Tours - RCS, côté tribunes

« On dirait qu'ça t'gène... »

Parlons un peu de l'avant-match : la principale interrogation se situait au niveau du temps. Nous appréhendions de faire le déplacement pour un match indigent, que nous risquions de passer sous la pluie pendant 1h45.

C'est avec tout un attirail que nous sommes partis, sous un grand soleil, vers de sombres nuages. A mesure que nous approchions, les gouttes ont commencé à tomber ; nous avons perdu 10°C, avant que la situation ne se stabilise heureusement, en arrivant à Tours. Car finalement, de pluie, il n'y en eut point - pour le match indigent, nous y reviendrons.

Néanmoins, la légère gadoue du parking donnait à penser que nous étions en sursis. La chanson de Michel Delpech sur le Loir-et-Cher fonctionne aussi avec le département limitrophe...

Les autochtones ont par ailleurs d'étranges coutumes : le fast-food que nous avons visité avant le match est décoré d'affiches à la gloire de défaites de leur équipe (en l'occurrence un Nantes – Tours). Etranges, mais ils n'en sont pas moins tout à fait avenants. Laissant passer sur la route, offrant du rab' au fast-food... Naïvement, on se surprenait à espérer que les cadeaux allaient continuer jusqu'à 23h...

« Soudain j'ai vu passer des oies sauvages ...»

Pour notre arrivée effective au stade, nous n'avons pas déclenché de rires au moment de chercher le parking visiteur. En fait, nous avions plutôt l'impression que personne n'était au courant. Un parking visiteur ? Ah heu, peut-être là-bas ? Bref, manifestement, au stade la Vallée du Cher, on n'a pas l'habitude d'en voir du visiteur. Et c'est donc dans une ambiance tout à fait bucolique que nous nous sommes installé dans le parcage. Confort précaire, mais bonne visibilité sur le terrain.

En plus des canards qui survolaient le stade (quand on vous dit que c'était bucolique !), une bonne quinzaine de supporters nous rejoignirent pour faire la vingtaine. Peu mais suffisamment pour ne pas être impressionnés par les autres tribunes, peu garnies (... euphémisme). Les 4000 personnes qui peuplaient les tribunes découvertes du stade nous font vraiment dire que le Racing n'attire plus personne - et c'est bien triste.

Le speaker se démena pour essayer de chauffer ce public, notamment durant l'annonce de l'équipe, mais l'apathie générale était bien plus forte. Le maigre kop tourangeau étendit une banderole « on veut un vrai stade », mais finit par adresser ses réclamations au reste du public en fin de match.

La partie débuta ainsi dans un vent frais, une légère humidité et dans des exercices de vocalise où les vingt Strasbourgeois rivalisaient avec les Tourangeaux. Sur le terrain c'est pareil, les Racingmen ont fait jeu égal en terme de médiocrité avec leurs adversaires du soir. Il ne s'est rien passé, sinon des fautes, jusqu'aux arrêts de jeu et une action chaude tourangelle. Bref, c'était morne plaine au stade de la Vallée du Cher.

« Mais j'entends quand même des choses que j'aime et ça distrait ma vie »

A la mi-temps, de jeunes pom-pom girls essayèrent vainement de rendre la pelouse plus attractive que ne l'ont fait les joueurs, mais visiblement, ça n'émut pas particulièrement le public.

Dès l'entame de la deuxième mi-temps, Cassard se loupait d'une sortie complètement manquée et les Racingmen se tirent une balle dans le pied. Chahir Belghazouani humilia ensuite aux défenseurs pour le deuxième but. Dans le parcage, personne ne s'étonna ; a posteriori, cela paraissait évident que l'ancien banni nous crucifiât.

A partir de là, on se dit que le match est plié. En effet, à l'instar de leurs maillots, les Strasbourgeois étaient bien camouflés et on ne les a guère vu (la référence au Bleu Roy de l'introduction ne servait que pour les calembours). Dans la mesure où ils ne s'étaient toujours pas procurés la moindre occasion, comment imaginer rattraper les deux buts de retard ?

Reste le kop adverse, qui se réveilla pour nous distraire. On peut souligner comme chants notables un « Angers ! On vous déteste » - dont on se demande ce qu'il venait faire là - et un « Public de merde ! » sans ambages mais peut être justifié.

« C'était bien, c'était chouette... »

Pascal Janin procède alors aux changements qui auraient dû être faits depuis bien longtemps. Les entrées de Magaye Gueye et d' Emil Gargorov (à moins que ce ne soit la sortie de Simon Zenke ?) donnèrent enfin un peu d'allant à l'équipe. La possession de balle devint meilleure, l'équipe se projeta vers l'avant, Lacour osa une reprise acrobatique... Pendant 20 minutes nous avons vibré en se disant « Peut-être peuvent-ils le faire ».

Vingt minutes plus acceptables, mais aussi suffisantes pour rendre la défaite finale amère.

« Pour un petit Tours, un petit jour... »

Vu le nombre de porteurs de poisse présents ce soir-là parmi les supporters (les statistiques parlent d'elles-mêmes), peut-être ne pouvait-il en être autrement. En revanche, nous étions en droit d'espérer un peu de considération après la pitoyable prestation du soir. Mais seuls Alexander Vencel à l'échauffement et les deux tauliers Lacour et Cassard nous ont accordé un salut. Et encore, les deux derniers sont restés à distance. Pour les autres, à l'instar d'un peu de jeu, c'était manifestement trop demander...