Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

RCS - Le Havre, côté tribunes

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Côté tribunes
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© denisub90

Dans l'histoire de l'Humanité, les jeux du cirque ont toujours attiré du monde. Ce RCS-Le Havre sentait bon le sang et la mise à mort... à la différence près que cette fois-ci, ce sont les clowns dans l'arène qui décidaient du sort des spectateurs

« Vaincre ou mourir » c'est par cette banderole posée à l'échauffement que les UB90 marquent de manière singulière l'enjeu de la rencontre face au Havre. Un enjeu qui aurait mérité sans doute une opération commando de la part du club pour remplir le temple plutôt qu'une opération séduction semblable à tellement d'autres matches où les licenciés étaient invités et où les abonnés avaient le droit à une place supplémentaire. En même temps, sur un lit de mort, on est rarement très lucide.

A l'avant-match, rien de très jovial à se mettre sous la dent si ce n'est quelques femmes toutes de noir vêtues (c'est vraiment la couleur du moment...) au rond central mêlant à la fois l'art ancestral de la gymnaste, de la pom-pom girl et de la majorette sans bâton dans une coordination quelque peu bancale. Un spectacle moyen mais plein de bonne volonté, un peu à l'image du match qui a eu lieu, la bonne volonté en moins.
Ce match est également l'occasion pour la Fédération des supporters du RCS de se faire connaître par la distribution à toutes les personnes entrant dans le stade d'un tract présentant les objectifs de ce tout nouveau projet.
On pourra noter dans les tribunes toujours la banderole "Courage Brecht" en soutien à un UB90 dont les joueurs auraient beaucoup à apprendre en matière de combativité, et un étendard "Supras Paisley" d'un supporter écossais de St-Mirren. Enfin, remarquons qu'un des sponsors malheureux du Racing cette année fit distribuer à l'entrée du stade des bâtons gonflables qu'on vit agités et frappés dans les tribunes pour faire du bruit (un peu à l'image de ce qu'on peut trouver lors de certains matches de basketball).

VAINCRE...


Le match s'apprête à commencer et le stade fait un peu vide, il faudra attendre les premières minutes pour que les gradins se remplissent davantage pour une affluence finale de 15 000 spectateurs. Les UB90 sortent une banderole en hommage à l'entrejambe des joueurs professionnels « Si vous en avez, sortez-nous de ce merdier ! » avec en fond quelques torches pour enflammer la Meinau. Le kop est survolté et le public suit bien également, en particulier sur les actions chaudes et les corners. L'ambiance restera d'un bon niveau puis s'essoufflera un peu sur la fin de la première mi-temps à cause du peu d'occasions offertes par les protagonistes. La mi-temps est sifflée et tout le monde se jette sur son iphone ou autre organe de geek pour connaître les résultats mitigés des autres candidats au trépas.

OU MOURIR...

Le match reprend, le kop continue de s'époumoner puis à la 61ème minute Jovial, qui n'a jamais aussi mal porté son nom, crucifie le Racing, la planète football et l'Humanité. Rarement la Meinau n'a connu un tel silence. L'électrocardiogramme est plat, plus personne n'y croit, sonné, assommé, mortifié. Le kop tente bien de reprendre de la voix mais l'énergie du désespoir ne suffit plus. St Pierre accueille les 15 0000 spectateurs un à un pendant que les Racingmen aussi nuls que maladroits débranchent les fils. Zenke tire du genou, les autres tirent au dessus, la colère monte dans les tribunes et les spectateurs, assis au milieu des cadavres, sifflent les râtés et les changements effectués. Le match frôle l'indécence telle Marguerite Duras baisant sur la tombe de son père. St-Pierre et les dieux du football ont tranché : ce sera l'Enfer !

Le but le plus important dans l'histoire du Racing...ou le plus inutile !


90 minutes sont passées. Des spectateurs quittent déjà les lieux. On nous annonce 5 minutes d'heures supp' pour la Faucheuse. Rien ne rentre. En signe d'extrême onction, l'arbitre signale une faute légère contre Le Havre. La colère et le dépit sont tels que personne n'y croit... et pourtant le tir de Fanchone transperce littéralement le cercueil qui allait se refermer, et tout le stade explose de joie dans un orgasme à faire pâlir Sydney Govou et autres Zahiaphiles. La décharge d'adrénaline et de plaisir est immense, la folie regagne la Meinau tout entière ! Hélas, les dernières secondes ne verront pas de deuxième miracle.
L'arbitre signifie la fin du match, des sifflets descendent des tribunes, pas de bronca non plus, la remontée du Styx a vidé les forces des plus combatifs. Les apprentis footballeurs quittent la pelouse sans saluer le public, à l'exception de Brahmia, Lacour et Cassard, mais de loin.

Ptet ben qu'oui, ptet ben qu'non

La sortie du stade se fait dans le calme, telle une marche funèbre, avec mille questions en tête : que penser du résultat ? le Racing est-il déjà mort ? Quels sont tous les scénarii possibles pour sauver le club ? Comme dans un jeu vidéo, le club n'a plus de crédit (dans tous les sens du terme...) et plus qu'une vie, et on peut lire sur l'écran « Mêmes joueurs jouent encore », sauf qu'à Châteauroux, Messieurs, c'est au football qu'il faudra jouer.

id

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