Avant match

Alors que le stade se remplit progressivement (pour finalement atteindre le chiffre de 16 770 personnes) et que les joueurs viennent s'échauffer, les UB90 affichent la banderole « Honteux ! », en rapport avec la déconvenue face à Metz. Après le chant des Gospel Kids et l'annonce de la composition des deux équipes, le Kop lance le désormais traditionnel «lève toi si t'es Strasbourgeois» repris par le stade. Le match des tribunes peut commencer.

Le match

La magie du tendu

A l'entrée des joueurs, le Kop s'orne d'un tifo en deux parties : dans un premier temps, des feuilles bleues et un voile représentant un disque avec en son centre le logo « RCS » descend, accompagné de la banderole « Faites de ce refrain ...». Puis ledit voile redescend, savamment retourné par le bas du Kop et remonte, dévoilant un disque d'or accompagné de la banderole complétée de : « ... un disque d'or ». Le tout est survolé de quelques notes de musique accrochées au toit du stade ou tenues à la main sur le haut du quart.

Les chants commencent mais ne durent guère plus de quelques minutes à chaque fois. La tension est palpable, sur le terrain et dans les tribunes. Les trente premières minutes passent, le stade s'endort, jusqu'à ce que Fanchone décide de rendre hommage à Edgar Loué en instance de divorce avec le Racing. Les supporters sont ahuris, mais à peine ont-ils repris leurs esprits que déjà l'arbitre accorde le premier penalty de la saison pour le Racing sous les écharpes du Kop. Cohade assure et marque.
Strasbourg mène et logiquement les chants auraient dû être plus puissants. Cela n'est pas forcément évident, ceux-ci baissant même en intensité malgré les différents coups de gueule des deux capos.

Les joueurs reviennent sur la pelouse et quatre fumigènes sont allumés côté strasbourgeois. Les UB90, dans le cadre des actions communes entre les ultras, sortent deux banderoles communes (léger problème de banderoles d'ailleurs) avec les Stéphanois, banderoles anti-LFP, bien entendu. Le tout est ponctué de chants conviant les dirigeants de la Ligue à aller voir chez les Grecs s'ils y sont.
L'ambiance repart doucement, dans la continuité de la première mi-temps. Le Kop assaisonne le match de quelques vieux chants tel le « Nous sommes les Strasbourgeois, et on va vous montrer ... » qui commençait à être oublié à la Meinau.

Strasbourg capitale de l'Europe

Et si les ultras n'étaient pas les monstres sanguinaires et illettrés que l'on croit ? Samedi soir, ils l'ont prouvé, montrant leurs qualités évidentes de maîtrise de trois langues, honorant ainsi la ville de Strasbourg, centre européen. La pratique évidente du français rajoutée au chant d'amour anglais « We love you Strasbourg .. » et le chant allemand souhaitant un bon retour dans le Forez à Benalouane et Guarin suite à leurs expulsions. Le dernier chant étant repris puissamment par une bonne partie du stade.

Alvaro superstar !

Entre tout cela, Alvaro fait son entrée sur le terrain. Quelques sourires discrets s'échangent entre les supporters. Mais Alvaro, soucieux d'obtenir le dernier t-shirt taille S de racingstub que détient encore chris, enchaîne les sprints sur le terrain dans l'espoir de perdre les kilos pris par les expériences d'Herbalife.
Le Kop voulant un deuxième but du RCS, organise un tendu d'écharpes. Et non seulement ça marche, mais c'est Alvaro qui marque ! Preuve est que les supporters influent sur le match.
L'ambiance décolle enfin, le stade participe aux différents chants dont un « lève toi... ». Preuve là aussi s'il en faut que la Meinau possède un énorme potentiel vocal et gestuel.
Décision ensuite est faite de souligner les amitiés entretenues entre Strasbourg, Karlsruhe et Berlin (avec respectivement les UB90, Phönix Sons 99 et Harlekins). S'ensuit un pogo (5ème du nom), les ultras se relevant à peine et Jacob Mulenga marque sur un centre décisif d'Alvaro Santos (!). La 6ème compression du quart de virage s'enchaîne logiquement à cela. L'ambiance redécolle et garde cette vitesse de croisière pour les deux dernières minutes du match.

Et nous alors ?

C'est ce qu'on a pu entendre en fin de match de la part des Strasbourgeois. En effet, alors que le stade était debout, applaudissant ses joueurs, et demandant à ces derniers de venir fêter avec lui la victoire. Mais n'ayant sans doute pas apprécié la banderole d'avant-match, ceux-ci quittent le stade sous quelques sifflets. Et nous, qu'aurions nous du faire quand ces mêmes joueurs ont été battus par trois buts à zéro par la lanterne grenat de Ligue 1 ?

Visiteurs

Légère déception

Saint-Étienne serait un club de moins en moins aimé pour des supporters néanmoins respectés. Ce sont donc ces éminents adversaires qui étaient attendus de pied ferme à Strasbourg. Après un bâchage Magic Fans (MF91 pour les intimes), à l'envers, et Green Angels 92 (ou GA92), ceux-ci se dispersent dans le quart de virage réservé aux visiteurs, le remplissant à moitié. Une légère altercation entre eux eut d'ailleurs lieu et au coup d'envoi ils se regroupent dans la partie haute du quart, accompagnés de la banderole « Nous chantons pour nos couleurs ».
Dès le début du match, les Stéphanois chantent haut et fort leur amour pour leur club, mais le pénalty tend à faire baisser le niveau sonore d'un cran. A la mi-temps, des banderoles communes aux Strasbourgeois sont sorties et ils répondent aux chants anti-LFP.
La physionomie du match par après les fait taire de plus en plus, ils débâcheront même au 2ème but.

Un match qui a vu du bon, du moins bon et de l'excellent. Ce qui est globalement satisfaisant donc, côté Strasbourgeois. Malheureusement, l'attitude rancunière des joueurs vient perturber cette fin de match, mais que voulez-vous, 3-0 lors d'un derby, ça ne s'oublie pas comme ça...