Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Julien Perrin, un renfort de poids

Note
0.0 / 5 (0 note)
Date
Catégorie
Portrait
Lectures
Lu 5.453 fois
Auteur(s)
Par athor
Commentaires
3 comm.
perrin.jpg
© elsasser68

Ardemment suivi par François Keller depuis plusieurs semaines, Julien Perrin s'est engagé avec le Racing pour deux saisons. Portrait de cet attaquant au parcours semé d'embuches.

Né à Lyon, Julien Perrin découvre pourtant le foot à Saint-Maurice-de-Gourdans dans l'Ain, puis à Paris, au Stade Olympique, avant d'atterrir à l'OL en 1995: « à l'origine, je jouais gardien ou arrière droit. Ils m'ont mis attaquant au bout de douze mois et pour mon premier match à ce poste j'ai marqué trois buts. » Son passage au centre de formation, au sein de la génération des Jérémy Clément et Jérémy Berthod, est remarqué, puisque souvent ponctué de titres de meilleur buteur de son équipe. En guise de récompense, le club lui fait signer un contrat espoir de 5 ans, qui est censé déboucher sur un contrat professionnel. Un rêve pour l'attaquant, fan de l'Olympique Lyonnais (« J'allais à tous les matchs »). Mais la trajectoire si parfaite prend un sérieux coup en décembre 2003. Accusé de vol de téléphone portable dans le vestiaire, il se fait mettre à la porte par ses dirigeants: «On m'en avait déjà volé quatre, j'ai fait la bêtise d'en voler un à mon tour. On m'a dénoncé. J'assume ce qui s'est passé. Je ne suis pas un gars comme ça, ce n'est pas mon style. C'est une erreur de jeunesse, une “connerie” que je regrette bien évidemment». A la recherche d'un point de chute, il effectue deux essais à Auxerre et Gueugnon, avant de rebondir à Saint-Etienne, le voisin ennemi, à l'été 2004, où il signe un contrat stagiaire d'un an.

Dans le Forez, Perrin débute avec l'équipe réserve, aux côtés de son quasi homonyme, Loïc Perrin. Buteur régulier en CFA (7 buts au final), dans un rôle de milieu offensif, il est repéré par Elie Baup qui l'accueille aux entraînements de l'équipe première. Mieux, alors que l'ASSE est confrontée à une pénurie d'attaquants, il prend place sur le banc du stade Geoffroy-Guichard à l'occasion d'un match contre Lille. Un souvenir inoubliable (« C'est magique, extraordinaire de se retrouver sur la pelouse de Geoffroy-Guichard. J'en avais mal au ventre, même le lendemain. C'est du stress, de la tension »), tout comme ce match à Nice deux semaines plus tard, au cours duquel il entre en jeu. A ce jour, sa seule apparition en L1. Non conservé par les Verts, l'attaquant rebondit alors en National, à l'AS Cannes, club ambitieux, dont le secteur offensif regorge de jolies pointures, aujourd'hui en L1 ou en L2, comme Foued Kadir, Kamel Ghilas, Brice Jovial ou encore Jérémy Blayac. Avec une telle concurrence, Perrin joue assez peu, à peine une quinzaine de matchs pour trois buts.

Sa carrière aurait alors pu s'enliser, il n'en fut rien. La saison 2006/2007 sera celle de l'éclosion: avec moins de concurrence, le joueur parvient à gagner sa place de titulaire au mois de novembre et parvient à inscrire treize buts en National. Malheureusement, il ne parvient pas à confirmer l'année suivante, avec seulement deux réalisations. En janvier 2008, il est poussé vers la sortie par Cannes, et rejoint Croix de Savoie. Retour à la case CFA donc, mais au sein d'une équipe ambitieuse, 16ème de finaliste de coupe de France notamment (défaite 0-1 contre ... Lyon, pour l'un des premiers matchs de Julien Perrin). En confiance, il participe activement à la montée des siens, grâce à ses cinq pions en quinze matchs. Mais, comme à Cannes, le buteur peine à confirmer les promesses qu'il a engendré. Titulaire lors des premières journées de National, il ne parvient pas à trouver le chemin des filets et perd peu à peu sa place dans le onze type savoyard. Il est même relégué avec l'équipe réserve, en DH.

Un an seulement après la signature de son contrat à Gaillard, il file alors à Besançon, à nouveau CFA, en janvier 2009. Dans le Doubs, c'est la renaissance: titulaire d'entrée, il enfile les buts comme des perles (dix en dix-neuf matchs, dont un doublé contre le Racing) et participe à la montée des Bisontins en National. Malheureusement, le BRC connaît de gros soucis financiers et se voit refuser l'accession par la DNCG. Pire, le club est même menacé de dépôt de bilan, avant de parvenir in extremis à sauver sa tête en CFA. Sans argent pour ne serait-ce que louer un bus, l'équipe est contrainte d'effectuer ses premiers déplacements en voitures particulières. Pour essayer de sortir de ce bourbier, le joueur tente alors sa chance à Amiens, mais son essai n'est pas jugé concluant. Fin septembre 2009, afin de diminuer la voilure, François Bourgoin, le président, tente alors de licencier six éléments, parmi lesquels Julien Perrin et ... Ludovic Golliard, mais échoue du fait que leur contrat fédéral est assimilé à un CDD et qu'il n'est pas possible de licencier une personne en CDD pour motif économique. C'est pourtant au beau milieu de cette galère que notre ami réalise sa saison la plus aboutie à ce jour avec vingt-et-un buts en trente matchs. Besançon finit 4ème et rêve à nouveau de National.

Objectif atteint à peine un an plus tard, au prix d'une superbe saison et grâce à un Perrin toujours décisif (encore douze buts). Et cette fois-ci, le club doubien obtient le feu vert pour l'accession au troisième échelon français. La suite, on la connaît: rapidement relégué en queue de peloton, le club semble condamné à faire l'ascenseur. Aligné dans un rôle de meneur de jeu, Julien Perrin est l'un des seuls à surnager au sein de l'effectif, et parvient tout de même à s'illustrer grâce à ses buts, son sens du jeu et sa combativité. Encore sous contrat pour deux saisons, son avenir semblait pourtant se dessiner en CFA sous le maillot rouge. Mais comme en 2009, le BRC est menacé de dépôt de bilan, la faute à un trou de 500 000€. Le 29 juin, le couperet tombe: la SASP et l'Association sont liquidées.

En contact avec plusieurs formations, dont Bourg-Peronnas et Lyon-la-Duchère, il est également pisté par François Keller dès le mois de mai. Le projet présenté par ce dernier ne manque pas de le séduire, tout comme « la belle ambiance d'un effectif de qualité. Jouer devant 10000 personnes dans des infrastructures de Ligue 1 est alléchant. Repartir sur un projet de 2 ou 3 ans, aussi. » (l'Alsace, 31/05/2012). Rassuré par l'évolution du dossier de la présidence du Racing, et libéré de son contrat par administrateur judiciaire en charge du club de Besançon, plus rien ne faisait obstacle à la venue de Julien Perrin dans la capitale alsacienne. Recruté pour évoluer aux côtés de David Ledy, dans un rôle de point de fixation, ce grand gaillard au parcours assez atypique, mais à l'expérience certaine du CFA, a tout pour s'imposer du côté de la Meinau, et participer ainsi à sa quatrième montée en National ...

Citations issues du Progrès du 26/04/2005 (sauf mention)

athor

Commentaires (3)

Flux RSS 3 messages · Premier message par oursmo2 · Dernier message par knacki

Commenter


Connectés

Aucun stubiste connecté...


Stammtisch

Mode fenêtre Archives