Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Dans le rétro : mai 1981

Note
0.0 / 5 (0 note)
Date
Catégorie
Souvenir/anecdote
Lectures
Lu 2.981 fois
Auteur(s)
Par strohteam
Commentaires
4 comm.
piasecki.jpg
Francis reprend un verre de Bordeaux

La France passe à gauche, le Racing passe neuf buts à Bordeaux. Un bien joli mois de mai.

Résumé de l'épisode précédent : Grâce à un solide début d'année 1981, le Racing est revenu dans le premier tiers du classement sans pouvoir toutefois se mêler à la lutte pour le haut de tableau. C'est vers la coupe de France que se sont reportés tous les espoirs.

Compulser les pages jaunies des journaux d'il y a trente ans c'est aussi reprendre conscience du poids de certains conflits qui secouèrent l'Europe occidentale il n'y a pas si longtemps. Ainsi, l'Irlande domine l'actualité internationale de ce milieu de printemps. Le 2 mai 1981, un « moine trappiste défroqué » (sic) nommé Lawrence James Downey détourne un Boeing 737 d'Aer Lingus à destination de Londres, qui finit par atterrir sur l'aérodrome du Touquet. Après quelques heures, le forcené est maîtrisé par le GIGN. Trois jours plus tard, le monde apprend la mort du membre de l'IRA Bobby Sands, en grève de la faim depuis 66 jours pour protester contre ses conditions de détention. Les obsèques de Sands ont lieu sous haute tension à Belfast le 7 mai, devant une foule de 50.000 catholiques.

En France, c'est bien entendu la dernière ligne droite de l'élection présidentielle, et le deuxième tour qui se profile écrase presque toute autre actualité, y compris le football. Le débat télévisé qui voit François Mitterrand asséner à son rival la fameuse réplique sur « l'homme du passif » a ainsi lieu le 5 mai au soir, exactement en même temps que la 34ème journée pour le compte de laquelle le Racing reçoit Nancy. Avec la concurrence d'un tel événement, diffusé sur les trois chaînes de télévision, il est peu étonnant de voir la Meinau n'accueillir que 5.000 personnes... qui ont la plupart l'oreille collée au transistor, pour suivre le résultat d'un match très particulier ! Le Racing, qui n'a plus rien à jouer en championnat, s'impose 2-0 grâce notamment à un deuxième but d'Isaac Peretz, consécutif à un raid de près des 40 mètres conclu magnifiquement de l'extérieur du droit. Même les Lorrains l'admettent avec une pointe d'admiration : l'attaquant israélien est parti « comme une fusée ».

Trois jours plus tard, le Racing doit négocier son quart de finale aller de coupe de France au parc Lescure. Prudent, Raymond Hild prévoit de passer de son 4-3-3 usuel à un 4-4-2, le jeune Denis Schaer étant remplacé sur son côté par Serge Jenner, au profil moins offensif. Le Racing aborde cette rencontre en position d'outsider, mais peut notamment se reposer sur sa bonne série en cours et ses certitudes défensives. Personne ne s'attend à un match débridé en Gironde.

Et pourtant ! L'espace d'une soirée, les Bleus d'Alsace vont redevenir le formidable rouleau compresseur de 1979. Certes, Bordeaux est privé très tôt dans le match de son maître à jouer Alain Giresse, sur blessure. Mais ce fait de jeu ne saurait suffire à expliquer la splendide performance du Racing, pas plus qu'il ne peut réellement la minimiser. Dès la 11', c'est Didier Six qui ouvre le score sur un superbe service de Francis Piasecki. Fort de cet avantage, Strasbourg ne se replie pas et domine les débats. Au retour des vestiaires, Michel Decastel double la mise, avant que Serge Jenner ne la triple peu après. Albert Gemmrich a beau réduire le score, c'est Didier Six et Isaac Peretz qui assomment Bordeaux en fin de match. Score final : 1-5, le Racing a déjà un pied et demi en demi-finale de la coupe et vient d'effectuer une superbe démonstration. Un match notamment marqué par une prestation étincelante de Francis Piasecki, qui fait oublier l'espace d'une soirée sa saison plutôt morose.

Le 10 mai 1981 est bien sûr resté célèbre pour la première alternance de la Cinquième République, et la fête à la Bastille. Un événement moins célébré en Alsace qu'ailleurs puisque la région a à nouveau majoritairement voté pour le candidat de droite, à l'exception notable du sud du Haut-Rhin autour du bassin potassique et de Mulhouse, où le candidat Mitterrand a d'ailleurs tenu son tout dernier meeting. Le Bas-Rhin sera au passage l'un des trois départements qui verra son préfet réclamer de lui-même sa mise en disponibilité suite au changement de majorité. Trois jours plus tard, c'est Jean-Paul II qui fait là une. Le pape a été victime d'un attentat place Saint-Pierre, il a été touché de trois balles et a perdu les trois quarts de son sang.

En championnat, le Racing continue son parcours solide en obtenant un nouveau nul à l'extérieur, 0-0 à Lyon. Un match surtout marqué par une nouvelle belle prestation de Dominique Dropsy, qui est d'ailleurs reconduit dans les cages de l'équipe de France trois jours plus tard face au Brésil, pour ce qui constitue sa dix-septième et dernière sélection. Didier Six est également aligné d'entrée et seul buteur des Bleus, largement surclassés par les artistes Sud-américains de Télé Santana (1-3). Un Brésil de feu organisé autour du duo Socrates-Zico et qui s'affirme comme le grand favori de la prochaine coupe du monde en Espagne, tandis que l'équipe de France ressemble encore à ce stade à un vaste chantier.

Une fois ce dernier match des Bleus digéré, la fin de saison se profile, surtout que ce 15 mai marque l'ouverture officielle du marché des transferts en France, c'est à dire la date à partir de laquelle les clubs sont officiellement autorisés à contacter d'autres joueurs évoluant dans le championnat. Au Racing, le départ de Raymond Domenech (pour le PSG) s'ajoute à ceux déjà connus de Didier Six (Stuttgart) et Michel Decastel (au Servette Genève). Côté arrivées, on murmure avec insistances les noms de Félix Lacuesta et d'Olivier Rouyer mais aussi de l'attaquant de Saint-Etienne Jacques Zimako. Lacuesta s'engage dès le 20 mai, pour trois ans. Rouyer se fait davantage prier mais finit par signer pour la même durée à la fin du mois. Quant à Zimako, il est finalement jugé « trop cher » par André Bord. Au sein de l'effectif déjà en place, seul René Deutschmann prolonge, pour deux ans.

En dehors du Racing, l'actualité sportive de la capitale alsacienne est surtout marquée par les courses annuelles, qui comportent à cette époque un marathon emmenant les coureurs jusqu'à la Wantzenau et Kilstett. Impossible également de passer sous silence le superbe exploit de l'AS Vauban de Raymond Kaelbel et Jacky Duguépéroux qui s'arroge le titre de champion de France de CF3 face à la réserve de Saint-Étienne, une grosse décennie après les exploits des Pierrots de Paco Mateo. Ne sentant pas un réel soutien municipal derrière son club, Emile Stahl préfère à nouveau refuser le statut pro, et donc la montée. C'est au FC Mulhouse d'André Goerig qu'échoit le ticket pour la D2.

C'est le 19 mai qu'a lieu le match retour RCS-Bordeaux, devant une affluence relativement décevante : 11.000 spectateurs. Il faut dire que le match n'est pas d'un grand enjeu, d'autant plus que Bordeaux est privé de Giresse, Gemmrich et de Marius Trésor, blessé avec l'équipe de France. L'affiche souffre en outre de la concurrence du match Allemagne-Brésil, diffusé à la même heure sur la télévision d'Outre-Rhin, dont les Alsaciens sont friands à cette époque où l'offre télévisuelle est encore très contractée. L'équipe ne boude toutefois pas son plaisir et l'emporte à nouveau par quatre buts d'écart (4-0) grâce à Piasecki, Jenner, Six et Jean-Jacques Marx. Trois jours plus tard, le Racing rencontre un autre demi-finaliste de la coupe, Bastia, tout en apprenant que c'est Saint-Étienne que lui a désigné le tirage au sort. Sur le terrain, Corses et Alsaciens ne parviennent pas à se départager (1-1) au terme d'un match, sans rythme entre deux équipes ayant la tête ailleurs. Idem chez la lanterne rouge angevine, d'où le RCS ramène un piètre 0-0.

Tous les esprits sont focalisés sur la double confrontation à venir face à Saint-Étienne et Michel Platini. Le club organise même un déplacement en charter de ses supporters pour le match aller, moyennant la somme de 600 francs. Deux ans après la déception face à Auxerre et trente ans après le sacre inaugural, le Racing est à nouveau dans le dernier carré de la coupe, face à la meilleure équipe du moment. L'attente et l'excitation sont évidemment de mise alors que déboule le mois de juin...

Article réalisé à partir des archives des Dernières Nouvelles d'Alsace de mai 1981, consultables à la médiathèque André Malraux.

strohteam

Commentaires (4)

Flux RSS 4 messages · Premier message par il-vecchio · Dernier message par rachmaninov

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch
  • iuliu68 c'est qui le prochain? Ginestet?
  • iuliu68 'tain les retours ça dénote quand même d'un manque d'idées chez les scénaristes
  • iuliu68 Jafar, Fontenla, Keller 1, 2 et 3...
  • guigues hopla
  • chris68 le trio direct racing Menes Keller hyper malaisan
  • il-vecchio Wie bitte? MK veut une presse Propagandastaffel ou la Pravda pour les russophones.
  • iuliu68 bon normalement Thomas Fritz devrait pointer le bout de son parapluie
  • iuliu68 Jafar, Fontenla
  • chris68 le racing leur menace de plus les accepter en conf" qu'ils se doivent de relayer la com' officielle?
  • chris68 c'est quoi encore cet article de direct racing?
  • takl ça y est je suis énervé.
  • takl vivement la flamekueche burger vegan sans gluten. Avec sauce samourai.
  • takl les flammekueches chimiques de kauffer's sont un signe précurseur de l'Apocalypse.
  • takl après Alain Falento, verrons-nous réapparaitre Jafar Halali?
  • gibi68 Le malheur des uns va peut être faire le bonheur des autres
  • chrischarp Ouh la, ça va être vraiment compliqué pour Nantes qui vient de perdre Simon...
  • guigues hopla
  • alainh68 0 - 0 , à la fin du temps réglementaire et des prolongations et 5-4 aux tirs aux buts
  • alainh68 Pologne qualifiée et dans le groupe de la France
  • takl On dirait le nom d'une entreprise de BTP

Mode fenêtre Archives