Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Angers - RCS, côté tribunes

Note
0.0 / 5 (0 note)
Date
Catégorie
Côté tribunes
Lectures
Lu 1.949 fois
Auteur(s)
Par zero-zero
Commentaires
0 comm.
p1000734.jpg
© zero-zero

Sur fond d'histoires de boycott et de crise sportive, récit de la soirée de quelques Strasbourgeois perdus dans la douceur angevine.

« Quelques », parce que le décompte officiel est plus que compliqué, vous allez vite comprendre.

Petite soirée en toute intimité


Ambiance feutrée dans le parcage visiteur de Jean-Bouin composé de 18 personnes. La liste des convives se décompose ainsi : 5 UB90 arrivés d'Alsace en voiture, l'(ex) élève de la Confrérie des Chats Noirs de l'Ouest accompagné de l'(ex ?) maître de cette dernière et de son fidèle acolyte, deux jeunes Alsaciens exilés en Vendée et déjà présents à Nantes, plus un supporter venu seul, ce qui porte à 11 le nombre de fidèles certains du Racing. Les choses se corsent ensuite. Nous observons tout d'abord deux jeunes gens qui avoueront rapidement être supporters du SCO, installés parmi nous uniquement « parce que c'est moins cher ». 5 euros au lieu de 7 juste à côté, il n'y a pas de petites économies en temps de crise. Je soupçonne les 4 individus assis en haut à droite là d'avoir usé de la même combine. Enfin, un papy isolé et au club favori inconnu complète le paysage.

Dans tous les cas, à 11 ou à 18, nous n'avons pas tenté de nous faire entendre. Une petite soirée au calme entre potes, ça ne se refuse pas ! La première période a ainsi été majoritairement consacrée à une discussion de comptoir sur l'action de boycott de lundi et ses lourdes conséquences. Quand l'extra-sportif prend une nouvelle fois le dessus sur le jeu... Jeu observé du coin de l'oeil et qui de toute façon n'avait pas l'air terrible, les Angevins ayant globalement la maîtrise du ballon. Un immense soupir de soulagement toutefois lorsque Stéphane Cassard sauve la mise face à Modeste en seconde période. Des encouragements aussi ont brisé le silence sur les occasions alsaciennes juste devant nous, notamment cette tête de Farès Brahmia qui restera la plus franche, tout comme un « Habib, je t'aime ! » à l'origine douteuse. Les applaudissements et les « Lâchez rien, les gars ! » se sont succédés dans les périodes de poussées du SCO, avec finalement une certaine efficacité : le Racing n'a pas pris de but !

Néanmoins, car il y a toujours un "néanmoins" quand on veut passer une soirée tranquille, les supporters angevins avaient, eux, décidé de passer leur répertoire de chants en revue. Si l'on excepte les quelques excités à gauche qui tapent des pieds sur la tôle, l'essentiel de l'action se concentre dans la tribune en face de nous où sont regroupés la Brigade Ouest et les Magic Scop. Ces derniers déploient un tifo noir et blanc lors de l'entrée des deux équipes, tandis que les premiers nommés ont encore zappé la dernière consigne de Brice Hortefeux sur l'interdiction des fumigènes. Diantre, mais que fait la police ? Ah oui euh, la police... ne parlons pas trop fort, car ils sont justement en rang serrés à l'entrée de la butte visiteur. Nous avons d'ailleurs l'air tellement dangereux que leur nombre doublera entre le coup d'envoi et la fin du match, doublant par là même l'affluence du parcage ! Mais revenons à nos moutons : le SCO s'en tirera avec une amende, et ses supporters ont pu se casser la voix pendant l'ensemble des 90 minutes, ce qui constitue une bonne surprise pour quiconque a été à Laval ou à Clermont récemment. Une banderole « Unis dans la douleur » restera en place également pendant la soirée, faisant écho au sobre « RIP Brice » des Ultras Boys et au « Soutien aux Toulousains » de la Brigade en début de match. Quand l'extra-sportif prend encore une fois le dessus...

Un chic lieu de réception, de serviables domestiques


Après le programme du soir, il est temps de parler du lieu de rencontre : le stade Jean-Bouin. Commençons par la tribune qui a abrité, façon de parler, notre petite réunion alsacienne. Il s'agit d'une butte de terre qui offre en son sommet une vue imprenable sur le stade, censée impressionner de suite le supporter adverse. Des gradins en escaliers ont été taillés côté terrain pour permettre de suivre le match debout mais somme tout assez confortablement. La partie réservée aux visiteurs occupe le tiers de la butte, le reste étant devenu une tribune populaire après avoir accueilli pendant longtemps le fameux Kop de la Butte qui s'est maintenant, lui aussi, réfugié dans la tribune en face. Parlons-en justement, de cette tribune. Elle constitue un des arguments permettant de qualifier Jean-Bouin de stade Canada Dry : très élevée, non couverte et surtout de forme arrondie, elle ressemble au virage sud du Vélodrome. A sa droite par rapport à la vue du parcage, la tribune principale dite Jean Bouin : un seul étage, toit ondulé, elle présente un faux air de Jules-Deschaseaux. Enfin, la seconde tribune latérale, couverte elle aussi, est une tribune préfabriquée comme on en trouve à Clermont ou à Avignon par exemple (NDA : mille excuses pour cette dernière comparaison).

L'accueil de l'hôte du soir a, lui, ma foi, été plutôt chaleureux. Stadiers pas trop désagréables, toilettes pas trop sales, enfin moins que lors du dernier déplacement, on a connu pire. Le maître d'hôtel, micro à la main, tente de faire monter l'ambiance avant le match. Conscient de la faible mobilisation strasbourgeoise, il nous invente des amis imaginaires lors de la composition des équipes, un certain Robert Pelé, défenseur central de son état, ou encore Sed Khiter, numéro 29. Et comme avoir pleins d'amis, c'est bien, il annonce également aux Angevins que Damien Tulett, obscur journaliste d'une chaîne cryptée, viendra fêter avec eux les 90 ans du club. Youpi ! En plus on se marre bien pendant cet avant-match, puisque la musique d'encouragement du SCO, chanté sans doute par un ami de Johnny Halliday, est tout aussi ridicule que les voix du « Allez allez Strasbourgeois » de la Meinau. Une minute de silence est observée pour le récent décès d'un proche du club, minute que notre Gai-Luron transformera en minute d'applaudissement. Pas un mot officiel pour Brice cependant... Puis une nouvelle rigolade à l'annonce du score à la mi-temps de Metz-Laval, évidement !

Il est bien connu qu'une soirée ne peut être réussie sans restauration convenable, et comme nous n'avons pas encore parlé de buvette, réparons de suite cet oubli. Si une légitime déception s'est faite sentir à l'entrée à la vue de la buvette fermée, celle-ci a vite disparu lors de l'arrivée en tribune, au milieu de la première période, d'un vendeur ambulant de sandwichs et boissons fraîches ! Initiative originale, avec les tongs et le short en plus, on se serait cru de retour à la plage. Je passe outre les soucis logistiques liés à une pénurie soudaine de Coca, mais pour répondre de suite aux questions que je vois poindre : oui, les casse-croutes sont meilleurs à Angers qu'à Nantes !

Et on se quitta bons amis...


Toutes ces histoires nous feraient presque oublier qu'il y a encore un match à suivre, qui ne brille pas vraiment par son haut niveau. Tout juste rêve-t-on de la gigantesque orgie à venir si le coup-franc puis le corner strasbourgeois de la dernière minute avaient débouché sur un but. Elle est restée au rang de rêve. zero-zero : score final, quelques sifflets du public angevin et déception globale dans le parcage visiteur, même si j'ai levé les bras pour raisons personnelles. Sans doute intimidés par notre nombre impressionnant, les joueurs ne daignent s'approcher à moins de 30 mètres. Nous nous contenterons des applaudissements lointains de Rodrigo, Pelé, Bellaid et Lacour, même si Gueye et le jeune Brahmia resteront quelques instants de plus.

Direction les voitures, les stadiers nous pressant de quitter rapidement l'enceinte. Au moment de déguster pour certains une dernière merguez, nous croisons le kop angevin, matériel sous le bras et qui visiblement n'était toujours pas arrivé au bout de son répertoire. Chapeau ! Une discussion avec un passant s'informant du score, et c'est parti. Sans victoire. Mais un point après une chouette soirée, c'est toujours mieux que rien, non ?

zero-zero

Commentaires (0)

Flux RSS
  • Aucun message pour l'instant.

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives