Début du Festival

Soleil sur la Croisette

Silence, ça tourne ! Les Cannois n'ont pour le moins pas perdu perdu de temps dans ce bucolique championnat de National: premier match, première victoire et avec la manière.

En dépit d'une bonne entame de match, les Bayonnais se sont en effet fait littéralement tailler en tranches par les Rouges et Blancs au stade Pierre de Coubertin. 3-0, ni plus, ni moins. On notera tout de même que l'Aviron, habitué de la lutte au maintien, a multiplié les maladresses au courant de cette rencontre, notamment par son milieu de terrain Hilaire, expulsé dès la 39' de jeu pour une faute à retardement. Dès lors, ce fut une petite balade pour les Cannois, sous-tendue par un réalisme saisissant ; buts de Leroy (45'), Lopez-Peralta (53') et Estrade (csc, 90'+1). Seule ombre au tableau, la grave blessure de Thibault Scotto (fracture du péroné) suite à un gros contact avec le latéral droit bayonnais, Anthony Souvbervie.

Mais Dominique Farrugia peut vomir tranquille, Red is not dead, bien au contraire ; la satisfaction est de mise sur les bords de la Méditérranée, l'ASC réalisant un départ à la hauteur de ses ambitions et se place leader du National dès son entrée en lice.

Autre rayon de soleil sur la Croisette, l'étincelant et photogénique secteur offensif cannois qui a rapidement fait parler la poudre. Dans ce savoureux attelage de fougue et d'expérience, on trouve des stars déclinantes, que l'on ne présente plus comme Jan Koller (cf. "Les raisons de Jan Koller") ou encore Lilian Compan, tout juste revenu sur ses terres et qualifié pour ce soir.

Mais l'on reconnait également à côté de ces succès empoussiérés, quelques productions d'auteur qui n'ont connu jusqu'à là que des succès d'estime ; l'ancien Niortais Benoit Leroy, buteur la semaine dernière ou bien le remuant Fabien Raddas, auteur lui-aussi d'un très bon match. Seul accroc sur la bobine, le départ pour Dijon du très prometteur Eric Bautheac.

La palme ou la canne ?

Ce soir, le Racing va devoir faire face à la première marche du long escalier menant à la récompense salvatrice espérée de tous. Et il est certain que cette "montée des marches" ne sera pas une partie de plaisir, du fait notamment qu'en cas d'échec final et contrairement au Festival de la Côte d'Azur, il n'est absolument pas sûr que le Racing soit présent l'année prochaine...

Néanmoins, les motifs d'espoirs sont nombreux pour cette saison et pour cette première rencontre. Tout d'abord Laurent Fournier, qui fait l'unanimité depuis son arrivée parmi les joueurs, le club et les supporters, mais aussi le départ des derniers joueurs peu concernés et enfin (c'est sûrement le plus important) un état d'esprit retrouvé.

D'ailleurs, ce nouveau Racing, rajeuni, a globalement convaincu durant sa campagne de préparation avec quelques résultats encourageants. Il a même agréablement surpris grand nombre de supporters lors de son premier mach officiel en Coupe de la Ligue face au récent champion de National, Evian (2-2 a.p, 5 tab à 4). Contre les Savoyards, la défaite ne résultait en effet que d'un manque d'expérience dans certains compartiments du jeu, défaut logique pour un groupe aussi jeune. Pourtant, les joueurs vont devoir rapidement apprendre et ne pas commettre les mêmes erreurs que face à Offenbourg (2-1) la semaine dernière, où les hommes de Fournier s'étaient laissés endormir par le rythme nonchalant du pensionnaire de Verbandsliga. Ce qui leurs avait d'ailleurs valu une petite beuglante de la part de l'entraineur strasbourgeois. Ce soir, face l'AS Cannes, l'une des équipes les plus expérimentées et roublardes de cet obscur championnat, la jeune escouade devra être sur le pont de la première à la dernière minute, sous peine de sanction immédiate.

Cette première opposition, tout premier match de National du club s'il est nécessaire de le rappeler, est donc l'occasion de lancer parfaitement la saison et de réenclencher une dynamique positive, disparue depuis bien longtemps. Il est évident qu'une défaite pour débuter serait un sérieux coup de bambou, aux conséquences délicates à l'heure actuelle.

En tout cas, l'équipe semble soudée et déterminée à réussir comme en témoigne le discours enthousiaste et volontaire du jeune capitaine Loïc Damour face aux supporters jeudi soir: "On sera dedans dès samedi", "à la Meinau, c'est la victoire ou rien".

Place aux actes.

Et les nominés sont...

L'équipe strasbourgeoise ne pourra selon toute évidence se présenter au complet sur le tapis rouge, la DNCG ayant décidé sur tapis vert de pas qualifier certains joueurs en raison d'une masse salariale encore trop conséquente. C'est le cas notamment de Marcio, Eyenga, Ndema, Betsch et Abadie (Tchato et Ahouéya n'ayant pas encore signé). A noter également les absences de Brahmia et de Othon, toujours blessés pour le moment.

Comme face à Evian, Laurent Fournier devra donc à nouveau composer avec un groupe restreint et ainsi opérer certains réajustements tactiques.
La composition probable:



Néanmoins il n'est pas à exclure que Billy Ketkeophomphone, qui pourrait d'ailleurs tout à fait rivaliser élocutionnement parlant avec le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, soit titularisé sur le front de l'attaque... de quoi admirer quelques pétards animer le festival. Mamadou Bah, sur le départ, pourrait également avoir à jouer un rôle selon le dispositif tactique mis en place par Fournier.


Du côté cannois, l'ancien attaquant d'Evian Paulin Voavy, est venu récemment renforcer un secteur offensif déjà bien fourni. Seuls seront indisponibles Thibault Scotto blessé et Mickaël Cériélo non qualifié, le premier devant être remplacé poste pour poste par le retour de suspension de Gimenez. En dehors de cela, toute l'équipe devrait être présente sur les marches, l'ensemble des autres joueurs du groupe sont ainsi à la disposition d'Albert Emon pour aborder le rendez-vous de ce soir. On serait presque envieux du casse-tête avec lequel l'ancien coach marseillais va devoir composer.

La formation probable:



Il est également envisageable que l'entraineur cannois mette en place un 4-4-2 plus offensif, dans lequel l'attaque bicéphale serait composée du géant tchèque Koller associé à Leroy ou Compan (même s'il est plus probable que ce dernier ne rentre qu'en seconde mi-temps).

Place au terrain. Lumières ! Action !