Welcome Norinois

Pour célébrer comme il se doit ce dernier derby alsacien de l'année, le club et la Région Alsace ont mis en place un train spécial reliant Saint-Louis à Strasbourg Krimmeri-Meinau. Le train bleu fait son retour, au 5e échelon national. Pas étonnant donc, que ce train qui devait permettre aux supporters Haut-Rhinois de rallier le stade de la Meinau se remplisse essentiellement... de Bas-Rhinois, montés en gare de Sélestat. Lors de son arrivée en gare de Mulhouse, le train est déjà presque vide, pour ne pas dire complètement. Ce ne sont pas la quinzaine de personnes montant dans la cité du Bollwerk dans ce qui s'appelle encore "TRAIN SPECIAL" à la grille des arrivées, qui vont remplir les wagons. Du côté de Colmar, une quarantaine de personnes grimpent à bord, avec comme invité de marque Frédéric Sitterlé. Le président n'hésitant pas à traverser le train pour rencontrer, discuter et prendre des photos avec les supporters présents. C'est donc à Sélestat qu'une majorité de passagers monteront. Le reste du voyage se fait dans le calme, où les discussions sur le déroulement probable du match vont bon train. Les billets du stade seront distribués 20 minutes avant l'arrivée. A noter la présence d'une poignée de reporters membres d'associations de supporters et de journalistes divers.

Prenez garde à l'intervalle entre le marche-pied et le quai

A l'arrivée en gare de Krimmeri-Meinau, la - relative - foule est accueillie par Manuel Goetz et son caméraman, tandis que les paparazzis présents dans le train se ruent vers les escaliers pour obtenir des clichés des supporters sortant de la gare. La centaine de passionnés suit le guide sur le court trajet entre la station et le grand portail d'entrée de l'arène. Quelques tentatives de chants seront lancées, mais peu seront suivies.

Une fois dans l'enceinte, on remarque que l'affluence sera loin de celle des précédents derbys. Les gros regroupements s'opèrent : Buvettes et saucisses à gauche, ruban bleu au centre, manalas et bières à droite, boutique à l'arrière plan. Une tonnelle suspecte semble attirer les curieux, approchons pour voir ce qu'il s'y passe : nous découvrons la maquette rénovée du stade de la Meinau. Côté boutique, les nouvelles écharpes et bonnets partent comme des petits pains.

Un match de rêve

A l'entrée des joueurs, les UB90 déploient une banderole "Continuons sur cette lancée, ensemble on va monter". Le rêve est donc permis. C'est donc sur ces bases que le match débute et que le KOP enchaîne les chants, et grosse surprise : pour la première fois de la saison, le parcage accueil des visiteurs ! Une quinzaine de jeunes gens torse nu, qui défient le quart de virage Nord-Ouest avec des chants, ils sont fous ces ludoviciens ! Au niveau du jeu, on se rend très rapidement compte que si rêve il devait y avoir, ça serait en fermant les yeux tant le spectacle est soporifique. A la demi-heure de jeu, les premiers sifflets et noms d'oiseaux - surtout à l'encontre de l'arbitre - tombent des tribunes. Le premier but 7 minutes plus tard viendra réveiller les spectateurs, et puis c'est tout.

La seconde période repart de plus belle, malgré quelques offensives le Racing est à la peine. C'est là qu'un événement inattendu se produit : Une bâche noire illisible est tendue dans le parcage. L'information tombe, c'est un groupe de supporters de Karslruhe qui a pris l'initiative d'une petite surprise pour leurs amis strasbourgeois. En découlera un échange de chants entre les deux KOP. Malheureusement, le but ludovicien à la 79e minute viendra gâcher ce moment de joie, les Karlsruher rejoindront le quart de virage pour se mêler aux UB90. Malgré ces efforts et des chants toujours plus forts, l'équipe ne parviendra pas à inverser la tendance et c'est sur le score de 1 à 1 que l'arbitre sifflera la fin du match. Quelques spectateurs quant à eux, siffleront la prestation. Les joueurs salueront les supporters, mais de loin.

Neuweg gehen

A la sortie du stade, les commentaires à l'encontre des joueurs ne se font pas attendre. Pas vraiment de ferveur donc, en quittant l'antre meinauvienne. Les sudistes venus en train rejoindront la gare de Krimmeri-Meinau par groupe éparss, pour une attente quelque peu glaciale sur le quai. Une fois au chaud, on refait le match, on se repose de cette folle soirée - pour certains disons plutôt "prolonger le sommeil" - et au fil des gares la populace bleue et blanc descend. C'est en descendant à notre tour à Mulhouse qu'on regarde le train bleu filer vers Saint-Louis, la ville frontalière qui a réussi à tirer deux points à Strasbourg, et qu'on se dit que c'est peut être la dernière fois avant un moment qu'on aura eu l'occasion de prendre un train spécial ralliant Krimmeri-Meinau.