Chamois se rit...

Déprime de match

Ils étaient pas loin de 11 000 à s'être déplacé un glacial soir de janvier 2007 pour voir le laborieux Racing de Jean-Pierre Papin écarter les Chamois grâce à un but de Habib Bellaïd. Les destins peu glorieux des deux équipes se sont alors séparés. Niort tout juste promu de National et qui s'était maintenu de justesse cette saison-là a en effet sombré en National l'année suivante. Un seul club vous manque et...

... Non, soyons honnêtes, personne ne s'est vraiment ému à l'époque de cette disparition. Qu'est-ce que Niort pour le supporter alsacien moyen ? Un partenaire de jeu, certes conciliant, qui ne nous a pas battu autrement qu'aux tirs au but depuis 24 ans – c'était la chance du débutant – mais trop occasionnel pour que l'on s'y soit vraiment accroché. Il n'y a eu que huit confrontations entre 1986 et 2007. Les nostalgiques se souviendront tout au plus que c'est à René Gaillard que Peguy Luyindula a disputé son dernier match sous les couleurs du club, alors que les pigeons voyageurs se remémoreront difficilement un parcage aux sièges tellement plus fragiles qu'à Châteauroux, un retourné aussi acrobatique que non cadré de Dimitar Rangelov ou le renfort vocal d'une colonie de vacances.

Voilà, il fallait que ça sorte, sans vouloir manquer de respect à des Niortais qui commençaient un peu à faire partir des meubles dans l'antichambre de l'élite - comme le Racing au niveau au-dessus ; les accueillir à la Meinau doit être à peu près aussi excitant pour nous que pour un supporter romain d'aller voir son équipe affronter Strasbourg, pour le compte des poules bâtardes de feu la coupe de l'UEFA. Si en plus Gmamdia passe à Bellaïd qui se retrouve étrangement seul devant les buts... Vous imaginez ?

Comment ? Je ne vous ai rien appris jusque là sinon que je suis un brin aigri, alors que nous ne sommes ni en plein hiver ni à la veille d'affronter Gap ou Luzenac ? C'est noté, il va falloir maintenant caser quelque information pertinente pour les pronostiqueurs du Stub.

Des faits

Défaits, justement, si les joueurs de Niort l'ont été lors de leur deuxième sortie de la saison dans l'antre relativement bouillante de Diochon (Rouen) ce n'est que sur le plus petit des scores. Vainqueurs en contrepartie de leurs deux premiers matchs à domicile contre Rodez (3-2) puis Bayonne (4-0), les promus, bien soutenus par leur public, paraissent donc bien en jambe en ce début de saison. Il faut dire qu'ils sont emmenés par deux anciens espoirs du football français...

... Auteurs déjà de deux buts chacun Arnaud Gonzalez (33 ans, formé à Auxerre) et Luigi Glombard (26 ans, formé à Nantes). Ceux-ci ont respectivement été champions d'Europe des -19 ans (1996) avec Henry, Trézeguet et Anelka pour le plus âgé, vainqueur de la Coupe du Monde des – 17 ans (2001) pour le second.

Autre nom connu, aux côtés de ces espoirs déchus, – on devrait en croiser d'autres sur les terrains du National – celui du vieux briscard Carl Tourenne. Ce solide milieu de terrain de 38 ans est rompu à toutes les joutes de la Ligue 1 au CFA. Celui qui a éphémèrement goûté à la Coupe d'Europe avec Troyes a rejoint l'an passé son club formateur passé en deux ans de la L2 au CFA et orphelin de son statut pro pour l'aider à décrocher la remontée immédiate.

Les autres ? Que des noms qui ne vous diront rien ou si peu, pour beaucoup des joueurs estampillés chamois à l'instar de leur coach Pascal Gastien. Celui-ci, ancien joueur du club, a été placé à la tête de l'équipe première depuis la saison dernière, mais il était présent dans le staff depuis dix ans déjà...

Insuffisant au total pour préjuger de l'avenir des Poitevins dans ce championnat ou de l'ampleur des difficultés que va poser ce promu à l'effectif quasi-inchangé à l'équipe en « puzzle incomplet » de Laurent Fournier.