Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

« Tu chasseras les anglaises cohortes... »

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Par zottel
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« .. Qui d'Orléans environnent les portes ». Bouté, l'ennemi partit semer la misère plus loin, à la Nouvelle-Orléans. Un passé glorieux qui mérite considération.

(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution et humour !)

Mais où sont les neiges d'antan ?


Orléans est au centre de la France.
La centralité de l'Orléanais ne date pas d'hier ; avant d'être émergé au milieu du méso-plio-oligocène, il flottait entre deux eaux - on se souvient que le chef d'Orléans était un Dauphin, le Duc d'Orléans. Mais ce n'était qu'un début. Une fois au sec, Orléans n'a pas bougé d'un iota, une propriété qu'elle ne partage qu'avec le slip pur coton. Ronsard s'en frappait déjà :

Neptune quelquefois de blé sera couvert.
La matière demeure, et la forme se perd


Orléans, au sens large, traverse donc la France en diagonale en tutoyant les bords. En effet c'est un nom associé à ce magma géographique confus du centre-France, qui compte aussi Bourges, Angers, Angoulême, Anjou, Laroche-Migennes, on s'y perd - nul étudiant en géographie n'en garde aucun souvenir passé la sous-préfecture. S'il est aussi stubiste, son manque d'assiduité peut l'excuser en partie ; mais même pour le géomètre, réputé plus sérieux, l'Hexagone est un polygone dont les arêtes et les angles sont le tout. C'est la France des marges qui lui importe, avec ses frais vallons. Il concède tout au plus qu'Orléans est le barycentre de la francophonie : l'accent orléanais est réputé pour sa totale neutralité. Un serpent s'exprimant en langage des sourds n'en a pas moins.

Las ! C'est encore trop peu ; le nez y est au milieu de la figure ; les couverts sont dans le tiroir du milieu ; le cadet prépare l'Ecole Centrale ; avant de traverser au passage piéton, on n'y regarde ni à droite ni à gauche, mais au milieu, et c'est dangereux. C'est un facteur d'extra-mortalité important qui contribue à limiter le cheptel délirant de célébrités, dont il faut enfin parler.

Et Jeanne la bonne Lorraine, qu'Anglais brulèrent à Rouen ?


Car avouons-le, la superficie du néant français central est considérable. En conséquence de quoi, Orléans et ses alentours sont extrêmement peuplés. Les hommes célèbres y sont si nombreux qu'on en oublie la plupart – Ronsard donc, mais aussi philosophes, savants, comptez-les, c'est un centre de formation. La délocalisation guette. Cela fait beaucoup d'hommes. Et la femme célèbre ? Elle sait le sex-ratio si défavorable qu'elle se cloître dans la solitude : on l'appelle la Pucelle d'Orléans. Pour ces tristes raisons, l'homme célèbre peut être rencontré ivre au matin, regagnant son pied-à-terre orléanais en beuglant qu'on ne l'y prendrait plus, sa mère exceptée, qui par ailleurs était une sainte femme.

(Et elle doit l'être en effet, à mesure de la peine endurée, car le vin d'Orléans n'est pas bon. Berk. Il faut le signaler aux gens qui accueillent un Alsacien, baptisé dans du Riesling de Scherwiller, avec du vin blanc « pour lui faire plaisir » de la Loire. Lui sait le breuvage utilisé, au mieux, en Savoie pour laver les carreaux, et encore avec répugnance)

On s'empresse donc de croire l'ivrogne illustre, saisi précisément du même sentiment d'impatience que sainte Jeanne d'Arc dépassant le point d'ébullition de l'eau sous pression atmosphérique. On ne retiendra finalement qu'elle. On s'en souvient, c'est la jeune Lorraine qui se vit chuchoter le nom d'un repreneur local. Las, les Anglais ne voulaient pas vendre l'affaire ; l'Anglais est ce fin financier qui vend du thé Lipton pour se payer du vin portugais, sa rouerie n'a pas d'égal. Après tout, puisqu'« il veut rester, autant qu'il réussisse », répliqua-t-on à la Jeanne. Désespérant qu'on ne la suivisse, elle partit seule. « Tu chauffes, tu brûles, wait & see » lui dit-on encore. On ne te félicite pas, deldongo, car on connaît la suite... Elle détermina à jamais le tempérament pusillanime habituellement prêté aux Lorrains. Plût à Dieu que l'Alsace soit épargnée des sympathies anglophiles ! Quant à Jeanne, elle aurait dû écouter Ronsard, qui savait parler aux minettes, les yeux dans les yeux :

Cueillez, cueillez vostre jeunesse
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté


Et toc.

De la même façon, la justice immanente remit Orléans à sa place lors de la guerre civile Bourguignons/Orléans-Armagnacs (0-1). Soyons honnêtes, nul souvenir n'en est resté, sinon celui d'une bagarre de pinardiers, qui n'est pas sans évoquer la finale à Colombes dans le Triporteur. Il est d'ailleurs frappant de constater comme tout ramène au football, mère de toutes les sciences - la fin de l'article va le prouver.

Je n'ai plus que les os, un squelette je semble


Au football encore, Orléans a sa logique centripète, celle du Milieu. Tel est le nom local de la mafia. Contrairement à la mafia alsacienne, elle est d'une grande pondération. Songeons seulement à Alain Fontenla - né en Touraine voisine - savourons sans mesure ces pensées frappées au coin du bon sens, passées inaperçues au détour d'un exposé d'ingénierie financière :

Qu'est-ce qu'une partie de ballon, sinon des bousculades, des coups de poing et des coups de pied, et enfin des marques noires et des compresses ? Mais tout cela est ardemment désiré ; tout cela est recueilli par le souvenir ; on y pense avec transport ; les jambes veulent déjà courir. Et c'est la générosité qui plaît, jusqu'à faire mépriser les coups, la douleur, la fatigue. Voilà comment il est bâti, ce fils de la terre, dieu des chiens et des chevaux.

On ne saurait mieux considérer la course effrénée du vainqueur, celui qui ne se satisfait que d'adversaires humiliés. Jouer plutôt que de gagner, telle serait la leçon du Carousel boy dont on se rappelle la silhouette rompue à la discipline du corps, admirablement ceinte dans son pull à col roulé. Laissons Laurent Fournier à ses névroses, lâchons tout et perdons contre Orléans.

zottel

Commentaires (2)

Flux RSS 2 messages · Premier message par il-vecchio · Dernier message par jpdarky

  • Mêler Jehanne, Ronsard en citant "A Cassandre", imparfait du subjonctif dans un article traitant de football sur un site communautaire d'un club de foot en dit long sur le niveau du site en question.
  • Tu sais que je te deteste profondement. Sous pretexte d'Orleans,il etait un peu facile de sortir Jeanne et de mettre un petit coup sur une soit disant fourberie albionesque. Je te hais.

    Blourg

    JPDarky

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  • raukoras Et vivement qu'il parle mieux, ça lui permetra de s'éloigner des EDL façon bingo-MK
  • raukoras Oui, c'est très bien qu'il fasse des efforts pour parler français, on voit bien que ce n'est pas facile pour lui
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  • pliughe Bonne nuit
  • takl bonne nuit
  • takl 2024 devrait accoucher d'un 2025 appaisé et empathique. Tout va bien se passer, le Racing sera en L1, paix amour liberté et fleurs.
  • takl futur antérieur : [lien]
  • takl mais bon on a pas le droit de les exterminer. Y'en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes.
  • takl le monde serait mieux sans "les gens"
  • takl les gens tu leur donne une pelle ils creusent avec le manche
  • pliughe Pff si les gens creusé un peu plus ça nous éviterait de polluer
  • takl BO de la saison : [lien]
  • takl il manque plein de choses dans la dernière phrase, dont des mots, la honte.
  • takl allez dédicace à tous ceux qui ont eu la "cahnce" de mourir avant vu la Racing BlueCo [lien]
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