Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

RCS - ACAA, présentation du match

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Par strohteam
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Le Lion de Némée (J.-C. Vergerolle)

Un hydre bicéphale venu tout droit de Provence débarque à la Meinau. Le Racing en plein travaux sera-t-il capable d'une performance herculéenne ?

La dernière fois qu'un leader du championnat s'est présenté sur les bords du Krimmeri c'était en octobre dernier, il s'agissait de l'autre Racing, le monstre lensois taillé pour une Ligue 1 au sein de laquelle il est retourné depuis. Evidemment, l'Athlétic club Arles-Avignon (ACAA) bénéficie d'un statut moins prestigieux et n'est pas véritablement à classer parmi les grosses écuries du football français. Mais, pour un Racing en plein marasme qui n'en finit pas de nettoyer ses propres écuries, celles d'Augias, le moindre adversaire un tant soit peu organisé fait figure de monstre à terrasser. Comme son voisin istréen, l'ACAA vient tout droit de National avec une équipe en place, des automatismes rodés et une dynamique positive, autant de choses dont notre pauvre Racing se trouve bien dépourvu. Ajoutons à ça un public annoncé au mieux comme boudeur et un entraîneur déjà sur un siège éjectable et l'on comprendra que le climat n'est guère propice à une performance sereine. Celà étant, un tel scénario offre aussi l'occasion aux joueurs de montrer qu'ils sont de vrais compétiteurs capable de faire enfin respecter la logique sportive, même dans des circonstances difficiles.

Plantons le décor


Crise en coulisse, mots doux dans la presse, débâcle sur le terrain, entraîneur viré : l'épisode de la grande et trop récurrente saga "Le Racing en crise" a été cette année programmé dès l'été, sans doute histoire de ne pas laisser retomber le soufflé après le succès de l'opus du printemps dernier. Autant dire que, faute de pommes d'or, le stade de la Meinau a surtout été un jardin désespérant depuis quelques temps.

Fort chagrinés, les supporters entendent pour la plupart réagir mais ils le feront en ordre dispersé. D'un côté, on trouve la dernière cohorte des inconditionnels de Gilbert Gress qui n'en finissent pas de fustiger tous ceux qui se sont mis en travers du chemin du mythe régional. Peu nombreux quand il s'est agi de manifester devant la Meinau la semaine dernière, certains entendent néanmoins exiger le remboursement de l'abonnement initialement souscrit pour contempler les exploits de l'auto-proclamé "meilleur entraîneur du monde". Il est cependant plus probable de les voir s'adonner à la politique de la chaise vide pratiquée en son temps par l'idole de leur idole tandis que d'autres pourront être tentés de jouer du sifflet si jamais les choses tournent au vinaigre.

De l'autre côté, les Ultra Boys 90 appellent à un boycott des quinze première minutes du match en tentant de se placer au dessus de la mêlée, un peu comme l'idole de l'idole de ceux dont on a parlé juste avant. Les Ultras entendent en effet protester contre la situation du club en général et le triste spectacle que donne celui-ci sans que l'on puisse discerner de revendication plus précise.

Au milieu, les quelques milliers d'autres spectateurs qui se savent plus trop sur quel pied danser mais qui ne débordent sans doute pas d'admiration pour les récents exploits de leurs protégés en bleu et blanc. Bref, si l'on est optimiste on peut dire que c'est un public à conquérir. Si on l'est un peu moins on ne peut que constater que le droit à l'erreur des Racingmen sera singulièrement limité ce soir.

Sur le banc, un moustachu, ce qui constitue une première depuis bien longtemps, tellement longtemps que les éminents historiens du Stub sont incapables de dater précisément le dernier passage d'un technicien à bacchantes à Strasbourg. Pascal Janin est à ce titre déjà entré dans l'histoire du club même s'il pourrait n'y rester que très peu de temps. La rumeur Jean-Pierre Papin continue en effet de bruisser avec insistance et l'intéressé ne fait rien pour la démentir. Dans le même temps, différents organes de presse prêtent à Philippe Ginestet des contacts avec un large spectre d'entraîneurs allant de Laurent Roussey à Jean Tigana en passant par Faruk Hazdibegic. L'ancien entraîneur de Brest a jusqu'à la fin du mois pour convaincre et il doit déjà se dire qu'être coach dans un club qui descend les entraîneurs aussi vite que d'autres les oiseaux du lac Stymphale ça n'est vraiment pas une sinécure. Si l'on est optimiste, on dit que c'est un beau challenge à relever. Si on l'est un peu moins, on ne peut que constater que ça ressemble tout de même fort à une mission kamikaze.

Du côté du cirque Gru(e?)ss


Bien que battus à Laval, les Strasbourgeois sont apparu comme en progrès du côté de la Mayenne, ce qui n'était certes pas difficile après la pâle prestation face à Châteauroux. Ce timide renouveau s'explique sans doute en partie par les changements de trajectoire opérés par Pascal Janin. Plutôt que le 4-3-3 exigé par Gress, son ancien adjoint a préféré recourir à un dispositif en 4-2-3-1 somme toute assez proche de celui employé du temps de Jean-Marc Furlan. Mieux disposés, avec moins d'espaces entre les lignes, les joueurs ont semblé plus à l'aise dans ce système même si, au final, des prestations individuelles en deçà et une faiblesse sur coup de pied arrêté aussi persistante qu'irritante leur on valu une nouvelle défaite. Autre changement, Pascal Janin entend réintégrer petit à petit les bannis de l'époque Gress. Franck Dja Djedje est entré en jeu à Laval, pour voir aussitôt rouge, et Emil Gargorov a été relancé ce week-end avec la réserve contre Colmar. Le petit bulgare dispose de qualités techniques qui feraient sans aucun doute du bien au Racing mais il n'a pas été jugé apte pour ce match.

Pascal Janin devrait probablement continuer dans cette voie et reconduire dans les grandes lignes le schéma vu à Laval même si les hommes pourraient changer. Le Racing récupère en effet ses internationaux Mamadou Dioulde Bah et Yassine Bezzaz ainsi que Steven Pelé, suspendu à Laval. Dans le même temps, Janin a laissé entendre que Jean-Alain Fanchone pourrait sortir de l'équipe suite à sa piètre performance chez les Tangos. Nicolas Fauvergue est lui incertain tandis que Stéphane Cassard et Régis Gurtner sont toujours forfait et que Franck Dja Djedje est automatiquement suspendu.

L'équipe du Racing pourrait donc se présenter comme suit :

[equipe]Sommer -- Pichot, Pelé, Sikimic, Othon -- Rodrigo, Bah - Khiter, Marcos, Gueye -- Fauvergue[/equipe]

Equipe


Et nos adversaires dans tout ça ?


En comparaison de la situation du Racing, l'état du promu provençal semble enviable. S'appuyant sur une ossature qui a connu toutes les montées du CFA 2 à la L2, l'ACAA a en outre recruté de façon intelligente en engageant des joueurs rompus aux joutes de ce championnat. On y retrouve bien sûr deux produits de la formation strasbourgeoise, Jean-Christophe Vergerolle et Ali-Azouz Mathlouthi, mais aussi des joueurs que l'on avait un peu perdu de vue depuis les albums Panini et autres fiches Onze Mondial des années 1990, à l'image de Sébastien Piocelle ou de Kaba Diawara. Ajoutons à ça un buteur et un gardien estampillés "vieux routiers de L2", Abdelmalek Cherrad et Cyril Merville, et l'équipe provençale a tout d'un sanglier d'Erymanthe prêt à ravager les territoires des favoris du championnat.

Un adversaire redoutable certes mais qu'il convient de ne pas sur-estimer. l'ACAA c'est avant tout le plus petit budget de L2, un club qui a longtemps attendu le feu vert de la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) pour pouvoir participer au championnat. Faute de stade aux normes, les Arlésiens ont du se déplacer en Avignon à une cinquantaine de kilomètres de là ce qui n'a pas été sans provoquer quelques bisbilles et querelles de clochers. Les footballeurs promus en L2 ont en effet été accueillis à bras ouvert dans la cité de Mireille Matthieu et Claude Leroy par une équipe municipale ambitieuse où figure notamment Alain Bompard, ex-grand manitou de l'AS Saint-Etienne époque faux passeports. Une translation n'a pas été sans provoquer quelques grincements de dents en Arles, où l'on a peur de perdre son équipe, mais aussi dans la cité des Papes où les inconditionnels de l'Avignon Foot 84 se désolent de voir le club historique de la ville évincée au profit des voisins camarguais. Côté public, ce n'est guère mieux dans cette région où l'Olympique de Marseille règne en maître incontesté, et certains joueurs n'hésitent plus à manifester leur dépit face au peu d'engouement qu'ont suscité leurs exploits répétés. Bref, un budget peau de chagrin, des affrontements au sommet, un public tiède et un effectif de joueurs sur le retour... finalement, l'ACAA n'est pas si éloigné du RCS.

En vertu de l'adage selon lequel "on ne change pas une équipe qui gagne" et compte tenu des connaissances limités du rédacteur de cet article, on pourrait avancer, sans garanties, la composition suivante côté ACAA :

Equipe


Equipe


Voilà, il ne reste plus au Racing qu'à faire le travail pour éviter la descente aux Enfers. Allez les Bleus !

strohteam

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