Avec les tripes !

Gargorov de retour, Cohade sur le banc

C'était la principale interrogation, à l'orée de cette rencontre: Renaud Cohade, touché à l'entrainement, mais ? Sans réelle surprise, Jean Marc Furlan a donc décidé de placer son numéro 8 sur le banc, et de faire retrouver au lutin bulgare, Emil Gargorov, une place dans le 11 de départ. Une composition qui, pour le reste, était attendue. On notera toutefois que le héros de Guingamp, Mamadou Bah, est à nouveau aligné à un poste de milieu offensif sur le côté gauche. Au coup d'envoi, le Racing présentait donc cette équipe:



Côté amiénois, l'entraîneur Thierry Laurey a à sa disposition une équipe proche de sa composition habituelle, avec notamment ce vieux routier de Carl Tourenne en défense, et le virevoltant Roy Contout en pointe.

Un début idéal, (trop) vite gâché

Devant plus de 13.000 personnes, le Racing entame bien sa rencontre, en occupant très vite la moitié de terrain picarde, et en effectuant un pressing assez haut. C'est d'ailleurs en mettant la pression sur un défenseur que Gargorov parvient à contrer un ballon de relance, qui parviendra ensuite à Kandia Traoré. L'Ivoirien, prêté par Sochaux, parvient à contrôler et à placer parfaitement la balle aux fonds des filets de Benvegnu. On ne joue que depuis une minute et une trentaine de secondes, et le Racing prend déjà les devants. Inutile de dire qu'on ne pouvait espérer meilleure entame de match, d'autant que Jean Alain Fanchone, quelques instants plus tard, est tout proche de doubler la mise sur une superbe frappe qui trouve le poteau. Le rythme est très soutenu, d'un côté comme de l'autre, puisque les visiteurs se montrent également menaçants. Heureusement, un excellent Steven Pelé veille au grain. Malheureusement, c'est ce même Pelé qui sera au centre de l'un des tournants de la rencontre. 10ème minute, un attaquant amiénois file au but et est bousculé par le défenseur, à l'entrée de la surface. L'arbitre siffle la faute, et considère que celui-ci était en position de dernier défenseur. Or, comme le veut la règle, cette infraction est sanctionnée par un carton rouge. Le Racing se retrouve donc à 10, avec plus de 80 minutes de jeu à tenir. Les premiers ongles sont rongés dans les travées.

Revigorés par leur supériorité numérique, les Picards sortent de plus en plus, et commencent à inquiéter sérieusement Stéphane Cassard. Ainsi, c'est d'abord Bakaye Traoré qui, par deux fois, manque l'égalisation. Ensuite, c'est principalement sur coups de pied arrêtés qui viendra le danger, mais encore une fois, le gardien strasbourgeois répond présent. La mi temps est sifflée, et on se dit que le Racing n'a pas fini de souffrir en seconde période. Les ongles des spectateurs ont raison de s'inquiéter pour leur sort.

Au bout de l'effort

Dès le début de la seconde période, les intentions d'Amiens sont claires: ramener au moins un point de ce déplacement. Cette volonté est d'ailleurs matérialisée par la sortie d'un défenseur, Brillault, et l'entrée de l'attaquant Nicolas Raynier. A nouveau, le schéma se répète, les visiteurs pressent et les Strasbourgeois ont de plus en plus de mal à se dégager. Heureusement, les hommes de Jean Marc Furlan parviennent à placer quelques contres, notamment par l'intermédiaire du duo Fanchone-Traoré. C'est d'ailleurs de l'Ivoirien que viendra la lumière, lorsque celui-ci réussi à percer sur son côté droit, avant d'être stoppé irrégulièrement dans la surface par un défenseur. Pénalty logique dont va se charger Emil Gargorov. Le Bulgare, après avoir pris beaucoup d'angle, parvient à placer une frappe imparable. Le Racing, dominé, fait le break et croit avoir mis fin aux ambitions de son adversaire. Mais le sort avait décidé que ce match serait encore long à rendre son verdict. Moins de 5 minutes plus tard, c'est le grand Nzonzi qui s'en va tromper Cassard d'une belle tête croisée. Cette fois, le match est relancé et les dernières minutes s'annoncent réellement tendues. Dans les tribunes, cette tension est d'ailleurs palpable, et renforcée par l'enjeu de la rencontre et par l'importance d'une victoire dans le sprint à la montée.

D'autant que les Picards continuent à pousser dans l'espoir d'accrocher une égalisation, qui aurait pu intervenir quelques instants seulement après leur premier but, lorsque Kadir place sa frappe au ras du poteau d'un Cassard battu sur le coup. Ce même Kadir ira encore inquiéter le portier mais celui-ci reste vigilant. En face, on cherche également le KO. Ainsi, par deux fois, les Strasbourgeois sont proches du 3-1, mais ni Jean-Alain Fanchone, sur une superbe frappe des 25 mètres, détournée non moins magnifiquement par Benvegnu, ni Ducrocq, sur un coup franc puissant mais sur la barre, ne parviennent à conclure. On continue de trembler et de se ronger ce qu'il reste d'ongles dans les travées du stade, tant le match est indécis. Heureusement, les Alsaciens feront bloc, comme rarement cette saison, pour tenir ce résultat ô combien précieux. Après trois longues minutes, l'arbitre de la rencontre délivre donc la Meinau, qui exulte et commence déjà à sentir ce petit parfum printanier de L1.

Les résultats des concurrents

Si le Racing a fait sa part du travail en obtenant ces trois points de haute lutte, ses adversaires pour la montée ont également joué ce soir. Ainsi, la rencontre la plus remarquable mettait aux prises Tours à Boulogne, les deux "surprises" du haut de tableau. Finalement, après avoir mené au score, les Boulonnais se sont inclinés sur le score de 3 buts à 1. Si ceux-ci paraissent un peu décrochés, ce sont maintenant les Tourangeaux qui se montrent menaçants. Méfiance.

Un autre résultat était intéressant à connaitre, celui de Metz, en déplacement à Angers, ancien épouvantail dans la course à la montée, aujourd'hui rentré dans le rang. Au stade Jean-Bouin, les Lorrains n'ont pu faire mieux que match nul, 1-1, et perdent ainsi deux points sur Strasbourg.

Les Alsaciens semblent donc avoir fait la très bonne opération du soir, mais avec seulement 3 points d'avance sur le 4ème, Tours, et encore 3 matchs à disputer, dont 2 chez des concurrents directs, il serait encore prématuré de se croire arrivé à bon port. Et avant le port de la L1, c'est justement le port de Boulogne sur Mer qui se profile lundi prochain ...