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- Par zero-zero
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Comme chacun sait (ou pas, c'est selon...), Chaban-Delmas n'est pas vraiment reconnu comme étant le stade le plus chaud de France et de Monaco. Mais c'est le mythique Racing qui vient, donc l'ennui ne peut pas être au rendez-vous !
Voyage un dimanche après-midi en Gironde, suivez le guide...
Es fangt güt ân...
19 474. C'est le nombre de spectateurs qui se sont finalement retrouvés au stade, sous un temps typiquement breton (là, il faut comprendre qu'il a fait beau plusieurs fois dans l'après-midi). « Pas plus de 16 000, 16 500 » m'avait pourtant annoncé la fille du guichet deux jours auparavant. « Ben ouais quoi, c'est Strasbourg ! ».
Voilà, le décor est planté. Avant de rentrer dans le match, j'en profite pour régler des comptes avec mes amis footeux de là en-bas, qui, personne n'étant parfait, ne sont ni stubistes, ni supporters du Racing, et qui ont donc préféré se concentrer sur des Libourne-Guingamp (j'te raconte pas l'extase...) et sur les autres déboires de nos amis Messois plutôt que de venir assister à mes côtés à ce fantastique choc de la L1 Orange !
C'est donc seul avec mon écharpe que je m'installe dans le tram, direction le stade. Deux hommes en face de moi. Le premier sourit lorsqu'il remarque mes couleurs, on discute du match, et d'un coup, le mec : « Strasbourg, vous avez des fachos là bas, nan ? » Ca commence bien ! Les supers clichés, et la réputation des Alsaciens...
Je lui réponds qu'on a bien quelques imbéciles aussi, mais sans doute pas beaucoup plus qu'ailleurs. « C'est là où y a des voitures de brulées à Nouvel An aussi ? ». Mais c'est qu'il insiste en plus ! En sortant, il ose encore me demander « pourquoi on est pas aimé en France, Bordeaux ? ». Sourire. Un cliché, encore, sans doute ! On se quitte par un « bon match à vous » chaleureux quand même. Entrée dans le stade. 4 euro 50 le hot-dog, pire qu'à la Meinau, et eux n'ont même pas la saucisse de l'ami Pierre Schmidt !
Je m'assois tranquillement, virage ouest, tout en haut. La trentaine d'UB 90 me suivent de quelques minutes, juste dans l'autre coin du virage. Bravo à eux pour ce lointain déplacement. Le kop bordelais, lui, est dans le virage opposé, ça se remplit doucement. Tiens, le club a dû inviter des équipes de jeunes, des enfants d'une dizaine d'années commençant à brailler dans le bas de la tribune. Sympa pour l'ambiance, déjà que les expressions tarifs « étudiant » ou « pour les femmes » sont inconnues ici. Bon quand ces mêmes bambins se mettent à huer les Saints Hommes que sont Stéphane Cassard et Alex Vencel, qui entrent pour l'échauffement, je rigole un peu moins. Les pauvres, sont jeunes...
Lorsqu'éclate un immense fou rire parce que Alvaro "le Gros" Santos (pas taper, c'est affectueux !) envoie un missile dans les nuages, je m'amuse bien quand même. Au loin, Furlan salue des connaissances dans la tribune, tout sourire. Sifflets pour les joueurs alsaciens pendant la compo des équipes. Là, le speaker est vraiment nul, en plus de ne pas annoncer distinctement la limite entre titulaires et remplaçants, il ne nomme pas les entraineurs, privant sans doute notre coach d'une petite ovation.
D'éérscht halb'zit
Début du match. Les Ultras girondins semblent avoir un peu de voix, contrairement à quelques matchs précédents. Je vous offre même la seule phrase sans chauvinisme aucun du tout le texte : l'ambiance -habituelle- de la Meinau comparée à celle de l'ex-Parc Lescure même en Ligue des Champions l'an passé-, c'est le jour et la nuit, le Renteria et le Gmamdia quoi ! En une dizaine de matchs, je n'ai jamais vu aucune animation, ni aucun tifo, juste quelques maigres banderoles... Triste... Là ça chante, « Allez Bordeaux allez », « Nous sommes les Girondins... ».
Bizarrement, comme je le ferai remarquer à mon voisin plus tard, le couplet du « Nous serons champions de France » entendu à longueur de match contre Sainté a disparu. C'est méchant, mais faut bien rire un peu ! Sur le terrain, le jeu est plaisant, Kévin croque et les UB agitent leurs drapeaux. Dur quand même de se faire entendre, malgré leurs efforts. Moi, je commence à me sentir comme un vrai intrus, le gamin à ma droite me demande « pourquoi (je) tiens pour les autres », et certains me regardent un peu bizarrement. Surtout que d'autres s'excitent, sur les mauvaises passes et le je-me-la-joue-tout-seul d'Obertan. « Avec Wendel, ça aurait été action de but. Mais comme à Lyon... ». Ah oui l'arbitrage. On va y revenir. Puis la même mauvaise foi partout : « Carton, carton... ». Bon j'avoue, j'ai fait pareil.
BUT ! De Henrique, qui va narguer les supporters strasbourgeois. Rageant, première. BUT ! De Moulougui. Je me lève d'un bon d'un seul, manquant de me faire une belle bosse sur les murs de Chaban « monument historique » Delmas. Ce qui me fait penser que je n'ai pas signalé l'absence de dossiers aux sièges du stade, ce qui est quand même gavé désagréable pendant une heure et demie, pour parler comme les Bordelais. Retour au jeu, le Racing vient d'égaliser. Hors-jeu... Rageant, deuxième, les sourires apparaissent autour de moi. MAIN, PENALTY pour le Racing ! Tu rêves ! A 100 mètres tout le monde a vu l'action, sauf M. Moulin. Pourtant un autre ami à nous, Alain Afflelou ne doit pas trainer bien loin. Une tape sur mon épaule du voisin. « On a eu chaud ». Rageant, troisième. BUT ! De Henrique. A nouveau sur corner, à nouveau un chambrage. Rageant, quatrième.
D'tsvaite halb'zit
A la mi-temps se déroule un remake du Challenge... Mi-Temps (ça ne s'invente pas) aperçu à la Meinau, dont une partie consiste à se lever le ballon, effectuer quelques jongles puis marquer des 16 mètres. Certaines tentatives auraient rendu vert de jalousie le défunt Edgar Loué. Paix à son âme.
Ca chambre dans le virage, pas très sympa pour les jeunes, surtout quand on ne fait pas mieux. En début de seconde période, les Ultras Boys et leurs homologues bordelais exhibent la même banderole, mot pour mot : « Le combat se poursuit, tous les matchs le samedi ». Une cause commune qui rassemble finalement les deux kops, pourtant sensés ne pas être les meilleurs amis du monde. Cette deuxième mi-temps est plus calme. BUT ! Le troisième, je n'enrage plus. Faute ? Pas faute ? Difficile, même avec l'écran géant. Les gamins s'en donnent à coeur joie : « Et un, et deux, et trois zéro... ». Sourire jaune, c'était plus drôle quand c'était Metz.
Le Racing ne joue pas trop mal, mais l'efficacité offensive est pour ainsi dire nulle. Le voisin, qui vient d'ailleurs de sortir enfin son écharpe Marine et Blanc (un peu comme les Marseillais de la Meinau) se veut bon copain mais ironique quand même : « Pour vous, l'arbitre aura été le plus régulier : mauvais du début à la fin ». Cependant, je vais quand même entendre un truc hallucinant, le truc d'une "blaserie" du foot indescriptible. Discussions entre deux personnes devant moi, quasiment au mot près :
- « C'est quoi le prochain match ? Nancy ? Ca risque d'être mon dernier ! »
- « Pourquoi ? »
- « Oh bah si on gagne, la saison est finie, on a atteint l'objectif !»
Waouh ! Les mecs sont à 6 points de Lyon à 9 journées de la fin, et les supporters déclarent forfait ? Va raconter ça à un type de Brême ou d'Hambourg ! Tellement incroyable que j'ai cru avoir mal entendu... Fou, mais véridique !
« Bis nààgscht Jôr »
Arrêts de jeu. Je me prépare à sortir vite par l'arrière. « Salut la saucisse », signé un mec devant qui ne m'a pas parlé du match. « A l'année prochaine ». Un autre me serre la main : « Bonne chance pour le maintien ». « A l'année prochaine ».
Une belle conclusion ça, à l'année prochaine ! Fin du voyage du dimanche après-midi en Gironde. Peut-être que j'en raconterais un autre, l'année prochaine. Et entre nous, je préfèrerai le faire à Chaban-Delmas qu'au stade Jean-Antoine Moueix...
Pour découvrir les photos du match, cliquez ici.
Es fangt güt ân...
19 474. C'est le nombre de spectateurs qui se sont finalement retrouvés au stade, sous un temps typiquement breton (là, il faut comprendre qu'il a fait beau plusieurs fois dans l'après-midi). « Pas plus de 16 000, 16 500 » m'avait pourtant annoncé la fille du guichet deux jours auparavant. « Ben ouais quoi, c'est Strasbourg ! ».
Voilà, le décor est planté. Avant de rentrer dans le match, j'en profite pour régler des comptes avec mes amis footeux de là en-bas, qui, personne n'étant parfait, ne sont ni stubistes, ni supporters du Racing, et qui ont donc préféré se concentrer sur des Libourne-Guingamp (j'te raconte pas l'extase...) et sur les autres déboires de nos amis Messois plutôt que de venir assister à mes côtés à ce fantastique choc de la L1 Orange !
C'est donc seul avec mon écharpe que je m'installe dans le tram, direction le stade. Deux hommes en face de moi. Le premier sourit lorsqu'il remarque mes couleurs, on discute du match, et d'un coup, le mec : « Strasbourg, vous avez des fachos là bas, nan ? » Ca commence bien ! Les supers clichés, et la réputation des Alsaciens...
Je lui réponds qu'on a bien quelques imbéciles aussi, mais sans doute pas beaucoup plus qu'ailleurs. « C'est là où y a des voitures de brulées à Nouvel An aussi ? ». Mais c'est qu'il insiste en plus ! En sortant, il ose encore me demander « pourquoi on est pas aimé en France, Bordeaux ? ». Sourire. Un cliché, encore, sans doute ! On se quitte par un « bon match à vous » chaleureux quand même. Entrée dans le stade. 4 euro 50 le hot-dog, pire qu'à la Meinau, et eux n'ont même pas la saucisse de l'ami Pierre Schmidt !
Je m'assois tranquillement, virage ouest, tout en haut. La trentaine d'UB 90 me suivent de quelques minutes, juste dans l'autre coin du virage. Bravo à eux pour ce lointain déplacement. Le kop bordelais, lui, est dans le virage opposé, ça se remplit doucement. Tiens, le club a dû inviter des équipes de jeunes, des enfants d'une dizaine d'années commençant à brailler dans le bas de la tribune. Sympa pour l'ambiance, déjà que les expressions tarifs « étudiant » ou « pour les femmes » sont inconnues ici. Bon quand ces mêmes bambins se mettent à huer les Saints Hommes que sont Stéphane Cassard et Alex Vencel, qui entrent pour l'échauffement, je rigole un peu moins. Les pauvres, sont jeunes...
Lorsqu'éclate un immense fou rire parce que Alvaro "le Gros" Santos (pas taper, c'est affectueux !) envoie un missile dans les nuages, je m'amuse bien quand même. Au loin, Furlan salue des connaissances dans la tribune, tout sourire. Sifflets pour les joueurs alsaciens pendant la compo des équipes. Là, le speaker est vraiment nul, en plus de ne pas annoncer distinctement la limite entre titulaires et remplaçants, il ne nomme pas les entraineurs, privant sans doute notre coach d'une petite ovation.
D'éérscht halb'zit
Début du match. Les Ultras girondins semblent avoir un peu de voix, contrairement à quelques matchs précédents. Je vous offre même la seule phrase sans chauvinisme aucun du tout le texte : l'ambiance -habituelle- de la Meinau comparée à celle de l'ex-Parc Lescure même en Ligue des Champions l'an passé-, c'est le jour et la nuit, le Renteria et le Gmamdia quoi ! En une dizaine de matchs, je n'ai jamais vu aucune animation, ni aucun tifo, juste quelques maigres banderoles... Triste... Là ça chante, « Allez Bordeaux allez », « Nous sommes les Girondins... ».
Bizarrement, comme je le ferai remarquer à mon voisin plus tard, le couplet du « Nous serons champions de France » entendu à longueur de match contre Sainté a disparu. C'est méchant, mais faut bien rire un peu ! Sur le terrain, le jeu est plaisant, Kévin croque et les UB agitent leurs drapeaux. Dur quand même de se faire entendre, malgré leurs efforts. Moi, je commence à me sentir comme un vrai intrus, le gamin à ma droite me demande « pourquoi (je) tiens pour les autres », et certains me regardent un peu bizarrement. Surtout que d'autres s'excitent, sur les mauvaises passes et le je-me-la-joue-tout-seul d'Obertan. « Avec Wendel, ça aurait été action de but. Mais comme à Lyon... ». Ah oui l'arbitrage. On va y revenir. Puis la même mauvaise foi partout : « Carton, carton... ». Bon j'avoue, j'ai fait pareil.
BUT ! De Henrique, qui va narguer les supporters strasbourgeois. Rageant, première. BUT ! De Moulougui. Je me lève d'un bon d'un seul, manquant de me faire une belle bosse sur les murs de Chaban « monument historique » Delmas. Ce qui me fait penser que je n'ai pas signalé l'absence de dossiers aux sièges du stade, ce qui est quand même gavé désagréable pendant une heure et demie, pour parler comme les Bordelais. Retour au jeu, le Racing vient d'égaliser. Hors-jeu... Rageant, deuxième, les sourires apparaissent autour de moi. MAIN, PENALTY pour le Racing ! Tu rêves ! A 100 mètres tout le monde a vu l'action, sauf M. Moulin. Pourtant un autre ami à nous, Alain Afflelou ne doit pas trainer bien loin. Une tape sur mon épaule du voisin. « On a eu chaud ». Rageant, troisième. BUT ! De Henrique. A nouveau sur corner, à nouveau un chambrage. Rageant, quatrième.
D'tsvaite halb'zit
A la mi-temps se déroule un remake du Challenge... Mi-Temps (ça ne s'invente pas) aperçu à la Meinau, dont une partie consiste à se lever le ballon, effectuer quelques jongles puis marquer des 16 mètres. Certaines tentatives auraient rendu vert de jalousie le défunt Edgar Loué. Paix à son âme.
Ca chambre dans le virage, pas très sympa pour les jeunes, surtout quand on ne fait pas mieux. En début de seconde période, les Ultras Boys et leurs homologues bordelais exhibent la même banderole, mot pour mot : « Le combat se poursuit, tous les matchs le samedi ». Une cause commune qui rassemble finalement les deux kops, pourtant sensés ne pas être les meilleurs amis du monde. Cette deuxième mi-temps est plus calme. BUT ! Le troisième, je n'enrage plus. Faute ? Pas faute ? Difficile, même avec l'écran géant. Les gamins s'en donnent à coeur joie : « Et un, et deux, et trois zéro... ». Sourire jaune, c'était plus drôle quand c'était Metz.
Le Racing ne joue pas trop mal, mais l'efficacité offensive est pour ainsi dire nulle. Le voisin, qui vient d'ailleurs de sortir enfin son écharpe Marine et Blanc (un peu comme les Marseillais de la Meinau) se veut bon copain mais ironique quand même : « Pour vous, l'arbitre aura été le plus régulier : mauvais du début à la fin ». Cependant, je vais quand même entendre un truc hallucinant, le truc d'une "blaserie" du foot indescriptible. Discussions entre deux personnes devant moi, quasiment au mot près :
- « C'est quoi le prochain match ? Nancy ? Ca risque d'être mon dernier ! »
- « Pourquoi ? »
- « Oh bah si on gagne, la saison est finie, on a atteint l'objectif !»
Waouh ! Les mecs sont à 6 points de Lyon à 9 journées de la fin, et les supporters déclarent forfait ? Va raconter ça à un type de Brême ou d'Hambourg ! Tellement incroyable que j'ai cru avoir mal entendu... Fou, mais véridique !
« Bis nààgscht Jôr »
Arrêts de jeu. Je me prépare à sortir vite par l'arrière. « Salut la saucisse », signé un mec devant qui ne m'a pas parlé du match. « A l'année prochaine ». Un autre me serre la main : « Bonne chance pour le maintien ». « A l'année prochaine ».
Une belle conclusion ça, à l'année prochaine ! Fin du voyage du dimanche après-midi en Gironde. Peut-être que j'en raconterais un autre, l'année prochaine. Et entre nous, je préfèrerai le faire à Chaban-Delmas qu'au stade Jean-Antoine Moueix...
Pour découvrir les photos du match, cliquez ici.
