Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Le chardon ardent

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Par captainflirt
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Délaissé par les médias, le dauphin de Lyon pointe le bout de son nez dans quelques jours à la Meinau. Rien d'anormal donc si ça vous a échappé. Racingstub représente sur les scoops : l'ASNL est deuxième du championnat. Naaan ? Si !

Six mois de foot en Meurthe-et-Moselle


Mai. L'ASNL se maintient en L1 pour la deuxième année consécutive après un très bon début de championnat et un joli parcours en Coupe d'Europe. Pape Diakhaté, qui était courtisé par Manchester United en décembre dernier déclare « se sentir très bien à Nancy et apprécier son club avec lequel il aimerait encore franchir un palier ». Son Djembé raisonne encore chez tous les amoureux de Cataline.

Juin. Il se barre dans le très séduisant championnat ukrainien afin de donner un nouveau sens à sa carrière. Tandis que le kop perd un de ses plus proches éléments parmi les joueurs, Rousselot exulte, les 8 millions d'euros récoltés pour ce transfert vont lui permettre de « pérenniser le club ». Les amoureux d'un club n'ont pas toujours les mêmes valeurs.

Juillet. Picoti-picota. L'excellence musicale est de passage à la Pépinière, sorte de parc de l'Orangerie local. Au menu des Nuits de Stan cette année : Patrick Bruel et Zazie. On use de tous les stratagèmes pour faire venir des Stars à l'ASNL, mais le mercato avance et Nancy ne voit toujours rien venir.

Août. Le championnat commence et Nancy cartonne. L'avocat moustachu de la LFP enrage. Pour lui l'axe (du mal) dominateur du championnat doit commencer par ces trois lettres : PLM. Paris-Lyon-Marseille. On se rappelle que ce même axe figurait sur les plans du Kremlin en cas de guerre mondiale contre le bloc Ouest. Mais la France a des ressources et le trio de tête de la L1 s'appelle désormais NLL. Nancy-Lorient-Le Mans. 5ème journée de championnat, l'ASNL prend la tête pour la première fois de son histoire. Ca méritait bien un tube : « Qui s'y frotte s'y pique » par le Sibylline Crew. Yeah !

Septembre. Nancy se fait rattraper par Lyon au classement. Seuls deuxièmes, les Lorrains poursuivent leur bonhomme de chemin dans l'indifférence générale des médias. Ils parviennent même à suivre le rythme du sextuple champion de France. Toujours rien.

Octobre. Ca y est ! Guy Carlier s'est pris d'amour pour Sébastien Puygrenier. L'une des révélations nancéennes de la saison passée confirme son état de grâce avec un excellent début de championnat. Il figure dans la liste des 25 joueurs retenus pour le titre de joueur français de l'année. Un trophée nécessaire organisé par France Football et Téléfoot. En coulisse, il se murmure que Thierry Gilardi pourrait prononcer le mot Nancy pour la première fois de sa vie !

Novembre. Aldo Platini fête ses 80 ans, l'ASNL ses 40 ! Incroyable doublé qui met le feu aux poudres dans une ambiance retrouvée à Marcel Picot. Même la « marmite » (ancien surnom donné à la tribune Schuth) est chaude comme la braise. Pas autant que lors du jubilé de Platoche qui avait permis aux plus fidèles de voir Maradona et Pélé sur la pelouse, mais quand même, c'est beau un stade entier qui chante. Et ça tombe bien parce que «Joyeux anniversaire » tout le monde connaît. Cerise sur le gâteau, Nancy s'offre la peau de Bordeaux qui était invaincu à l'extérieur en championnat.

Décembre. Les supporters commencent à craindre le renouvellement d'un scénario bien connu la saison passée que le parcours en UEFA avait su faire oublier : excellent début de championnat et deuxième partie de saison difficile. Nancy piétine un peu et subit son deuxième revers de la saison sur le terrain du Mans. Gros boulot en perspective pour Saint Nicolas qui était présent dans les gradins de Picot la semaine dernière. La commande est prise et il a promis de la refiler à son pote le Père Noël (qui est en réalité son rival inventé par Coca-Cola) : remporter le derby de l'Est face à Strasbourg et claquer la gueule à l'OL pour finir champion d'automne 2007. Et bé ! On est bien loin de ce que pouvait nous annoncer les grands journaux spécialisés en football cet été...

ASNL2 ?!


Ah ça ! Ils doivent être nombreux du côté de Picot à se fendre la poire en repensant aux pronostics de tous les docteurs es football hexagonal. De l'Equipe à France football, en passant par les piliers de comptoirs de chez la Mère Denis, tous voyaient l'ASNL reléguée en fin de saison, parce qu'elle n'avait pas acheter Djibril Cissé et Boudjewin Zenden ou encore parce que Guy Roux ne venait pas y relever son traditionnel challenge du maintien. Pis, l'ASNL n'a recruté personne. Elle perpétue ainsi son anonymat complet depuis l'été et ce fameux maire catho dont tous ces journaleux font leurs choux gras tous les six mois. Il parait que ça paye mieux que de suivre les désunions de couple dans la presse people. Du coup tout devient normal, comprend, Nancy est la meilleure défense de L1, en possède la deuxième attaque mais n'a pas la cote auprès des médias.
Heureusement Pablo Correa est là pour s'en amuser : « Ce qui est sûr, c'est que certains, de loin, jugent Nancy comme un petit club. Je peux le comprendre mais ça fait mal. C'est la même douleur quand au collège tes potes te disent que ta petite amie est moche alors que tu trouves que c'est la plus belle du monde. »
Presque aussi drôle que notre Paplo.

Alors oui on peut le dire : ASNL2, mais seulement si on regarde en arrière. Sur 25 joueurs, 16 effectuent leur troisième saison au club ! Ce qui veut dire que 16 d'entre eux proviennent de la L2, et qu'aujourd'hui ils sont capables de rivaliser avec les meilleures formations de L1.
Une remarquable ascension sur la durée qui se combine avec une politique de recrutement intelligente dont les deux maîtres mots sont parcimonie et stabilité.
Pas de départs majeurs ces dernières saisons ni d'arrivées tapageuses qui font plouf. En final, l'ASNL et Pablo Corrrea ont réussi à créer un groupe qui se connaît par coeur et qui progresse ensemble de façon solidaire depuis bientôt 4 ans. Le rêve de nombreux entraîneurs et de nombreux supporters en trois leçons :

- Conserver les cadres historiques : Fred Biancalani (au club depuis 1993), Sébastien Puygrenier la star de l'équipe qui reconnaît non sans humour manquer encore « d'un poil de maturité », Monsef Zerka et Gaston Curbelo (ce dernier étant un peu sur la fin ces derniers temps), ou encore le portier Bracigliano.

- attirer et former des jeunes prometteurs, comme Michaël Chrétien (qui est en réalité musulman), Landry N'Guemo (le pote d'Essien en sélection) et Yamadou Camara (surnommé officieusement la bête des Vosges lors de son passage à Râon l'Etape).

- n'effectuer que quelques retouches sans chambouler l'effectif : le trio brazil de l'équipe arrivé il y a deux ans avec Kim, André Luiz et Adailton (tout cassé par Yves Deroff en 2005), Issar Dia (révélation de la saison passée).

Et ouais, comme le dit si habilement le Sibylline Crew : "Rien à faire des stars internationales". Un effectif bien huilé donc, avec beaucoup de mouvement devant qui aujourd'hui donne la plupart du temps à peu près ça :

Equipe


Et ce n'est pas l'imminence du mercato hivernal qui va changer cette tradition puisque aucun bon de sortie n'a été accordé. En revanche, deux défenseurs pourraient venir renforcer l'effectif.
Autre rêve aussi, celui du président Rousselot qui est finalement celui de tous les présidents de clubs. Agrandir le stade, continuer l'opération reconquête du public et obtenir des résultats. Qui a dit financiers ?

En attendant brûle, petit chardon, brûle, chardon ardant, mais gare à toi, si les médias t'ignorent, le Racing veille... Et n'oublie pas : « c'est quand on touche au but qu'on a le plus le chance de le rater. »

captainflirt

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