Merlus made in Gourcuff

C'est une révolte ? Non sire, c'est une révolution !
La révolution, depuis quelques saisons, c'est celle des sans-grades qui viennent régulièrement durant la première partie (voire plus loin) de saison dépasser certaines grosses écuries. Jusqu'à présent quelques gros budgets arrivaient à s'en sortir au bout du compte (hormis Lyon, l'OM ou Monaco ces cernières saisons), pendant que d'autres ne pouvaient éviter la lutte pour la relégation (PSG, Bordeaux, Nantes). Dans un contexte où meme Lyon n'arrive plus à éviter le pillage, certains "petits" misent sur la stabilité. Et en ce début de saison ça marche...
Les Merlus en font partie, eux qui n'ont été créés qu'en 1925, par une patronne de magasin de marée stéphanoise (tiens, tiens...). Ils n'accédèrent à la L1 pour la deuxième fois qu'en 2001 (sous la houlette de Gourcuff, comme pour la première fois). Mais malgré un succès 6-2 sur Guinguamp et une victoire en Coupe de France, ils retombent immédiatement en L2, comme en 98 à l'époque des Darch-Feindouno. Ils furent même au bord de la descente en National en 2005, malgré Baky Koné et ses 24 buts. Oui mais voilà, depuis leur remontée in extremis, le club a su se stabiliser, tant au niveau de la méthode, du staff, que des joueurs... Et trouver l'homme de la situation, qui est aussi l'homme de la maison, Christian Gourcuff.


C'est par le jeu qu'ils vivent, c'est par le jeu qu'ils pourraient mourir
A entendre Gourcuff, le football est un sport collectif (et oui !). Et ce, tant sur les phases défensives qu'offensives. L'idée, c'est qu'en jouant compact mais avec du mouvement, même un moteur moyen bien huilé peut aboutir à de belles perfs. On comprend donc qu'il ne soit pas fan de la frilosité tactique pronée par la plupart des coachs de L1. Précurseur dans l'utilisation de l'informatique dans le football, il ne l'est pas dans le domaine du positionement tactique : c'est un inconditionnel d'un 4-4-2 en zone qui n'a toutefois rien à voir avec celui de JPP, tant les objectifs collectifs de jeu sont différents. Son but est que ces joueurs ne fassent en quelque sorte plus qu'un, que leurs mouvements soient anticipés par leurs coéquipiers, leurs placements connus par coeur. Cela a permis à Lorient d'accrocher à son tableau de chasse Paris, Monaco et Lyon, rien que ça ! Leur début de saison les a vu rester invaincus face aux "gros" et curieusement, perdre contre le "petit" VA, qui a terrassé les Merlus au Moustoir avec leurs propres armes. Le jeu valenciennois et notamment sur les ailes a débordé les Lorientais qui ont parfois semblé fragiles face à un jeu qui développe lui aussi du mouvement collectif (comme sur le second but de VA). Le Racing sait ce qui lui reste à faire... Mais attention au soi-disant Lorient da Brasil et aux faux-semblants : l'an passé Lorient a fini avec la 19ème attaque et la 6ème défense... Le maitre mot du match sera peut-être récupération.


Paroles d'adversaires...
Les Monégasques, battus 2-1 au Moustoir, racontent: "Quand on les voit jouer, on a l'impression que c'est facile, l'équipe n'a pas beaucoup changé et ils se connaissent parfaitement. Alors ça joue très bien au ballon. En plus ils ont des individualités comme Sifi ou Vahirua" dit Menez. Vahirua, déjà 4, buts est blessé, ouf ! Car Menez disait "ça va etre difficile quand ils auront des blessés". Ca tombe bien pour le Racing, Vahirua et Morel sont forfaits. Berthod prévient toutefois: "ils peuvent etre la surprise du championnat".
Les commentaires du Parisien Digard sont intéressants : "Ils jouent haut pour récupérer et placer des attaques rapides. Et meme quand ils ont marqué, ils ne se sont pas contentés du nul". Le Racing devra donc se montrer à la fois patient et entreprenant pour battre les Merlus. Samy Traoré salue leur "oportunisme" et "leur force mentale qui leur a permis de se relever d'une première mi-temps difficile." Bodmer situe l'autre force du moment dans un domaine précis : "défensivement, leur replacement est très rapide. C'est donc une équipe très difficile à surprendre". Un placement haut, mais un replacement défensif rapide, Rentéria ou Mouloungi devront sortir leurs jambes de gala. Pour finir avec une note plus positive, Roudet déclare : "Je pense que Lorient a laissé beaucoup d'effort (Roudet n'est pas Rimbaud !) dans les derniers matchs. Ils étaient un peu moins bien physiquement et on a su en profiter en étant réaliste". Au Racing de bien récupérer et de faire aussi bien que Roudet et ses co-équipiers. A bon entendeur... salut les Merlus !!


A surveiller :
En l'absence de Vahirua et puisque le Racing sera motivé pour se rattraper après sa défaite, la paire défensive Abriel-Ewolo est très active, rapide et oriente bien la relance. A Yacine ou/et Pascal de trouver les intervales pour Moulougui et Renteria.