom qui suffira à gâcher notre plaisir !
Comment vouliez que mon agressivité malsaine, déjà passablement émoussée à la lecture de la pluviométrie locale, résiste à cela ? Les gens du Nord sont sympas...
« On croyait que la Coupe de la Ligue était française. »
Et pourtant il y a un rapport...
Ce n'est pas pour le seul plaisir de rappeler qu'après leur avoir ravi le titre de champion de France, Lens a également privé nos amis du FC Metz d'une victoire en Coupe de la Ligue que je soulève cet épisode de la Coupe de la Ligue 1999.
Non, c'est juste qu'en plus du Racing Club, d'une attirance marquée pour Gohel et en faisant abstraction des occupations allemandes successives, Strasbourg et Lens partagent un autre point commun. Vous ne voyez pas ?
Et bien, rentrée des classes oblige, la période est propice aux révisions de tout poil. Saviez vous que Lens faisait, il y a bien longtemps de ça, partie des Pays-Bas ? J'en vois déjà qui sont surpris... A l'instar de Rome, la France ne s'est pas construite en un jour ! Mais ce n'est pas tout. Ces Pays-Bas étaient eux même espagnols. Curieux mélange me direz-vous... Des histoires de tête couronnées et de mariages arrangés tout ça, cherchez dans un manuel d'histoire ou les archives de Paris Match si les détails vous intéressent (mais venant de supporters de football ce serait surprenant) !
Pour résumer, Français et Espagnols se sont battus à Lens en 1648 lors de ce qui fut l'une des dernières batailles de la guerre de Trente Ans, juste avant la signature des traités de Westphalie. Pour qui sonne le glas ? Pour le Lens espagnol pardi ! Le traité des Pyrénées de 1659 le stipule clairement : « tous les clubs sportifs existants ou créés à compter d'aujourd'hui sur le territoire de Lens sont condamnés à évoluer dans le championnat de France, quel que soit leur niveau. ».
Avant même d'être créé, le RC Lens voyait donc la Liga espagnole et la Eredivisie néerlandaise lui fermer leurs portes ! Adieu le soleil, bonjour la DNCG... Adieux l'AJAX, bonjour l'AJA...
En souvenir, le RC Lens arbore fièrement les couleurs de l'Espagne sur son maillot (couleurs que vous risquez fort de ne pas voir samedi si Strasbourg continue à faire évoluer ses adversaires avec leur troisième maillot, lequel est probablement d'une laideur insoutenable et sans rapport avec les couleurs historiques du club. Mais ce n'est pas le propos...). Tout ça pour dire qu'à Lens, l'Espagne c'est bien fini. Le dernier Hidalgo du Nord s'appelle Michel et il n'a jamais défendu les couleurs lensoises...
Tout ça est bien vieux me direz-vous, remonte à une époque à laquelle on ne pouvait même pas prétendre boire une 1664, il devrait y avoir prescription. Toujours est-il que depuis lors on a pris l'habitude d'appeler Louis II de Bourbon, vainqueur glorieux de la bataille de Lens, le Grand Condé, allez savoir...
Les gens du Nord sont sympas, un peu rancuniers peut-être...
En vrac : du matériau il y en aurait eu !
Ce que j'aurais pu écrire, mais que je n'écrirais pas...
Alors bien sûr j'aurai pu leur reprocher de ne pas prêter à leurs voisins dans le besoin. Le LOSC peut bien se retrouver SDF (au SDF justement) en LDC (que d'abréviations !), les Lensois n'en ont cure... Bien au contraire, lorsqu'on parle de leur prêter Bollaert, les Lensois vont au charbon... Il faut dire que Lille est un peu à Lens ce que Lyon est à Saint-Etienne. Un peu, parce que même en s'y mettant à deux ils n'égalent ni l'ASSE, ni l'OL au nombre de championnats. Les gens du Nord sont sympas, mais pas prêteurs on dirait... C'est pas avec Guy Roux que ça va s'améliorer !
De Guy Roux à Sidi Keita, retraités avoués, on peut aussi se dire qu'à Lens ça sent la fin de Carrière... A quand une maison de retraite accollée au stade comme à Bâle ? (ah ben oui, ça aurait pu balancer... Bâle-Lens, hé vous avez suivi ?)
Et je vous épargne leur palmarès ! On aurait pu croire que le titre de 1944 allait les libérer... Il leur aura fallu 54 ans pour rééditer l'exploit. Et encore, champion de France 1998, ça fait on ne peut plus footix vous dirons les intégristes ! La Coupe de France ? Et bien parlons en... Le RC Lens est un peu à la Coupe de France ce que Raymond Poulidor était au Tour de France : trois finales perdues...
On aurait pu parler de la coupe à Toto... Après l'avoir gagnée en 2005 et 2007 les Sang et Or tenaient tellement à défendre leur titre qu'ils sont allés perdre à Troyes pour ne pas risquer de finir plus haut... A Troyes, chez Jean-Marc Furlan, justement ! Conséquence, une nouvelle odyssée passée par Odessa...
Pour être franc il était tentant de leur reprocher la lensoise. Rouget de Lisle (ne pas écrire Lille, sinon c'est la confusion garantie) a fait à Strasbourg l'honneur d'une chanson qui, dans les travées de la Meinau, aurait pu devenir (et je le dis sans rougir) un éminent homologue du You Will Never Walk Alone... N'était-ce pas suffisant (coquin de sort !) que les Marseillais nous volent la vedette (avant de nous voler nos vedettes...), fallait-il encore que Lensois et Stephanois détournent ce chant à leur profit ? Beaucoup se contenteraient pourtant d'être chanté par Macias et Bachelet !
La vérité c'est sans doute que les Lensois sont jaloux de n'être que le Racing du Nord quand nous sommes l'OM de l'Est...
La chute...
Tout ça pour vous dire que j'aurais pu essayer de me montrer mesquin, absurde ou carrément de mauvaise foi. Mais voilà, je n'ai pas le coeur à tirer sur l'ambulance !
Les gens du Nord sont sympas... Je leur souhaite en quittant la Meinau d'avoir des bleus à l'âme. Le bleu qu'il manque à leur décor...
fremen-bleu, scribouillard servile
