Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Luzenac - RCS, côté tribunes

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Côté tribunes
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Par athor
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Talc me out ! © zero-zero

Le déplacement mythique par excellence, entre terrain en pente, talc et duty free ...

14 mai 2010, 22h19, quelque part dans une ville perdue de l'Indre, à l'heure où des sièges en plastique se sentent pousser des ailes, quelques supporters esquissent un petit sourire au milieu des larmes: la relégation du Racing en National leur offrira l'un des déplacements les plus improbables des championnats français, à Luzenac.

Onze mois plus tard, au moment où le club semble encore en course pour accrocher un hypothétique strapontin vers la L2, ces mêmes supporters s'apprêtent à traverser tout le pays pour rejoindre ce petit coin de Pyrénées. En train ou en voiture, arriver à Luzenac, petit patelin de 650 habitants sur la route d'Andorre, constitue en effet une sacrée aventure, surtout quand certains voyageurs voient leur quête ralentie par des incidents gastriques, dus à des pizzas avariés.

Étonnamment vu la situation du Racing, ce sont près d'une trentaine de supporters, venus d'horizons divers (on saluera ici les trois anglais dont on ne saura jamais ce qu'ils faisaient là), qui se retrouveront au stade Paul Fédou. D'emblée, les commentaires sur l'enceinte fusent: sa localisation en sortie de village, sa chaîne de godets qui le survole, le sommet enneigé en arrière plan ou encore la fameuse inclinaison du terrain. Sur ce point, difficile d'être formel, tant celui-ci semble inégal et ponctué de bosses et de creux. Néanmoins, afin d'apporter une réponse scientifique, un relevé au niveau à bulle indiquait une pente de 2 degrés devant le "parcage" visiteurs.

La découverte se poursuit à l'intérieur, après avoir évité les joueurs locaux qui s'échauffaient sur le chemin des spectateurs. Passé la petite tribune en bois, déjà pleine, les supporters sont emmenés derrière un grillage, coincés entre un cours de tennis et le tunnel d'entrée des joueurs. Ces derniers saluent d'ailleurs timidement les présents en rentrant aux vestiaires. Le temps d'accrocher drapeaux et bâches, et le match débute. Le Racing, très timoré, se fait rapidement dominer par des Luzenaciens bien plus motivés, alors que ses supporters donnent de la voix, profitant du silence du public local. Et ce n'est pas le kop ultra de l'USL qui cherche à rivaliser. Onzième minute, la domination des locaux se concrétise par une tête de Dao qui ouvre la marque. Le stade se réveille (un peu) et le dénommé Rémi Laurent fait le spectacle devant le parcage. Les chants et les encouragements reprennent tout de même, afin de pousser les bleus et blancs à la victoire. Surtout que dans le même temps, les résultats de Guingamp et d'Amiens commencent à circuler.

La mi-temps sifflée, c'est l'occasion de découvrir la buvette ou les toilettes ariégeoises pour certains, de discuter porte godets, talc et futur grand stade de Luzenac pour d'autres. Le jeu reprend, et les joueurs semblent enfin se décider à pousser. Sur un coup franc de Stéphane Noro, David Ledy, étonnamment seul, ne se fait pas prier pour égaliser et ainsi justifier son surnom de Fußballgott. Les chants reprennent de plus belle, accompagnant le réveil offensif des strasbourgeois. Mais à la soixante-septième minute, tout bascule en quelques secondes: pour une simulation, Ali Mathlouthi récolte un carton jaune, avant de se voir gratifier d'un rouge, sans doute pour une insulte adressée à l'arbitre. Dès lors, le match retombe en intensité, l'équipe de Laurent Fournier est incapable de se rapprocher des buts adverses. Pire, les joueurs de Luzenac sont tout près du second but, mais leur maladresse va laisser le score à 1-1.

Derrière le grillage, on parle de dépôt de bilan, de mort du club, de division d'honneur ou de Jafar Hilali, bref, des choses bien glauques. Quelques joueurs viennent tout même saluer les présents, mais sans donner de maillots. Raison invoquée, les tuniques doivent resservir lors d'un prochain match. Après avoir échangés quelques mots avec les spectateurs, l'heure est au retour pour tous, après avoir manqué de se faire renverser par la brigade des sapeurs pompiers de Luzenac et leur rutilante 2CV. Certains pousseront tout de même leur périple jusqu'en Andorre et ses routes enneigés. Pas de victoire certes, mais pas de TVA non plus ...

athor

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